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Les héritiers

Les héritiers

Titel: Les héritiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Pierre Charland
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corridor. Les appartements privés se trouvaient au fond, une pièce s’ouvrait sur la gauche. Elle découvrit Elise derrière un petit bureau, un agenda et un téléphone en guise d’instruments de travail. Des chaises s’alignaient contre deux des murs.
    Une demi-douzaine d’entre elles étaient occupées par des patients.
    — Thalie, quelle bonne surprise ! s’exclama la jeune femme en quittant sa chaise.
    Elle prit la visiteuse dans ses bras pour lui faire la bise sur les deux joues.
    —Je suis désolée, de ne pas être venue plus tôt. Voilà plus de deux mois que je me trouve en ville, mais le temps me manque.
    — Tu dois travailler au commerce de ta mère, je comprends cela. C’est la même chose pour moi, comme tu vois.
    — Elle garde la boutique ouverte pendant de longues heures, cet été, pour profiter de la présence grandissante des touristes. Cela permet de compenser un peu, sinon les affaires tourneraient plutôt au ralenti.
    — Je sais. Ici, on ne le remarque pas trop, mais les journaux évoquent des milliers de chômeurs à Montréal seulement.
    Toutes les deux se tenaient au centre de la pièce. La porte du cabinet s’ouvrit, le médecin déclara { l’intention d’un petit homme malingre :
    — Ne vous en faites pas, monsieur Lebeau. Il ne s’agit pas de la tuberculose.
    Alors qu’il s’apprêtait { faire entrer un autre client, il reconnut la visiteuse. Il lui tendit la main en souriant :
    — Mademoiselle Picard, comme je suis heureux de vous voir ! La suite de votre année académique s’est bien déroulée ?
    — Plutôt bien. Mais le retour de la grippe, cet hiver, nous a perturbés de nouveau.
    — Quelle maladie terrible. . Avec ses deux épisodes, elle a touché la moitié de la population de la province.
    Une ombre passa sur le visage du médecin au souvenir de toutes les personnes mortes à cause de la dernière hécatombe.
    Son gendre lui manquait beaucoup, et la présence des visages attristés de sa fille et de ses petits-enfants lui rappelait sans cesse la perte cruelle.
    — Si vous voulez bien m’excuser, continua-t-il après un moment, je dois reprendre ma pratique. J’aimerais bien vous parler plus longuement, un de ces jours. Pour l’instant, je vous laisse aux bons soins d’Elise.
    L’homme se retourna pour dire :
    — Madame Leclerc, c’est votre tour.
    Pendant ces quelques instants, Elise avait repris sa place derrière son bureau pour recevoir le paiement de la consultation précédente.
    Elle demanda ensuite en levant la tête vers la visiteuse :
    — Tu aimerais venir dîner avec nous, dimanche ?
    — . . Je serais trop intimidée. Je connais à peine les membres de ta famille.
    D’ailleurs, Thalie ne connaissait pas mieux Elise. Toutefois, la moindre différence d’âge rendait les choses plus faciles.
    — Tu as entendu papa. . Mais si tu préfères, nous pourrions aller pique-niquer sur les plaines, avec les enfants.
    Cela leur changera les idées.
    — Je n’ai qu’une seule journée de congé.
    — Moi aussi. Alors, nous pourrons nous voir dimanche prochain. Je vais appeler chez toi ce soir, afin de régler les détails.
    Elle quitta de nouveau sa place pour lui faire la bise.

    Chapitre 15

    Deux jours plus tard, Thalie retournait rue Claire-Fontaine. Elle portait un panier d’osier. Quelques minutes après, Elise vint la rejoindre, munie elle aussi de son panier.
    Elle se trouvait flanquée de ses deux enfants. La visiteuse s’assit sur ses talons devant Estelle en tendant les deux mains afin de prendre celles de la fillette.
    — Tu vas bien, ma belle ?
    Timide, elle hocha la tête en signe d’assentiment. Elle se laissa néanmoins embrasser sur les joues et serrer très fort. La jeune femme se tourna ensuite vers Pierre et tendit la main. Le garçon accepta de la prendre, affirma lui aussi se porter très bien.
    Quand elle se redressa, elle expliqua :
    — Je me suis arrêtée à la pâtisserie, comme convenu.
    Ces petites personnes auront de quoi se sucrer le bec, et nous aussi.
    — De mon côté, j’ai tout le reste. . Nous y allons ?
    Machinalement, Elise tendit la main à son fils, alors que Thalie accepta celle d’Estelle avec un sourire.
    — Tu sais, tu as une bien jolie robe.
    — Maman m’a dit cette semaine que je pouvais porter des couleurs.
    Le vêtement orné de petits carrés bleus lui convenait très bien. La mère, quant à elle, se vêtait toujours de noir.

    — Elle a bien raison. Une enfant en deuil pendant

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