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Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789

Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789

Titel: Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Alfred (de) Janzé
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nient hardiment la réalité
des faits, sachant bien que l’impudence des affirmations peut
parfois en imposer aux masses ignorantes.
    Ainsi, dans son histoire de la révocation,
M. Aubineau, un collaborateur de M. Veuillot, dit :
«            
Le mot
dragonnades
, éveille mille fantasmagories dans les
esprits bourgeois et universitaires.
    « Il est
ridicule
de croire à
toutes les atrocités que les huguenots ont
prêtés
aux
dragons et aux intendants de Louis XIV.
    « Il s’agissait uniquement d’un logement
de garnisaires, c’était une vexation, une tyrannie, si l’on veut,
il n’y avait dans cette mesure en soi
ni cruautés ni
sévices
. On exempta du logement militaire les nouveaux
convertis. Cette seule promesse suffit à faire abjurer des villes
entières –
n’est-ce pas cette exemption qu’on appelle
dragonnades ?
    « … On dit que les conversions n’étaient
pas sincères et qu’elles étaient arrachées par la violence. En
accueillant ces griefs, il faut reconnaître que
la violence
n’était pas grande…
Foucault, l’intendant du Béarn, revient en
1684, au moyen d’action imaginé par Marillac en 1681, mais, en
maintenant fermement la discipline,
ne laissant prendre aucune
licence aux troupes.
Les succès qu’il obtint firent étendre ce
procédé aux autres provinces…
    « La bonne grâce avec laquelle les choses
se passaient exalta le roi. »
    M. de Marne, dans son histoire du
gouvernement de Louis XIV, va encore plus loin : « 
Il
n’y eut pas de persécution
, dit-il.
Il n’y eut jamais de
plus
impudent mensonge que celui des dragonnades
.
Quand on organisa les missions de l’intérieur, on eut lieu de
craindre de la résistance, des soulèvements ; alors les
gouverneurs prirent le parti d’envoyer des troupes pour protéger
les missionnaires. La plupart du temps, les soldats demeuraient en
observation, à distance du lieu de la mission : là, au
contraire où les calvinistes fanatiques se montraient disposés à
répondre par la violence, les officiers plaçaient dans leurs
maisons quelques soldats pour répondre, non de leur soumission
religieuse, mais de leur tranquillité civile… Les désordres furent
la faute de quelques particuliers et punis sévèrement – tout excès
fut réprimé promptement et avec là plus grande sévérité… Voilà ces
épouvantables dragonnades ! »
    L’argument d’une prétendue résistance violente
des huguenots que l’on torturait est bien le plus impudent mensonge
qu’on puisse faire.
    Le très fidèle historien Élie Benoît n’a
trouvé à citer que l’exemple d’un seul huguenot, ayant résisté aux
dragons qui tourmentaient sa femme.
    Les huguenots, au contraire, poussaient si
loin la doctrine de l’obéissance absolue au roi, qu’ils se
laissaient impunément dépouiller et maltraiter par les soldats,
conformément à cette décision de Calvin : « Pour ce que
j’ai entendu que plusieurs de nous se délibèrent, si on vient les
outrager, de résister plutôt à telle violence que de se laisser
brigander, je vous prie, mes très chers frères, de vous déporter de
tels conseils, lesquels ne seront jamais bénis de Dieu pour venir à
bonne issue, puisqu’il ne les approuve pas. »
    Quant à nier la réalité de la terrible
persécution qui a reçu le nom de dragonnades, alors que chaque jour
les archives de la France et des autres pays de l’Europe, livrent
des preuves nouvelles et multipliées des odieuses violences subies
par les huguenots, on ne peut s’expliquer la hardiesse d’un si
effronté démenti donné à l’histoire, que par un aveugle parti pris
de sectaires.
    On comprend mieux que les
coupables
,
Louis XIV et le clergé son collaborateur, aient tenté, même au prix
des mensonges les plus impudents, de donner le change à l’opinion
publique sur les moyens employés par eux pour convertir les
huguenots ; tout mauvais cas est niable.
    Au moment où, par suite des dragonnades, les
réfugiés fuyant la persécution affluaient en Angleterre aussi bien
qu’en Suisse et en Allemagne ; on voit Louis XIV adresser à
son ambassadeur à Londres, ces instructions hardies :
« Le sieur de Bonrepans doit faire entendre à tous en général,
que le bruit qu’on a fait courir de prétendues persécutions que
l’on fait en France aux religionnaires n’est pas véritable, Sa
Majesté ne se servant que de la voie des exhortations qu’elle leur
fait donner pour les ramener à

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