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Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789

Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789

Titel: Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Alfred (de) Janzé
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fallut l’intervention des États généraux
de Hollande et de l’ambassadeur d’Angleterre pour faire cesser ces
incroyables abus de pouvoir. Le procureur du roi à Nantes, s’oppose
au départ du négociant
hollandais
Wyterloft et fait saisir
ses meubles, bien qu’il eût un passeport dans les règles, sous
prétexte que, pour éviter d’être converti par les dragons, ce
négociant veut émigrer avec toute sa famille, en ne laissant que
son fils aîné comme
plastron
. Ce zélé convertisseur, ayant
sans doute reçu quelques observations de son procureur général, à
l’occasion de cette assimilation des étrangers aux Français, lui
écrit : « Je prévois un inconvénient fâcheux qui va
arriver, et sur lequel je vous prierai de spécifier votre ordre,
qui est qu’y ayant ici un grand nombre d’étrangers non naturalisés
que je prévois convertis à la venue des premiers dragons, et, après
cela, ces gens feront leurs affaires et enverront tous leurs effets
au pays dont ils sont
, et ensuite voudront se retirer, et
régulièrement on ne saurait point les en empêcher. »
Pourquoi ?
s’il n’y a point de différence à
faire ?
(entre étrangers et Français). – On trouve aux
archives, des ordres pour faire entrer aux nouvelles catholiques de
Paris, Mlle Betsy,
Anglaise
, pour en faire sortir
Mlle du Cerceau et Mme de Bonroger, toutes deux
Hollandaises.
    Un envoyé du duc de Zell, ayant refusé de se
laisser convertir, est jeté à la Bastille ; on donne l’ordre
d’enfermer dans cette prison de Villaines, écuyer de l’ambassadeur
de Hollande, accusé de pervertir les nouveaux convertis, mais au
dernier moment on recule devant cette violation flagrante du droit
des ambassadeurs ; on se borne à demander le rappel de
l’écuyer de Villaines, mais, en même temps, on donne l’ordre de
tenter de l’enlever, quant il se mettra en route avec sa famille
pour rentrer en Hollande.
    Quant aux réfugiés qui s’étaient fait
naturaliser et avaient pris du service dans les armées étrangères,
s’ils étaient faits prisonniers, ils étaient impitoyablement
envoyés aux galères ; c’est ce qui arriva aux réfugiés pris à
Fleurus, c’est ce qui serait arrivé à lord Galloway, fils de
Ruvigny, s’il fût resté aux mains des Français où il était tombé un
instant au cours de la bataille de Nerwinde ; et, cependant,
dès 1680, Ruvigny son père, avant de quitter la France, avait pris
soin de prendre en Angleterre des lettres de naturalisation pour
lui-même et pour ses enfants.
    Le roi croyait avoir assez fait pour ces
dangereux
naturalisés
en publiant le 12 mars 1689, une
ordonnance ainsi conçue :
    « Sa Majesté ayant été informée que
plusieurs officiers de ses troupes et autres ses sujets, qui depuis
la publication de l’édit portant révocation de celui de Nantes,
sont sortis du royaume et se sont retirés en Angleterre et
Hollande, comme dans les pays neutres, se trouvent présentement
embarrassés, dans l’appréhension qu’ils ont d’être obligés, à
l’occasion de la présente guerre ; ou de porter les armes
contre leur véritable souverain, ou de perdre la subsistance qu’ils
tirent dans lesdits pays ; et Sa Majesté, voulant bien leur
donner moyen de ne point tomber dans un pareil crime, qui a
toujours été en horreur à la nation française, et d’éviter d’autre
inconvénient, Sa Majesté a ordonné et ordonne, veut et entend, que
tous ceux de ses sujets, de quelque qualité qu’ils soient, qui sont
sortis du royaume à l’occasion de la révocation dudit édit de
Nantes, et lesquels passeront au Danemark, pour y servir dans les
troupes de Sa Majesté Danoise, qui est dans l’alliance de Sa
Majesté, ou se retireront à Hambourg,
pourront jouir de la
moitié des biens qu’ils ont en France
. »
    Ce qui est plus excessif encore, c’est que les
réfugiés
naturalisés ou non
qui étaient pris, non les
armes à la main mais voyageant d’un pays à l’autre pour leurs
affaires ou leur négoce, étaient aussi envoyés aux galères, en
vertu de cette disposition de la déclaration du 31 mai 1685 :
« Les Français qui seront pris sur les vaisseaux étrangers, ou
autres, et convaincus de s’être établis sans nôtre permission dans
les pays étrangers, seront constitués prisonniers dans les prisons
ordinaires des lieux… et condamnés aux galères
perpétuelles ».
    C’est ainsi qu’Élie Neau,
naturalisé
Anglais, ayant été pris en mer

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