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Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789

Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789

Titel: Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Alfred (de) Janzé
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République tous les Français de la
religion prétendue réformée qui sont à Gênes, puisque vous avez
reconnu qu’il serait trop difficile d’obtenir de la dite
République, de vous les remettre entre les mains. » Le comte
de Tessé, commandant des dragons à Orange, signifie au légat du
pape qu’il sera forcé d’entrer à Avignon et dans les autres villes
du comtat, si on y donne asile aux huguenots. – Vis-à-vis de la
Suisse, pour réclamer l’expulsion des réfugiés, Louis XIV ne craint
pas d’invoquer une disposition d’un traité relatif aux
malfaiteurs
des deux pays.
    Tambonneau, ambassadeur de France, demande, au
nom du roi, qu’il ne soit point fait accueil aux réfugiés, attendu
l’article 4 du pacte d’alliance, portant que l’un des pays
contractants ne devait donner asile ou protection, à aucun ennemi
ou bandit dont l’autre pays fût justiciable, et s’engageait à le
chasser de son territoire.
    Berne, appuyée par Zurich, répond :
« nous estimons unanimement et selon la saine raison que ceux
qui,
pour cause seulement de religion et pour sûreté de leur
conscience
, ont quitté la France,
sans être coupables
d’aucun méfait
, ne sauraient être assimilés à ceux dont parle
l’article 4. »
    C’est surtout vis-à-vis de sa faible voisine,
Genève, que Louis XIV multiplia les insolentes injonctions et même
les menaces, pour obtenir que les réfugiés fussent expulsés de
cette trop hospitalière République.
    Louis XIV écrit à Dupré, résident français à
Genève, d’insister auprès des magistrats de cette ville pour qu’ils
obligent les réfugiés
à partir pour retourner dans leurs
maisons
– « vous déclarerez aux dits magistrats,
poursuit-il, que
je ne pourrais pas souffrir
qu’ils
continuassent à donner retraite à aucun de mes sujets qui
voudraient encore sortir de mon royaume », il lui écrit encore
plus tard, pour lui enjoindre de déclarer une seconde fois aux
magistrats, que « s’ils n’obligent pas les réfugiés
de
s’en retourner incessamment dans les lieux où ils demeuraient
auparavant
,
il pourrait bien prendre des résolutions qui
les feraient repentir de lui avoir déplu
. »
    Genève, sans armes, avec ses remparts en
mauvais état, ne pouvait songer à résister ouvertement aux
injonctions de son trop puissant voisin. Elle envoya les réfugiés
du pays de Gex, dans les propriétés rurales que possédaient ses
bourgeois, et soutint que, de tout temps on avait employé chez elle
des valets et des servantes de ce pays, et qu’on ne saurait comment
s’en procurer ailleurs.
    Elle fit publier à son de trompe, dans la
ville l’expulsion des réfugiés, mais, après les avoir fait sortir
en plein jour par la porte de France, elle les faisait rentrer à
minuit par la porte de Suisse.
    Enfin, quand elle vit l’orage approcher
d’elle, les troupes françaises étant descendues dans les vallées
vaudoises, pour les désoler de concert avec l’armée du duc de
Savoie, elle travailla avec ardeur à relever ses fortifications,
avec l’aide des ingénieurs du prince d’Orange, puis elle conclut
une alliance défensive avec les autres villes réformées de la
Suisse, qui s’engagèrent à mettre 30 000 hommes à sa disposition,
dans le cas où Louis XIV voudrait mettre à exécution les menaces
qu’il lui avait faites. L’intendant de Gex avait, en effet,
insolemment écrit : « Sachez que le roi a 9 000 hommes
sur la Saône, qui seront ici dans un moment, avis à vous, messieurs
de Genève. » Quand la petite république se fut mise en état de
se défendre, le roi dut se borner à écrire à son résident, ces
vaines paroles de menace : « Dites à ces messieurs de
Genève qu’ils se repentiront bientôt de m’avoir déplu. »
    Partout les tentatives de Louis XIV, pour se
faire livrer les réfugiés, échouèrent misérablement, excepté auprès
du duc de Savoie qui consentit à se faire le pourvoyeur des galères
de France, en établissant des postes de garde tout le long de ses
frontières, et en organisant une véritable chasse aux huguenots sur
son territoire.
    Voici comment furent traités Jean Nissolles et
ses compagnons, arrêtés hors des frontières de France, auprès de
Pignerol, et arrêtés,
de la part du duc de Savoie.
    « On nous sépara, dit Jean Nissolles. On
mit Hourtet, Figuels et mon fils dans une certaine casemate, où
l’on n’avait accoutumé que d’enfermer les plus grands scélérats.
On n’y

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