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Les joyaux de la sorcière

Les joyaux de la sorcière

Titel: Les joyaux de la sorcière Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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de l’estime. Conclusion : il était urgent de rentrer en Europe donc d’en finir avec l’affaire Ricci ! Grâce à Dieu le mariage aurait lieu dans trois jours ! Il devrait posséder suffisamment d’empire sur lui-même pour se tenir convenablement jusque-là…
    En la revoyant au dîner, il éprouva une émotion inattendue qui lui fit l’effet d’une sonnette d’alarme. Elle portait une simple robe du soir en crêpe blanc dont la coupe asymétrique dévoilait les jambes pour s’achever derrière en une courte traîne. De même, si le corsage montait jusqu’au cou, retenu par un collier étincelant et restait vague sur la poitrine, il laissait le dos nu jusqu’aux reins.
    Aldo eut l’impression désagréable qu’elle ne portait rien sous son crêpe et que si le lien de strass se dénouait Pauline apparaîtrait aussi nue qu’Eve au premier matin. John-Augustus, lui, en resta pantois :
    — Chez qui allez-vous danser dans cette tenue ? Vous allez provoquer une révolution !
    — Chez personne mais il fait chaud ce soir et j’ai eu envie de porter cette robe que je n’ai pas encore mise pour mon seul plaisir ! Peut-être aussi pour juger de son effet avant de la produire ailleurs.
    — Vous êtes… superbe ! lâcha Adalbert sincère.
    — Possible ! ronchonna Belmont mais si vous ne voulez pas que la meute des douairières se jette sur vous tous crocs dehors, je vous conseille de la garder pour les veillées au coin du feu… avec peut-être une petite laine par-dessus ? Nous autres les Belmont sommes sensibles des bronches.
    — À qui le ferez-vous croire, vous qui trempez dans l’eau froide à longueur de journée ? N’importe, vous n’y connaissez rien. Cette robe est à la dernière mode. Demandez plutôt à Cynthia !…
    — On ne la verra pas avant après-demain : elle cuve !
    — … ou à nos amis ! Voyons, messieurs, lequel de vous aurait l’audace – puisque apparemment audace il y a ! – de m’accompagner à une soirée quelconque ou au Yacht Club ?
    — Moi ! s’écria Adalbert. Et avec le plus vif plaisir !
    — Et vous Aldo ? M’emmèneriez-vous danser ?
    Son regard souriant le défiait. Il imaginait trop bien comment s’achèverait ce genre de sortie et toussota avant de répondre par crainte de faire entendre une voix enrouée. Cependant son œil en train de virer au vert apprenait à Pauline qu’il goûtait peu son effronterie :
    — Adalbert est célibataire, lui, et accompagner une sirène… Vénus en personne serait pour lui un vrai triomphe… qu’un père de famille ne saurait revendiquer.
    Pauline eut un petit rire nerveux :
    — Vénus ? Est-ce un compliment ? Dans quelle pièce votre Racine parle-t-il de « Vénus tout entière à sa proie attachée ? »
    — Phèdre, baronne !… Une femme malheureuse que l’amour mena à sa perte… et à qui vous ne ressemblez absolument pas !
    — Voilà ! conclut John-Augustus avec satisfaction. Et maintenant on va dîner j’espère ? Qu’est-ce que Beddoes fabrique avec sa cloche ?
    Ledit Beddoes entrait précisément à cet instant portant sur un plateau d’argent une lettre qu’il vint offrir à Morosini :
    — Pour Son Excellence !
    — Il y a une réponse ?
    — Pas que je sache. Le messager est reparti !
    Du regard, Aldo interrogea ses hôtes.
    — Vous permettez ?
    — Mais on vous en prie, cher ami ! fit Belmont. Il y a là un léger parfum de mystère qui me fait griller de curiosité !
    Le texte était courtois mais bref. Aloysius C. Ricci invitait le prince Morosini à venir lui rendre visite le lendemain vers trois heures de l’après-midi. Il enverrait sa voiture le chercher…
    La réaction de Pauline fut immédiate :
    — Vous n’allez pas vous y rendre, j’espère ?
    Elle avait presque crié puis, se rendant compte de la surprise des autres, elle ajouta, aussitôt :
    — On n’accepte pas une invitation formulée de façon si cavalière. Et sans même attendre de réponse. Cela ressemble trop à une convocation !
    — Sur ce point je partagerais son avis, appuya Belmont. C’est d’un sans-gêne !
    Aldo en convint avec bonne humeur :
    — On ne peut attendre d’un tel homme que le code du Savoir-Vivre soit son livre de chevet. Je me rendrai cependant à son invitation : il y a trop longtemps que j’ai envie de jeter un coup d’œil à son palazzo !
    — J’irai avec toi, décida Adalbert. Ce type doit bien savoir que nous

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