Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
de soie.
    — C’était stupide, s’exclama Morosini, et surtout c’était, selon moi, de l’amour mal placé parce que du moment que vous étiez là, vous étiez infiniment plus digne que cette femme de porter une telle merveille !
    — Ce n’était pas son avis. Il l’aimait passionnément. Moi il ne m’aimait pas. En dehors d’elle il n’a jamais aimé personne ! Pas davantage mon cousin Sylvain qu’il a chassé en le traitant de mendiant…
    — Mais votre père, votre mère ? Sa première femme ?
    — Il ne m’a jamais laissée ignorer ses sentiments envers eux. Sa première femme il l’avait épousée pour sa fortune. Il était très beau et pas elle, elle était riche. Leur fils lui ressemblait trop et quand il a été tué au début de la guerre, grand-père n’a pas versé une larme. On aurait même dit qu’il était content mais plus encore quand ma mère est morte peu après, de chagrin m’a-t-il expliqué. C’était un homme terrible, vous savez ?… Oh, mon Dieu, pourquoi est-ce que je raconte tout ça ? s’écria-t-elle en s’apercevant que ces inconnus l’écoutaient avec attention. Et elle éclata en sanglots. Lemercier n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche pour poursuivre son interrogatoire, Marie-Angéline s’interposait :
    — Vous ne croyez pas que c’est suffisant pour ce soir, commissaire ? Regardez où nous sommes, sacrebleu ! Il fait froid, il pleut et vous passez cette pauvre fille à la question ? Venez, ma chère, nous allons vous ramener, ajouta-t-elle débordante d’une sollicitude qui ne fut guère récompensée.
    — Je vous remercie mais c’est inutile, fit soudain M lle  Autié en se détachant d’elle. M. Lemercier m’a amenée ; je pense qu’il aura la courtoisie de me reconduire chez moi.
    — Certainement, s’empressa celui-ci. Quelques ordres à donner et nous partons ! Messieurs, mademoiselle ! Merci de vous être dérangés. Si vous voulez bien passer à mon bureau demain à… disons onze heures, nous tirerons les conclusions…
    — Ce sera du temps perdu, protesta Crawford. Elles sont toutes trouvées, les conclusions, puisque nous n’avons rien à remettre à l’assassin. Demain à pareille heure vous aurez un nouveau cadavre sur les bras. Que comptez-vous faire pour l’éviter ?
    L’autre se rebiffa :
    — Je n’en ai pas la moindre idée, sir Quentin, et c’est pourquoi je veux vous voir tous demain à onze heures dans mon bureau. On dit que la nuit porte conseil : une idée viendra peut-être à l’un de vous. Finalement c’est bien vous et votre foutue exposition qui êtes responsables de ce massacre ! Je vous souhaite le bonsoir !
    Laissant le gardien et les fossoyeurs remettre les choses en ordre, il conduisit la jeune fille jusqu’à la voiture qui les avait amenés, l’y fit monter puis l’auto s’éloigna sous une pluie qui ne semblait pas disposée à cesser.
    — Il serait opportun d’en faire autant, glapit le professeur. Ces temps humides ne valent rien à mes rhumatismes et je sens que je m’enrhume. Si quelqu’un avait la bonté de me rapatrier ?…
    — Ma voiture est à votre disposition, offrit aimablement Crawford. Je vais vous ramener ainsi que M lle  du Plan-Crépin et le prince Morosini.
    Mais ceux-ci refusèrent d’un commun accord. Le Trianon Palace n’était pas si loin et ils préféraient y rentrer comme ils en étaient sortis. Toujours pour éviter ces messieurs de la presse. Crawford se rabattit sur le général. Quant à Malden il habitait à deux pas…
    Aldo saisit le bras de Marie-Angéline qui ouvrit son vaste parapluie et tous deux foncèrent sous l’averse qui semblait redoubler : chacun de leurs pas soulevait des giclées d’eau. C’était aussi peu propice que possible à la conversation. D’autant qu’une voiture qui passait à vive allure trempa leurs jambes copieusement.
    — Quel abruti ! s’insurgea Plan-Crépin qui ajouta aussitôt : Que pensez-vous de Caroline Autié ?
    — Que voulez-vous que j’en pense ?
    — Vous ne la trouvez pas légèrement capricieuse et même imprévisible ? L’autre nuit, elle vous a fait bon accueil à Adalbert et à vous et, dès qu’elle voit débarquer la police, elle tourne casaque et porte plainte. Ce soir, elle s’accroche à moi pendant l’ouverture de cette sinistre boîte et quand je lui propose notre aide, elle se précipite autant dire dans les bras du vieux « Dur-à-cuire » comme si nous

Weitere Kostenlose Bücher