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Les larmes du diable

Les larmes du diable

Titel: Les larmes du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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offert une récompense pour des renseignements sur la cargaison polonaise. Le bonhomme se souvient dequelqu’un qui avait essayé de lui vendre cette boisson, un dénommé Miller. Lequel navigue pour l’instant sur un bateau qui est allé chercher du charbon à Manchester. Mais il devrait être de retour après-demain. Si nous allons à la taverne, il pourra nous le présenter.
    — Bien joué. Et si nous pouvons suivre la trace de la boisson polonaise jusqu’à la maison des Gristwood… Ma foi, vous avez fait merveille. »
    Il me regarda de nouveau avec un visage grave. « Nous avons encore beaucoup à faire. Beaucoup. »
    Je hochai la tête et repris : « Ce soir au banquet, j’avais pour voisine une femme de mercier qui a fait une curieuse réflexion sur le petit Ralph Wentworth, à savoir qu’il avait contribué à la mort prématurée de sa mère. Que peut-elle avoir voulu dire ?
    — Elle n’a rien ajouté ?
    — Non. Elle s’est rendu compte qu’elle en avait trop dit. »
    Un brusque coup frappé à la porte nous fit sursauter tous deux. Barak saisit son épée au passage tandis que nous descendions les escaliers à la hâte. Joan, réveillée en sursaut, était déjà à la porte, l’air alarmé. Je lui fis signe de reculer. « Qu’est-ce que c’est ? demandai-je.
    — Un message, répondit une voix d’enfant. Urgent. Pour messire Shardlake. »
    J’ouvris la porte. Un gamin des rues se tenait devant moi, me tendant une feuille pliée. Je la pris et lui donnai un penny.
    « C’est de Grey ? » s’enquit Barak.
    Je regardai l’adresse. « Non. C’est l’écriture de Joseph. » Je brisai le cachet et ouvris la lettre. Elle était brève et me demandait de le retrouver à la première heure le lendemain matin à Newgate, car il s’était produit une chose terrible.

23
    L e lendemain matin , nous partîmes une fois encore de bonne heure. L’espoir que l’orage ait pu préluder à un changement de temps était anéanti. Il faisait plus chaud que jamais. Pas un nuage dans le ciel. Les flaques séchaient déjà et une vapeur nauséabonde montait des tas d’ordures que la pluie, en ruisselant, avait chassés des allées.
    J’avais pensé que Barak désapprouverait ce que j’entendais faire de ma matinée, à savoir me rendre à Newgate, puis à l’hôtel de ville pour présenter ma recommandation de transfert du procès Bealknap devant la cour de la chancellerie ; et, pendant que j’étais sur place, chercher à la bibliothèque les ouvrages que je n’avais pu consulter à celle de Lincoln’s Inn. J’allais donc passer plusieurs heures à m’occuper d’autre chose que de l’affaire du feu grégeois. Toutefois, il n’émit aucune objection, et me dit qu’il se proposait de refaire la tournée des tavernes pour voir s’il pouvait récolter des informations concernant les faux témoins ou Toky. À ma grande surprise, il me proposa de m’accompagner à Newgate pour voir Elizabeth. Je promis de retourner voir lady Honor l’après-midi même pour lui poser d’autres questions.
    Une fois arrivés à la prison, nous laissâmes nos chevaux dans une auberge avoisinante. Cette fois, j’ignorai les mains quémandeuses tendues à travers les grilles et frappai à la porte. Le gros geôlier l’ouvrit. « Tiens ! dit-il, l’avocat. Votre cliente nous a donné du fil à retordre aujourd’hui.
    — Joseph Wentworth est-il là ? Il m’a donné rendez-vous.
    — Il est là. » Le geôlier s’encadra dans la porte, barrant l’entrée. « Mais il refuse de me donner les six pence qu’il me doit.
    — Encore ! Pourquoi ?
    — Pour avoir fait tondre le crâne de la sorcière hier quand elle est tombée en démence. Après qu’elle s’est mise à crier, à hurler et à se jeter contre les murs de la basse-fosse. On a été obligés de l’enchaîner et j’ai appelé un barbier pour lui raser le crâne afin de lui rafraîchir le cerveau. C’est bien ce qu’on est censé faire aux fous, non ? »
    Sans mot dire, je lui donnai une pièce de six pence. Il s’effaça et nous laissa pénétrer dans le vestibule obscur. La chaleur avait pénétré à l’intérieur, à présent, et l’air confiné empestait. On entendait goutter de l’eau. « Cet endroit pue comme le pot de chambre de Lucifer », marmonna Barak tandis que nous nous dirigions vers Joseph, assis sur un banc. Il paraissait si anéanti que ce fut à peine si son visage s’éclaira lorsqu’il me vit.
    « Que s’est-il passé,

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