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Les larmes du diable

Les larmes du diable

Titel: Les larmes du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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au banquet ? » s’enquit-il.
    « J’y ai vu le duc de Norfolk de fort méchante humeur et ivre. » Et lui racontai la soirée. Et lui parlai même du baiser de lady Honor, car le souci que j’avais vu s’inscrire sur son visage me poussait à la franchise. Pour le meilleur ou pour le pire, Barak et moi étions embarqués dans la même galère. Je m’attendais à une remarque moqueuse, mais il me regarda seulement d’un œil pensif.
    « Vous croyez qu’elle essayait de se faire pardonner le fait d’avoir lu ces documents ?
    — C’est possible. Mais ce n’est pas tout. » Je lui parlai de la conversation que j’avais surprise. « Norfolk veut obtenir quelque chose d’elle, et Marchamount sait de quoi il s’agit.
    — Peste ! Norfolk est peut-être dans le secret lui aussi ! Il est beaucoup plus dangereux que Rich. Le comte doit être informé d’urgence. Pensez-vous que Norfolk essaie de soutirer à lady Honor des renseignements sur le contenu de ces papiers ?
    — C’est possible. Il n’y a guère d’informations dedans, mais il l’ignore. S’il la presse, pourquoi ne m’en a-t-elle pas parlé ? Elle semble penser que Cromwell risque de ne plus pouvoir protéger très longtemps ses amis.
    — C’est ce qu’affirme la rumeur, lança Barak en haussant les épaules.
    — Je retournerai la voir demain avec les papiers. Je dirai que je souhaite les examiner avec elle, en manière de prétexte pour l’interroger un peu plus avant. »
    Barak eut un sourire pincé et secoua la tête. « Vous êtes séduit par son parfum de femme riche, hein ?
    — Oui. Je savais que l’odeur de ces livres m’était familière. »
    Barak se passa les doigts dans les cheveux. « Si ça se trouve, ils trempent tous dans cette affaire. Bealknap, lady Honor, Marchamount, Rich et Norfolk. Jolie brochette.
    — Non. Cela n’a pas de sens. Celui qui a tué les Gristwood et Leighton sait tout du feu grégeois. Il a la formule et il essaie d’empêcher les gens de parler. Or, si je ne m’abuse, Norfolk essaie de faire parler lady Honor. Ce qui signifie qu’il n’est pas au courant de l’affaire du feu grégeois. Pas encore.
    — Le comte aurait dû faire emprisonner d’emblée Bealknap, Marchamount et la dame dans la Tour, et les menacer du chevalet. »
    Je frémis en imaginant lady Honor dans la Tour. Barak me regarda. « Les beaux sentiments ne nous seront d’aucun secours, dit-il d’un ton impatient.
    — Et si tous ces gens-là étaient enfermés, combien de temps faudrait-il avant qu’un geôlier ou un bourreau commence à faire courir des bruits sur la redécouverte et la perte du feu grégeois ? »
    Barak grogna. « C’est pour cela que lord Cromwell ne les a pas fait saisir. Encore que, s’il tombe, il ne sera pas seul à aller à la Tour. Vous et moi, nous ferons partie du lot si le pape revient. » Il haussa les épaules. « En tout cas, j’ai avancé sur d’autres points. Je sais qui est le grêlé. »
    Je me remis sur mon séant. « Et qui donc ?
    — Il s’appelle Bernard Toky. Il vient du côté de Deptford. Il a commencé dans la vie comme moine, apparemment.
    — Moine ?
    — Oui. Il a la réputation d’un homme instruit. Mais il a été défroqué, Dieu sait pourquoi. Ensuite, il s’est fait soldat et a combattu contre les Turcs, ce qui lui a donné le goût du sang. Le grand, lui, s’appelle Wright, c’est un compagnon de longue date de Toky. Ils ont été impliqués ensemble dans diverses affaires louches, mais on n’a jamais pu les prendre. Il y a quelques années, Toky a eu la petite vérole, ce qui l’a rendu très malade et l’a laissé défiguré, mais il n’a pas changé ses habitudes pour autant.
    — Des histoires louches pour le compte de qui ?
    — Il loue ses services. Le plus souvent à de riches marchands qui ont des comptes à régler mais ne veulent pas se salir les mains. Il a quitté Londres pour la campagne quelques années auparavant, quand cela a commencé à sentir un peu trop le roussi. Mais il est revenu et a été repéré, bien qu’il semble éviter ses anciens amis. J’ai mis des gens à ses trousses.
    — Espérons qu’il ne nous attrapera pas le premier.
    — Et puis j’ai retrouvé la taverne où se réunissent les faux témoins.
    — Eh bien, vous êtes allé vite en besogne !
    — C’est vrai. J’ai dit au tavernier que je paierais généreusement toute information sur Bealknap. S’il apprend quelque chose, il me le fera savoir. J’ai aussi

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