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Les larmes du diable

Les larmes du diable

Titel: Les larmes du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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trouver bientôt la clef de cette énigme.
    — C’est elle qui a la clef, monsieur, elle ! » Il hurlait à présent.
    « Elle ne nous la donnera pas. C’est pourquoi je vais suivre d’autres voies.
    — D’autres voies. Du langage d’homme de loi. Oh, mon Dieu, que lui avez-vous dit en bas tout à l’heure ? » Il secoua la tête. Jene répondis pas. Mieux valait qu’il ignore que je me proposais de m’introduire par effraction dans le jardin de son frère. Je me forçai à parler d’une voix calme : « Joseph, donnez-moi jusqu’à demain. Ayez confiance en moi, je vous en prie. Et si vous allez voir Elizabeth à nouveau, pour l’amour du ciel, ne lui faites pas la morale. Cela ne servira qu’à aggraver les choses.
    — Il a raison, vous savez », renchérit Barak.
    Joseph nous regarda l’un après l’autre. « Je n’ai pas le choix, semble-t-il. Mais cela me rend fou, monsieur, fou. »
    Nous retournâmes à l’auberge où nous avions laissé nos chevaux. Dans l’étroite ruelle, Joseph marchait quelques pas derrière Barak et moi, les épaules voûtées.
    « Il est à bout, soufflai-je à mon compagnon. Moi aussi, du reste. »
    Barak haussa les sourcils. « Ah, vous n’allez pas commencer à jouer les martyrs, vous aussi ! Avec eux deux, c’est déjà bien suffisant. »
    Je le regardai avec curiosité. « Vous avez bien pris la mesure de cette jeune fille. »
    Il haussa les épaules. « Sa façon de penser ne m’est pas étrangère. Quand je me suis enfui de chez moi, j’avais le sentiment que le monde entier s’était ligué contre moi. Il a fallu que l’on m’emprisonne pour que je puisse voir les choses autrement.
    — Visiblement, cela n’a pas eu le même effet sur elle. »
    Il secoua la tête. « Il a sûrement fallu qu’une chose très grave se passe pour la pousser à une telle extrémité. Et elle doit penser que jamais personne ne voudra la croire. » Il baissa la voix. « Ce soir, nous découvrirons ce qu’il y a dans le puits. »

24
    J e pris congé de J oseph en lui promettant que le lendemain, j’aurais des nouvelles à lui mander. En descendant Cheapside pour me rendre à l’hôtel de ville, je me demandai avec un sinistre pressentiment ce qu’il pouvait bien y avoir au fond du puits. J’étais obligé de chevaucher avec précaution pour éviter les gamins jouant et pataugeant avec délices dans la boue qui faisait un bruit de ventouse. Je pensai à l’ardeur du soleil qui changeait l’eau en vapeur et l’attirait vers le ciel. La terre, l’air, le feu et l’eau. Les quatre éléments qui, combinés de mille façons différentes, composaient toutes choses. Mais quelle combinaison avait produit le feu grégeois ?
    En arrivant à l’hôtel de ville, je laissai Chancery aux écuries et m’en fus à la recherche de Vervey, dans son petit cabinet bien à l’abri du soleil. Il étudiait un contrat sans hâte mais avec son habituelle vigilance. Je me surpris à envier la routine paisible qui était la sienne. Après qu’il m’eut accueilli chaleureusement, je lui tendis la feuille où j’avais rédigé la veille au soir mes recommandations. Il la lut, hochant la tête de temps à autre, puis leva les yeux vers moi.
    « Ainsi, vous espérez que nous aurons gain de cause devant la chancellerie ?
    — Oui, encore qu’il nous faudra peut-être un an avant d’être autorisé à déposer notre demande. »
    Il me regarda d’un air entendu. « Nous devrons peut-être verser plus que la somme habituelle au bureau des six secrétaires.
    — Cela pourra en effet contribuer à accélérer l’enregistrement de l’affaire. À ce propos, je me rends ce matin dans les logementsloués par Bealknap. Le juge de la cour de la chancellerie voudra connaître la nuisance dans ses moindres détails.
    — Faites, faites. Le Conseil attache la plus grande importance à cette affaire. Certaines de ces maisons établies dans d’anciennes propriétés monastiques sont en piètre état. Ce sont des taudis de bois, hautement insalubres, et qui constituent un risque permanent d’incendie en cette période où tout est sec comme de l’amadou. » Il regarda le ciel bleu par la fenêtre. « Si un incendie se déclarait, les conduites ne débiteraient pas assez d’eau pour l’éteindre. Et tout le monde s’en prendrait alors au Conseil de la Cité. Nous essayons de colmater les fuites dans les conduites, mais certaines sont longues de plusieurs kilomètres.
    — Je connais un fondeur qui

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