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Les larmes du diable

Les larmes du diable

Titel: Les larmes du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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assisté à la transaction avec intérêt, se mit à rire.
    « Jamais je n’avais vu de déclaration sur l’honneur auparavant. Comme vous l’avez obligé à marcher droit !
    — C’est un art qui s’apprend. Tout cela m’a donné faim. Je vais demander à Joan de nous préparer à souper de bonne heure.
    — Et ensuite… le puits ? » Barak me regarda. « L’occasion risque de ne pas se représenter. »
    Maintenant que j’en avais terminé avec Leman, les horreurs de cette journée me saisirent à la gorge. Une expédition nocturne chez sir Edwin était la dernière chose dont j’avais envie. Mais je ne pouvais m’en dispenser.
    « Oui, le puits. Cependant, il faudra attendre qu’il fasse nuit. » Je regardai ma sacoche, que j’étais retourné chercher dans le cloître de St Michael avant de rentrer chez moi, et que j’avais jetée par terre dans un coin. « J’en profiterai pour examiner ces livres. »
    Après un souper rapide, je retournai dans mon bureau. Je lus pendant plusieurs heures, allumant des chandelles lorsque le soleil sombra à l’horizon et que la lune apparut dans la nuit chaude et moite. Comme toujours, la lecture apaisa mon esprit et m’emporta loin de mes soucis. Mes livres évoquaient les essais d’armes à feu des Romains, qui semblaient n’aboutir à rien. Le nom de Médée revenait souvent, celui de l’ancienne sorcière grecque qui avait fait cadeau à son ennemi d’une tunique qui s’était enflammée comme une torche quand il l’avait revêtue. À l’époque de Néron, placer une « tunique de Médée » sur des victimes dans l’arène était un sport mentionné par Plutarque et Lucilius. Mais qu’est-ce qui faisait brûler le tissu et pourquoi les Romains n’avaient-ils pas exploité ce « feu infernal » à des fins militaires ?
    Je continuai à lire, et trouvai des références à des expériences militaires avec une substance mystérieuse appelée « naphte », quel’on trouvait en Mésopotamie, à la frontière orientale de l’Empire. D’après Pline, elle bouillonnait à la surface, venant des entrailles de la terre, et pouvait s’enflammer, même si on la versait dans une rivière. Dieu avait donc mis quelque chose dans la terre à cet endroit, tout comme il avait mis de l’or ou du fer ici où là. Je savais les alchimistes capables de localiser les gisements d’une substance désirée, comme le charbon ou le fer, en étudiant la nature du sol. Toutefois, jamais ils n’avaient pu trouver de gisements de la fameuse « pierre philosophale » qui pouvait transformer de vils métaux en or, même s’ils avaient très souvent réussi à convaincre de pauvres naïfs qu’ils y étaient parvenus.
    Je posai mon livre et me frottai les yeux. Il fallait que je voie Guy. Et à l’insu de Barak, qui serait hostile à l’idée que j’en dise plus long à mon ami. Ce monde de la découverte de la matière et de sa transformation m’était étranger ; pourtant, il y avait quelque chose dans ces livres, quelque indice, j’en étais sûr. Sinon, pourquoi les exemplaires de Lincoln’s Inn avaient-ils été volés ? Qui avait dérobé ces ouvrages ? De qui le vieux bibliothécaire avait-il peur ? Je soupirai. Chaque pas en avant semblait seulement faire surgir d’autres énigmes.
    Un coup frappé à la porte me fit sursauter. Barak se tenait dans l’embrasure, vêtu d’un pourpoint et de hauts-de-chausse noirs, les yeux brillants. « Prêt ? me demanda-t-il. Il est l’heure d’aller chez sir Edwin. »
    Nous nous dirigeâmes vers Temple Stairs afin de prendre un bateau. Barak portait une lourde besace qui, me dit-il, contenait des outils pour forcer les serrures du dessus du puits, et une échelle de corde pour y descendre. Cela me paraissait étrange de sortir la nuit pour commettre un délit ; si un constable demandait à voir le contenu de la besace, nous serions en mauvaise posture. Barak, lui, ne semblait guère soucieux, et il saluait d’un sourire chaque veilleur qui levait sa lanterne en nous croisant.
    Nous traversâmes Temple Inn, silencieuse et sombre, hormis la lueur tremblante de chandelles à quelques fenêtres, et passâmes devant la grande masse ronde de l’église du Temple, où avaient prié les chevaliers templiers des croisades.
    « Fameux gaillards, hein ? dit Barak. Les puissances chrétiennes allaient de l’avant à l’époque, et ne se faisaient pas battre systématiquement par les Turcs comme aujourd’hui.
    — La Chrétienté

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