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Les larmes du diable

Les larmes du diable

Titel: Les larmes du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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découvrirez qu’il y a pires supplices que le bûcher, l’avocat, si je connais bien messire Toky. » Il claqua des doigts à l’adresse de Jackson ; le jeune homme l’aidaà remettre son manteau, puis ouvrit la porte menant à la pièce extérieure. Par l’ouverture située dans le mur, je vis un rideau de pluie, et le fleuve houleux à marée montante. Fletcher et Toky s’inclinèrent tandis que le duc se dirigeait majestueusement vers la porte, qui se referma derrière Jackson et lui.
    Il y eut quelques instants de silence, où l’on n’entendit plus que le sifflement de la pluie et l’eau qui gouttait sur le sol. Toky sortit un long poignard acéré. Il sourit. « Chaque entaille sera pour Sam Wright. » Il se leva. « Allons-y, bossu. On commence par tes oreilles. »
    Marchamount m’adressa un sourire gêné. « Ce sera une discussion un peu inhabituelle entre deux avocats, je le crains… »
    Je sentis Barak se raidir à côté de moi. Prenant appui sur ses deux mains déliées, il lança les jambes de toutes ses forces vers Fletcher. Parfaitement calculé, le coup atteignit l’homme en plein ventre et l’envoya s’écraser contre le mur, sa tête cogna avec une violence qui ébranla toute la pièce. Il s’écroula sans connaissance.
    Barak se releva d’un bond et fila vers le coin où l’on avait jeté son épée par terre. Je me remis debout, et retins un cri de douleur tant mon dos et mon poignet entaillé me faisaient mal. Toky lâcha son poignard et prit son épée. Barak s’empara de son arme, mais trébucha en se relevant. Toky l’aurait frappé si, saisissant ma dague, je ne la lui avais enfoncée dans la cuisse. La douleur lui arracha un hurlement furieux. Barak lui porta à la main un coup qui la trancha presque. L’épée de Toky s’abattit au sol.
    Marchamount porta la main à sa ceinture et dégaina son poignard. Il essaya de me frapper, mais Barak lui donna un grand coup de pied et les jambes du gros homme se dérobèrent sous lui. Il s’effondra sur le sol avec un bruit sourd. Je fis la grimace en voyant l’épée de Barak s’enfoncer jusqu’à la garde dans la poitrine de Toky. Toky la regarda et releva vers nous ses yeux farouches, une expression incrédule traversant son regard. Puis leur curieux éclat se ternit et il s’affaissa lentement sur le sol. Barak et moi restâmes un instant figés, ne parvenant pas à croire que l’ennemi implacable, la force attachée à nos pas pendant ces deux dernières semaines, n’était plus.
    « Un nouveau pensionnaire pour l’enfer », dit Barak.
    Un gémissement s’éleva du coin où Fletcher reprenait connaissance. Couvert de poussière, Marchamount se remit debout en s’agrippant à la table, le visage congestionné. Barak se retourna et piqua la gorge du sergent de la pointe de son épée. « Etmaintenant, vilain crapaud, tu vas venir avec nous pour raconter ton histoire au comte. »
    Marchamount chancela. « De grâce, geignit-il. Écoutez-moi. Le duc vous donnera de l’argent… »
    Barak se mit à rire. « À nous ? Tu plaisantes ! Trouve d’autres arguments, gros crapaud. Toi dont les ancêtres n’étaient que des poissonniers et des serfs ! » lança-t-il avec jubilation.
    Marchamount baissa la tête. J’eus presque pitié de lui. Fletcher, qui essayait de se relever, s’appuya au mur un moment, et découvrit le corps de Toky ainsi que Marchamount plaqué contre la table. Soudain, il bondit vers la porte, l’ouvrit et détala. Je voulus le suivre, mais Barak me retint. « Laissez-le filer. Nous avons fait une capture beaucoup plus importante.
    — De grâce, gémit Marchamount, laissez-moi m’asseoir, je me sens mal. »
    Barak désigna la balle de drap. « Alors assieds-toi, sac à tripes ! » Il le regarda d’un air méprisant s’effondrer dessus, puis se retourna vers moi. « Attrapez ce vase. »
    Je m’en saisis. Au moins, il se trouvait entre mes mains. Il était lourd, presque plein. « Je ne suis pas sûr que ce soit judicieux, Barak. Nous avons Marchamount, nous savons que le duc est l’âme de ce complot. Cela suffit à sauver le comte et à perdre les Howard. »
    Il me regarda avec gravité. « Il me faut ce vase, dit-il à mi-voix.
    — Mais Jack, vous connaissez les effets…
    — Il me le faut. Je… »
    Il s’interrompit avec un hurlement. Marchamount, plus vif que je ne l’aurais imaginé, s’était penché pour saisir l’épée de Toky et s’était précipité vers Barak, visant son

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