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Les larmes du diable

Les larmes du diable

Titel: Les larmes du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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Needler. Aussitôt, j’eus la gorge en feu.
    « Que se passe-t-il, David ? » demanda la vieille femme, d’une voix où perçait l’angoisse. Barak donna un coup d’épée incertaindans la direction de Needler, qui retourna précipitamment derrière le fauteuil de sa maîtresse.
    Je sentis la nausée me remonter dans la gorge. Je me penchai et, avec un haut-le-cœur affreux, vomis sur le tapis le contenu de mon estomac. « Jack, criai-je, tenez ! » Il prit le pot et avala ce qui restait de moutarde. Il suffoqua et s’appuya au dossier de son fauteuil, l’épée toujours brandie, menaçant Needler. Je posai une main sur le dossier de mon siège, saisi de vertige. « Restez debout, messire, hurla Barak. Il ne faut pas mollir ! »
    Je pris de grandes inspirations, taraudé par l’effrayante certitude que, si nous avions une défaillance, c’en serait fait de nous. Malgré tout, mon cœur se calmait un peu. Je tirai ma dague. La vieille femme se leva elle aussi, tendant devant elle ses mains tremblantes. « David ! cria-t-elle d’une voix aiguë, David, que se passe-t-il ? »
    Alors Needler perdit son sang-froid. Il s’écarta de sa maîtresse et courut à la porte. Barak entreprit de le suivre, mais trébucha. La vieille femme se retourna vers les bruits de pas, agitant des mains impuissantes. « David ! David ! Où êtes-vous ? Qu’arrive-t-il ? »
    Needler tourna la clef, ouvrit la porte en grand, dévala les escaliers et sortit de la maison. Barak se pencha en avant et vomit de façon aussi spectaculaire que moi. Puis il tomba à genoux, hors d’haleine.
    La vieille aveugle se tourna vers le bruit, prise de panique. « David, où êtes-vous ? cria-t-elle. David ! David ! » Elle trébucha, hurla en perdant l’équilibre et s’effondra. Sa tête heurta le mur et elle s’affaissa sur le sol avec un gémissement.
    Je titubai jusqu’à la porte du salon, descendis l’escalier et sortis de la maison, dont Needler avait laissé la porte ouverte. Cramponné au chambranle, je criai « Au secours ! » d’une voix rauque qui fit se retourner les têtes dans la rue animée. « À l’assassin ! Appelez le constable ! Au secours ! »
    Alors mes jambes se dérobèrent sous moi et je sombrai dans les ténèbres.

46
    J e revins à moi en sursaut , détournant le visage pour échapper à une odeur nauséabonde qui emplissait mes narines. Je hoquetai et regardai autour de moi, désorienté.
    Je me trouvais toujours dans le salon des Wentworth, mais assis dans un fauteuil. Debout, un homme trapu portant le justaucorps des constables m’observait. À côté de moi, Guy tenait à la main le flacon qu’il m’avait mis sous le nez. Je regardai à l’entour. Le constable et Guy, en robe d’apothicaire, paraissaient complètement incongrus dans cet intérieur luxueux. Barak était vautré dans un autre fauteuil, pâle mais vivant. Ses pupilles avaient retrouvé leur taille normale « La vieille femme…, croassai-je.
    — Ne vous inquiétez pas, dit Guy. On l’a emmenée. Ainsi que ses petites-filles. Heureusement que vous avez eu la présence d’esprit de vous souvenir des propriétés émétiques de la moutarde, sinon, Barak et vous seriez morts. Vous êtes resté inconscient une heure. J’étais inquiet. »
    Je souffrais d’un violent mal de tête. « C’est vous qui m’avez dit qu’en cas d’empoisonnement, il fallait vomir.
    — Jamais je n’ai vu une mémoire comme la vôtre.
    — Seigneur, dis-je avec un rire éraillé, je préfère ne pas songer à la note que je devrai acquitter, après tout ce que vous avez fait ce dernier mois.
    — Vous avez les moyens. Pouvez-vous bouger les bras ? Et les jambes ?
    — Je me sens faible…
    — Cela devrait passer sans tarder. » Guy tendit la main vers un bol posé sur la table que recouvrait un linge, qu’il souleva. Uneodeur âcre emplit la pièce. « Je veux que vous buviez ceci tout de suite. Cela vous fera évacuer les humeurs empoisonnées qui ne sont pas encore sorties de votre corps. »
    Je regardai le liquide d’un œil méfiant, mais laissai Guy me soutenir la tête afin de me le verser doucement dans la bouche. Il avait un goût amer. « Voilà, dit-il. Asseyez-vous à présent. » J’obéis, suffoquant un peu.
    La porte s’ouvrit et Joseph entra, le visage décomposé. Toutefois, il sourit en voyant que j’avais repris mes esprits.
    « Ah ! messire, vous êtes revenu à vous, Dieu soit loué ! »
    Je serrai le bras de Guy.
    « Needler a-t-il

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