Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Médecins Maudits

Les Médecins Maudits

Titel: Les Médecins Maudits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
Vom Netzwerk:
vers les jeunes enfants.
    —  Venez avec moi.
    Le docteur Hirsch voit les enfants monter dans la voiture de Mengele. La voiture au lieu de prendre la droite, vers le camp, tourne à gauche et s’engage sur le chemin du crématoire.
    Miklos Nyiszli disséquera les corps sous les yeux de Mengele. Quatre meurtres pour prouver qu’il n’était pas possible qu’il se trompe.
    Lorsqu’il revint vers les médecins déportés qui l’attendaient, il dit simplement :
    —  Oui. Ça va pour cette fois. Mais si je découvre un sabotage, le moindre sabotage, c’est vous qui prendrez la route du crématoire.
    *
    * *
    …Mai 1965. Saint-Domingue est en révolution. Je suis enfermé dans le camp retranché du colonel Caamano. Dans moins d’une heure les Américains boucleront les deux rues parallèles au front de mer, et pour une nuit encore le Fort Chabrol des Constitutionnalistes connaîtra le silence d’un siège sans surprise. Les forces de droite respectent la trêve du sommeil. Se tuer d’accord… mais jamais en dehors des heures de service. Soudain, le bloc d’immeubles s’embrase, une pétarade de la Saint-Jean couvre la voix d’un révolutionnaire en armes. Je cours vers lui.
    —  Ça vient de la caserne.
    Je le reconnais, il est Haïtien. Membre du commando Rivière, je l’ai rencontré plusieurs fois dans la cité interdite de Saint-Domingue.
    —  Abritez-vous là ; ils arrosent la place. Ici nous ne risquons rien.
    Et nous bavardons. Il espère le triomphe de la révolution car il pourra garder ses armes et avec d’autres Haïtiens renverser l’empereur Duvalier, confit dans ses rides et ses tontons macoutes. Il est exilé depuis un an :
    —  J’ai fait tous les métiers, même journaliste.
    Je souris.
    —  Oui. Pour un Brésilien. Il était sur la piste d’un médecin allemand : Mengele.
    Je dois avouer que je n’ai guère écouté le Haïtien. Le claquement des balles et des mortiers étouffait en moi toute curiosité. Combien je le regrette aujourd’hui. De son long monologue je ne me souviens que de ceci :
    —  Le journaliste brésilien cherchait à joindre un homme de cinquante-cinq à soixante ans, un mètre soixante-quinze, se faisant appeler José Mengele. Son contact et protecteur à Saint-Domingue était un employé de l’« Institutos de Formacion Integral ».
    —  Le Haïtien devait retrouver sa trace dans les colonies d’exilés.
    —  Au bout de trois jours, le Brésilien avait arrêté son enquête. Mengele était reparti pour le Paraguay.
    *
    * *
    Je n’ai jamais lancé de chasse journalistique aux sorciers blancs nazis. Trop de « faiseurs de sensationnel » cultivent le mystère autour de la mort d’Hitler ou de Bormann par exemple. Mengele est vivant ; ou plutôt il était vivant le 30 octobre 1959 lorsque les services de police d’Asuncion, capitale du Paraguay, lui établirent une carte d’identité numéro 28240 et un certificat de bonne vie et de bonnes mœurs. Au moins dix journalistes sud-américains ont eu entre leurs mains ces pièces.

L’enquête la plus méticuleuse a été menée par Victor Ribeiro, envoyé spécial du Journal Do Brasil Le reporter fouilla les registres de l’Immigration et il trouva sous l’œil étonné du directeur de la Réforme Agraire xxxvi l’inscription suivante xxxvii  :
    —  José Mengele passeport allemand numéro 3415 574.
    —  Date d’arrivée : 2 octobre 1958.
    —  Venant de Buenos Aires.
    —  Séjourne : Hôtel Colonial.
    Mais ce n’est pas tout. Ribeiro eut accès aux fichiers de la préfecture de police. Il découvrit plusieurs interrogatoires. Mengele avait transformé son prénom en José plus paraguayen que Joseph. Il était né le 16 mars 1911 à Gunzburg (Bavière), marié à Martha Maria Weil. Ancien capitaine, médecin, actuellement commerçant ; religion catholique. La fiche signalétique porte ces détails : taille 1,74 m, cheveux châtains grisonnants ; yeux marron clair ; sourcils arqués ; bouche moyenne ; empreinte digitale : V 1344 V 4444. Signes particuliers : néant.
    Si ces documents n’ont pas quitté les services officiels du Paraguay où l’on peut aujourd’hui les consulter, la trace de Mengele se perd à Asuncion. Ma découverte dominicaine n’est pas assez solide pour être retenue. Où se cache le génial docteur ? Est-il mort ? Paiera-t-il ses crimes ?
    Autant de questions sans réponses. Mais en Amérique du Sud, inlassablement, des hommes

Weitere Kostenlose Bücher