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Les Médecins Maudits

Les Médecins Maudits

Titel: Les Médecins Maudits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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d’un commando identique à celui qui enleva Eichmann, suivent la trace de ce retraité paisible qui sifflait à merveille, autrefois, la Tosca ; l’un des derniers « grands criminels » de la Seconde Guerre mondiale : le numéro 5 sur la liste du Centre de documentation de Simon Wiesenthal. Le numéro 1 était Eichmann, le « centre » le retrouva et le fit juger ; le numéro 2 est Bormann ; le numéro 3 est Müller, l’un des chefs de la Gestapo. Le numéro 4 : Franz Stangl, ancien commandant du camp d’extermination de Treblinka se cachait au Brésil sous le nom de Stengler. Employé modèle du service d’entretien de l’usine Volkswagen de Sao Bernado do Campo il retrouvait, chaque soir, dans une maison à terrasse fleurie, sa femme Thérèse et leurs trois filles. Les services de Wiesenthal le repérèrent en 1964. Pendant plus de deux ans ils accumulèrent les preuves et enfin, au mois de mars 1967 ils déposèrent leur dossier sur le bureau du gouverneur de Brasilia. Tout se passa très vite : les policiers l’arrêtèrent à la sortie de l’usine ; le soir même, le gouvernement autrichien réclamait son extradition. Stangl est âgé de soixante ans. Cet ancien agent de police apportera sans doute des précisions sur les « crimes médicaux nazis ». Avant de diriger la machine à tuer de Treblinka, il avait surveillé pour le compte des SS dans plusieurs asiles d’aliénés, l’opération Euthanasie. Le Reich récupérait des lits d’hôpitaux mobilisés par des incurables et pouvait les offrir à ses soldats.
    Simon Wiesenthal a remplacé sur son bureau la photo de Stangl par celle de Mengele. Wiesenthal a l’habitude de dire :
    —  Je ne suis pas pressé xxxviii .

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les collectionneurs
    Leclerc s’est avancé vers les officiers de son état-major :
    —  Nous recommençons le plan « Libération de Paris ». Une colonne sur chaque route. Tout ça le plus vite possible. Les prisonniers seront désarmés et expédiés vers l’Ouest. Pas d’accrochage important. Nous contournerons les points de résistance… Pour tout le monde, rendez-vous au pont de Kehl.
    La marche sur Strasbourg, débute ce matin du 23 novembre, à sept heures trois minutes. Deux heures plus tard, la colonne Rouvillois traverse la ville, le pied au plancher. La stupéfaction est générale. La garnison allemande n’était même pas en état d’alerte. Des officiers déchargent leur revolver sur les blindés de la 2 e D.B., d’autres ne songent qu’à la fuite et troquent leur uniforme contre le costume civil qu’ils gardaient « pieusement » caché depuis plusieurs semaines. Le professeur d’université August Hirt est certainement l’un des premiers à disparaître. N’avait-il pas répété plusieurs fois à ses assistants :
    —  Ils ne m’auront jamais vivant.
    *
    * *
    Hirt est un vieux Strasbourgeois… Il a débarqué à l’Institut d’Anatomie, avec armes et scalpels, dans les premiers jours de 1941. Il est SS et membre influent de la Société Ahnenerbe. C’est dire que toutes les portes s’ouvrent à deux battants devant le moindre de ses souhaits. À côté de ses recherches traditionnelles sur le système nerveux sympathiques les tissus vivants, Hirt dès son installation veut faire de Strasbourg, université allemande (Reichsuniversität) mais surtout université SS, le grand centre mondial de documentation sur les problèmes des races inférieures… Un musée des sous-hommes où l’on accumulera les preuves de la dégénérescence, de l’animalité des Juifs. Un musée qu’il faut absolument équiper car, comme tous les Juifs disparaîtront sous peu de la planète, leur squelette sera plus rare et plus précieux que celui d’un diplodocus par exemple. Hirt soumet son idée à Himmler :
    —  Il existe d’importantes collections de crânes de presque toutes les races et peuples. Cependant, il n’existe que très peu de spécimens de crânes de la race juive permettant une étude et des conclusions précises. La guerre à l’Est nous fournit une occasion de remédier à cette absence. Nous pouvons obtenir des preuves scientifiques tangibles en nous procurant des crânes de commissaires juifs, bolchéviques, qui personnifient une humanité inférieure, répugnante mais caractéristique.
    Et comment donc ! Juif ce n’est pas mal ; mais juif bolchévique… la crème des crèmes. Hirt semble s’excuser d’attacher tant d’importance à ces êtres

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