Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Médecins Maudits

Les Médecins Maudits

Titel: Les Médecins Maudits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
Vom Netzwerk:
enterrées quelque part en territoire allemand. Himmler qui s’estimait le seul successeur historique d’Hitler se serait certainement suicidé avant son exécution (comme Gœring) mais auparavant il aurait, par orgueil et pour se justifier, livré ses principaux secrets. Le « grand maître » des expériences médicales humaines a préféré disparaître, lorsqu’il s’est rendu compte qu’on allait arracher de sa bouche cette capsule qui le protégeait d’une mort infamante et peut-être douloureuse, d’une mort dont il désirait choisir lui-même le jour et la seconde. N’avait-il pas toujours été « forgeron de son destin » ?
    Deux événements au cours de l’année 1941, lui firent adopter la décision de « conseiller » à chaque dignitaire ou responsable de la machinerie nazie, de conserver en permanence, « à portée des lèvres » une capsule de poison.

Le 10 mai 1941, le dauphin du Führer, Rudolf Hess, s’échappait d’Allemagne pour négocier avec Winston Churchill la fin de la guerre. Hitler sombra dans une colère sans précédent.
    —  Il faut dire qu’il a été enlevé. D’ailleurs il a été enlevé… non… non, nous dirons qu’il était fou, qu’il a été attiré dans un piège et que quand il s’est aperçu qu’il était trahi, il a avalé du poison…
    Deux mois plus tard, Himmler en visitant un camp de concentration s’évanouit au bord d’une fosse commune ; un homme « mort » depuis deux jours, à demi recouvert de terre se dressait en hurlant… Le Reichsführer confia à son médecin :
    —  Je ne pourrais jamais supporter une telle souffrance, une telle angoisse. Je vais rêver de ce fantôme. Le mieux, voyez-vous, serait que j’aie toujours avec moi du poison.
    Rascher, l’âme damnée d’Himmler, comme toujours, se trouvait là où il fallait, quand il fallait. Les deux hommes passèrent un accord secret, puisque nous savons, par Walter Neff, que le petit capitaine expérimenta seul les poisons au camp de Dachau.
    —  Il fabriquait soixante à quatre-vingts comprimés par jour.
    Après la première « mise au point » de Rascher, pratiquement tous les camps essayèrent leur capsule. Heinz Baumkoettner, médecin SS du camp de Sachsenhausen avoua à son procès que des détenus furent contraints d’absorber du cyanure de potassium. Le témoignage le plus important nous le devons à l’écrivain catholique Eugène Kogon lv qui témoigna à Nuremberg.
    —  Je connais deux cas. Le premier à la fin de 1943 et le second, probablement pendant l’été de 1944. Dans chaque cas on utilisa des prisonniers de guerre russes.
    La première fois, on mit différentes préparations de la série des alcaloïdes dans la soupe aux nouilles des prisonniers de guerre qui se trouvaient au block 46 ; sans se soucier de quoi que ce soit, ils prirent cette soupe. Deux furent malades et vomirent ; un troisième perdit connaissance, le quatrième ne présenta aucun symptôme. Là-dessus, les quatre furent étranglés au crématoire, et disséqués.
    La seconde fois, Ding revint de Berlin et me dit qu’il avait une tâche très désagréable à remplir. Je dois dire qu’à ce moment il n’existait rien de privé ou d’officiel qu’il ne me confiât. Il se rendait compte que la cause national-socialiste était perdue. Il me dit : « Kogon, voyez-vous un moyen de m’en sortir ? Je dois essayer sur les prisonniers de guerre un poison et en rendre compte immédiatement. C’est un ordre direct de Mrugowsky…» Il alla trouver en toute hâte le chef du camp Schubert et le commandant Pister. Ils se rendirent au crématoire. Quatre prisonniers russes avaient été amenés dans la cave aux murs de laquelle se trouvaient quarante-six crochets. Avec ces allonges de boucherie, on étranglait les gens. Les prisonniers furent empoisonnés. Ding me dit plus tard qu’il moururent très rapidement. Ils furent disséqués et brûlés. Ding n’envoya pas de rapport écrit à Berlin. Il me dit qu’il devait rendre compte verbalement à Mrugowsky.
    Ding brûla même devant Kogon le petit papier sur lequel il avait noté la formule chimique du poison. Toutes ces précautions expliquent le peu d’informations qui nous sont parvenues sur ces mystérieuses et criminelles « affaires des poisons ».

12
les arbres secs
    L a taille, les hanches, les jambes sont lourdes ; le visage étroit, les mains longues et fines. Gudrun a fêté ses trente-huit ans au mois de

Weitere Kostenlose Bücher