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Les Médecins Maudits

Les Médecins Maudits

Titel: Les Médecins Maudits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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infirmiers. I… G… s’avance vers un médecin. Il la fixe :
    —  Non pas celle-là… la suivante.
    Une déportée ne peut s’empêcher de lui glisser à l’oreille :
    —  Veinarde.
    Une nuit d’espoir, une matinée d’angoisse car toutes les déportées sont rappelées, « préparées ».
    Clauberg, bedon débordant en bataille, promène ses un mètre cinquante en sautillant. Un taureau ébloui par le soleil de l’arène.
    —  Toi. Avance.
    I… G… tente son va-tout.
    —  Docteur, hier un médecin a dit que je n’étais pas bonne pour l’expérience.
    —  Eh bien, moi, je pense le contraire. Tu m’intéresses.
    Les assistants installent la déportée sur cette table gynécologique géante. Des lanières de cuir bloquent ses mains, ses chevilles. Un infirmier saisit sa tête.
    —  Tu as eu tort. Il n’aime pas ça. On ne t’a jamais dit que tu ne devais pas leur parler avant qu’ils t’interrogent.
    Clauberg s’approche. La seringue qu’il brandit ressemble à un gros clystère.
    Elle ferme les yeux se répétant : « Ne pas bouger pour qu’il ne me blesse pas, ne pas bouger ! ! ! »
    Le liquide visqueux en pénétrant dans son corps irrite d’abord, puis la chair s’embrase, flamboie, se carbonise avant de fondre.

La sangle de la main gauche a glissé. I… G… se mord le pouce pour ne pas hurler… le sectionne jusqu’à l’os. Son corps violé, pantelant, déchiré, baigne dans une mare de sueur.
    L’infirmier la détache.
    —  Allez va-t-en. Tu as intérêt à te tenir tranquille.
    Derrière la porte des camarades l’attendent pour la porter jusqu’à son lit.
    Clauberg s’acharnera sur la jeune déportée qui avait osé lui adresser la parole. Il organisera pour elle, neuf « séances ». Lorsque I… G… pleurera dans son lit en demandant :
    —  Pourquoi moi, pourquoi encore. Les autres n’y vont qu’une fois, deux fois au maximum…
    La chef de block lui répondra :
    —  C’est bien fait. Tu te croyais dans un salon. Il ne fallait pas te faire remarquer.
    *
    * *
    Nous avons vu, en suivant les expériences de Mengele, qu’Himmler et l’Ahnenerbe souhaitaient la découverte du secret de la gémellité, pour repeupler deux fois plus vite les territoires conquis dont on exterminait la population inférieure. Hitler qui avait imposé l’euthanasie des débiles mentaux et des incurables avait préparé, en 1935, une loi sur la stérilisation. Il ne faisait que répandre une idée longuement développée dans sa bible : Mein Kampf.
    —  L’État doit déclarer indigne de procréer et en empêcher matériellement toute personne apparemment malade et chargée d’une hérédité dont elle risque d’accabler sa descendance.
    Avec l’occupation des nouveaux territoires de l’Est, la « loi » allait être étendue aux bien-portants. Pourquoi ? Eh bien simplement parce que tous les peuples ne pouvaient être liquidés par un coup de baguette magique, et puis il fallait bien conserver quelques esclaves pour servir les maîtres. Lorsque les esclaves seraient usés ou morts, alors les nouvelles vagues d’aryens jeunes et forts, défricheraient à leur tour. Les esclaves seraient stérilisés pour ne pas créer de problèmes.
    Victor Brack, ami d’Himmler, organisateur et administrateur du programme d’euthanasie en Allemagne, avait parfaitement réussi à faire disparaître plus de deux cent mille malades des hôpitaux et asiles… des maisons de retraite également, car cet homme, qui avait tué de sa main sa femme malade« par souci d’humanité », fit assassiner les anciens combattants mutilés de la guerre 14‑18. Le Reich retrouvait des lits, économisait les primes des pensions et fermait définitivement les bouches inutiles.
    Himmler tout naturellement s’adressa à lui pour préparer et organiser la stérilisation massive.
    Victor Brack posa d’abord le problème.
    —  Sur lviii dix millions de Juifs en Europe, il y a au moins deux à trois millions d’hommes et de femmes capables de travailler. Considérant les difficultés extraordinaires que le problème du travail soulève, je suis d’avis que ces deux à trois millions soient spécialement choisis et préservés. Ceci ne peut cependant être réalisé que s’ils sont en même temps rendus incapables de procréer.
    La solution ? Très facile. Vous allez voir :
    —  La stérilisation, telle qu’elle est pratiquée normalement sur les personnes atteintes de maladies

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