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Les Médecins Maudits

Les Médecins Maudits

Titel: Les Médecins Maudits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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une attitude théâtrale arrache son bandeau, sort une paire de lunettes de sa poche, les ajuste, se fige au garde-à-vous :
    —  Je me présente : Reichsführer Heinrich Himmler. Je suis pressé. Je dois absolument rencontrer le maréchal Montgomery. C’est urgent.
    Le capitaine n’a pas bronché. Il sonne les gardiens et en leur confiant le prisonnier :
    —  J’ai un coup de fil à passer au Q.G.
    Selvester revient avec un officier.
    —  Nous voudrions comparer votre signature avec une copie que nous avons ici.
    —  Pour que vous vous en serviez en me faisant déclarer n’importe quoi. Je refuse.
    Le capitaine s’approche du Reichsführer.
    —  Déshabillez-vous !
    —  Dans une poche du pantalon, le second officier découvre deux ampoules de verre. Il les montre à Selvester en murmurant :
    —  Poison.
    Selvester demande à Himmler :
    —  A quoi servent ces ampoules ?
    —  Des médicaments. J’ai souvent des maux d’estomac.
    Les ampoules sont longues. Une moitié de cigarette. Selvester pense qu’Himmler doit en cacher une plus petite dans sa bouche.
    —  Nous gardons vos vêtements. Vous allez enfiler cette tenue britannique.
    Himmler refuse.

—  C’est ça ! Après vous n’aurez qu’à m’abattre comme espion.
    Froidement le second officier réplique :
    —  Ce n’est pas dans nos habitudes. Je pense que nous n’avons pas les mêmes règles de guerre. Vous devez le savoir.
    Selvester disparaît et revient alors qu’Himmler consent à s’habiller.
    —  Vous devez avoir faim ?
    Une ordonnance apporte des sandwiches et deux théières.
    Himmler se sert.
    —  J’aurais préféré du vin. Vous pensez que l’on va me conduire auprès du maréchal ?
    —  Nous attendons un de ses adjoints.
    Le colonel Murphy du Deuxième Bureau de l’État-Major Montgomery s’entretient dans une pièce voisine avec le capitaine médecin Wells qui a découvert les ampoules de cyanure.
    —  Comment est-il ?
    —  Nerveux. Il a refusé de s’habiller avec notre uniforme. Il disait qu’on voulait le tuer, ou mieux encore le photographier et le discréditer aux yeux des Allemands. Il a accepté un caleçon, une chemise et des chaussettes. On lui a jeté sur le dos deux couvertures.
    —  Et le poison ?
    —  Nous avons trouvé des capsules dans un poche. Rien dans le corps.
    —  La bouche ?
    —  Nous n’avons pas fouillé. Mais il a mangé et bu.
    —  Oui ! Nous verrons tout à l’heure. Michael Murphy reconnaît Himmler.
    —  Vous voulez voir le maréchal ?
    —  J’ai préparé une lettre pour lui. Je suis toujours le chef des SS.
    —  Je sais. Voulez-vous me suivre. Murphy conduit Himmler dans une cellule de la prison d’Ulzenerstrasse. Le sergent-major Edwin Austin est chargé de surveiller le Reichsführer.
    —  On ne m’avait pas dit que c’était lui. Mais je l’ai reconnu. J’avais vu des photos. Il tremblait sous ses couvertures. J’avais une peur bleue qu’il se suicide. Le général Pruetzmann avait croqué une boule de poison devant moi… J’avais un interprète. J’ai montré au prisonnier son grabat et je lui ai dit de se mettre nu. Il s’est énervé.
    —  Vous ne savez pas à qui vous avez à faire ?
    J’ai répondu :
    —  Mais si voyons, vous êtes Himmler. Ça m’est égal. J’ai reçu des ordres. Allez. Exécution. Couchez-vous.
    A cet instant précis Murphy et Wells arrivent devant la cellule. Austin ouvre la porte.
    —  Nous allons vous fouiller. Nous devons nous assurer…
    —  Je sais, le poison. J’ai déjà été fouillé.
    Ce seront là les dernières paroles d’Himmler. Wells minutieusement ausculte le corps du prisonnier. Il passe ses mains dans les cheveux et d’un geste brusque les plonge dans la bouche en se couchant sur la nuque du Reichsführer. Deux doigts de sa main droite ont forcé les lèvres. Himmler mord Wells au sang. Déjà il se tord sur le lit crachant de minuscules morceaux de verre. Murphy s’affole.
    —  Il nous a eu. Le salaud !
    Wells retourne le corps, le secoue. Rien n’y fera : vomitifs, lavage d’estomac, respiration artificielle. Onze minutes après avoir broyé la capsule de cyanure, Himmler roulera mort sur le plancher.
    Austin remonte la couverture sur le visage violacé :
    —  Ah il est beau ! Ce n’est que ça Himmler ! Dans le fond il a ce qu’il mérite.
    Avec un peu plus de diplomatie, les Britanniques auraient obtenu les archives du Reichsführer

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