Les Médecins Maudits
d’étudier la science des cultes anciens et des castes de prêtres en ce qui concerne la puissance génitale humaine et la fécondité. Les populations des premiers âges du monde, proches de la nature, avaient et ont encore une connaissance très grande de ce sujet ; sans que ces connaissances soient connues de la Science.
Il est à parier qu’à la suite de cette lettre les « penseurs » de l’Ahnenerbe se penchèrent sur les « magies » de nos ancêtres.
Que se passa-t-il ensuite ? La plante fut cultivée dans des serres à Dachau, des centaines d’expériences sur les animaux furent pratiquées : les effets du caladium équivalaient à une castration. Le tribunal de Nuremberg libéra Pokorny :
« Aussi horribles et viles que soient les propositions contenues dans la lettre, il n’y a aucune preuve qu’on ait jamais pris des mesures expérimentales pratiques. L’accusé doit être acquitté non pas en vertu de la défense proposée lxiii mais malgré elle. »
Le tribunal a certainement conclu trop vite : il n’a pas recherché de « victimes »dans les survivants de Dachau. J’ai retrouvé en 1967 un ancien déporté, français, habitant Brest : M… K… stérilisé à Dachau.
— Pendant neuf jours on m’a fait une piqûre matin, midi et soir au-dessus du sein gauche…
Les effets de ces piqûres correspondent aux résultats obtenus sur des animaux stérilisés au caladium dans les laboratoires Madaus.
Peut-être ne s’agit-il pas d’une coïncidence !
13
la guerre archaïque
L’Ahnenerbe triomphait… La Société pour l’Héritage des Ancêtres s’implantait pour la première fois, matériellement dans un camp de concentration. Finis les intermédiaires ! Plus personne ne viendrait mettre le nez dans les recherches réclamées par le Reichsführer. Oh ! les laboratoires étaient un peu ridicules : une baraque-hangar de 196 m de long sur 7 m de large, mais il fallait bien un début. Le camp de Natzweiler, proche de Strasbourg où venait de naître autour du professeur Hirt la « première université SS », était un bon choix, pour cette implantation. Le camp placé en dehors des circuits touristiques traditionnels pour hautes personnalités et commissions spécialisées, n’attirerait pas les regards et les questions. De plus, Hirt, à la botte, aux ordres, à la pointe de la nouvelle morale ne sombrerait pas dans les scrupules. Décidément oui, un excellent tremplin pour le bond en avant nécessaire à toute victoire. Et si cette victoire les Alliés la trouvaient dans une arme du passé ? « Stupide » aurait répondu Hitler, habitué à répliquer à ses officiers généraux qui prévoyaient régulièrement des bombardements aux gaz de combat :
— Allons donc… Qui oserait revenir à cette guerre archaïque !
Himmler ne partageait pas cet avis. Les « tacticiens en chambre » de l’Ahnenerbe et les espions de l’Abwehr le persuadaient régulièrement de l’imminence d’une attaque. Il prit sa décision :
— Hirt fera l’affaire. Il a déjà entrepris des recherches à Strasbourg sur les animaux.
Sievers,au nom de l’Ahnenerbe écrivit à Hirt :
«…Nous sommes certains de pouvoir mettre à votre disposition, pour la continuation de vos travaux,des facilités exceptionnelles en rapport avec nos expériences secrètes spéciales lxiv actuellement pratiquées à Dachau. Pouvez-vous adresser au Reichsführer SS un rapport sur l’ypérite lxv . »
Hirt n’allait pas se faire prier.
*
* *
Il descendit de sa voiture et pénétra dans la station Ahnenerbe de Natzweiler. Il ressortit et se dirigea vers l’infirmerie du camp qui occupait une partie de ce même bâtiment. Nu tête, pantalon de golf, chaussettes grises et souliers jaunes le professeur Hirt examina une cinquantaine de « convalescents ».
— Il lxvi y avait deux chambres dans la station. Dans chacune d’elles, on mit quinze hommes qui avaient été choisis par Hirt, pour leur bonne condition physique.
Pendant quinze jours, les déportés sont fortifiés, gavés de nourriture : ils reçoivent les mêmes menus que les officiers SS. Quatre nationalités sont représentées : Russes, Polonais, Tchèques et Allemands, Hirt a vraiment tenté de les convaincre d’accepter « volontairement » l’expérience. Tous ont refusé.
— Hirt lxvii fit déshabiller complètement les prisonniers. Ceux-ci vinrent l’un après l’autre au laboratoire. J’eus à
Weitere Kostenlose Bücher