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Les murailles de feu

Les murailles de feu

Titel: Les murailles de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steven Pressfield
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les seize hommes de l’unité de mon maître, Lampitos, Soöbiade, Télémon, Sthénélaïde et Ariston furent tués ce jour-là. Nicandre, Myron, Charillon et Bias furent grièvement blessés. Ariston tomba au cours du quatrième siège contre les Immortels de Sa Majesté. Il était l’un des « nez cassés » de Polynice, dont la sœur Agathe avait été donnée en mariage à Alexandros. Il avait vingt ans.
    On récupéra son corps vers minuit, près de la montagne. Son servant Démade gisait sur lui, tenant encore son bouclier pour protéger son maître, dont les tibias avaient été fracassés par une hache de combat ou sagaris. Une lance ennemie avait été cassée juste au-dessous du téton gauche de Démade. Bien qu’Ariston eût subi plus de vingt blessures, ç’avait été un coup sur le crâne, apparemment asséné avec une masse d’arme, qui l’avait tué, écrasant le casque et défonçant le crâne jusqu’à la ligne des sourcils.
    Les billets des morts étaient d’habitude enregistrés et distribués par le premier chef sacerdotal de la bataille, en l’occurrence le père d’Alexandros, le polémarque Olympias. Mais celui-ci avait été tué une heure avant le coucher du soleil, par une flèche mède, juste avant le combat final avec les Immortels perses. Il s’était abrité avec ses hommes sous le rempart du Mur, à l’ombre de la palissade, se préparant à s’armer pour le dernier assaut de la journée. Il avait pensé que les planches intactes de la palissade le protégeraient et s’était donc défait de sa cuirasse et de son casque ; mais, guidée par un destin pervers, une flèche était passée par la seule ouverture entre les planches, pas plus large qu’une main ; elle l’avait atteint à la nuque, tranchant sa moelle épinière. Il mourut quelques instants plus tard dans les bras de son fils, sans avoir repris connaissance. Alexandros avait donc perdu un père et un beau-frère dans la même après-midi.
    Ce furent les chevaliers qui, parmi les Spartiates, accusèrent les plus fortes pertes. Sur trente, dix-sept furent tués ou bien blessés trop grièvement pour pouvoir reprendre le combat. Léonidas avait été blessé six fois, mais il quitta le terrain de bataille sur ses jambes. Bien qu’il eût combattu toute la journée au cœur du carnage, Polynice, ce qui était surprenant, n’avait subi que quelques entailles et lacérations, dont plusieurs sans doute infligées par ses propres armes et celles de ses compagnons. Son servant Acanthe avait été tué en le défendant, et comme Olympias, manque de chance, peu avant la fin des combats de la journée.
    La seconde attaque avait commencé à midi. Elle avait été menée par les guerriers montagnards de Cissie. Personne parmi les Alliés ne savait où diantre était ce pays, mais, quoi qu’il en fût, ses habitants étaient d’un courage infernal. L’on apprit plus tard que la Cissie était un pays de plateaux non loin de Babylone. Loin d’être intimidés par la face escarpée du Kallidromos, les montagnards avalèrent cet obstacle, escaladant ses pentes et faisant rouler des rochers sur leurs propres gens aussi bien que sur les Alliés. Je ne vis pas directement ce combat ; je me trouvais derrière le Mur, consacrant tous mes efforts à soigner les blessures de mon maître et de son peloton, et vaquant à leurs affaires aussi bien qu’aux miennes. Mais à un certain moment, alors que Dienekès, Alexandros et moi étions dans le camp Spartiate, à une centaine de pas en retrait du Mur, nous vîmes les pelotons de service, en l’occurrence les Mantinéens et les Arcadiens, gagner les remparts du Mur et de là lancer javelines, lances et même rochers sur les assaillants. Déjà ivres de la victoire qu’ils croyaient tenir, ces derniers poussaient un cri terrifiant que je ne puis transcrire que comme « Elelelele ».
    Ce furent les Thébains qui repoussèrent l’assaut cissien. Ils tenaient le flanc droit, le long des falaises. Leur commandant, Léontiade, et les champions triés sur le volet qu’il avait à ses côtés, parvinrent à tailler une brèche dans les rangs ennemis, à une quarantaine de pieds des falaises. Les Thébains s’y engouffrèrent et commencèrent à pousser l’ennemi scindé en deux, sur vingt rangs de large, vers la mer. Une fois de plus, la poussée des armures alliées s’avéra irrésistible. La droite de l’ennemi était catapultée vers l’arrière sous le poids des lignes

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