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Les murailles de feu

Les murailles de feu

Titel: Les murailles de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steven Pressfield
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armée. Tu peux alléguer qu’un roi de Lacédémone ne bat jamais en retraite. Mais le courage qui n’est pas tempéré par la sagesse n’est que témérité. Considère ce que toi et tes hommes avez déjà accompli aux Murailles de Feu. La renommée que tu as acquise en six jours sera éternelle. Ne cherche pas la mort pour accomplir une vaine prophétie. Vis, seigneur, et combats un jour de plus, avec toute ton armée. Un jour de plus où la victoire décisive sera tienne.
    Le Perse indiqua d’un geste les officiers spartiates autour du feu, le polémarque Derkylide, les chevaliers Polynice et Doréion, Alphée et Maron, mon maître, les commandants de pelotons.
    — Je t’en prie, seigneur, conserve-les, cette fleur de Lacédémone, ne donne leur vie qu’un autre jour. Conserve-toi pour ce moment. Tu as prouvé ton courage, prince, maintenant, je t’en prie, démontre ta sagesse. Retire-toi avec tes hommes pendant que tu le peux.

LIVRE SEPTIÈME
    LEONIDAS

1
    Ils seraient onze pour s’infiltrer sous la tente de Sa Majesté. Léonidas refusa d’en risquer plus, trouvant qu’ils étaient déjà trop nombreux. Seuls restaient cent huit hommes capables de se battre sur les Trois Cents, et encore, si l’on comptait les cinq pairs, afin que cette force parût crédible aux Alliés.
    Dienekès, le plus compétent, mènerait l’expédition. Les chevaliers Polynice et Doréion y participeraient, en raison de leur vitesse et de leur adresse. Et en dépit des objections de Léonidas, qui voulait l’épargner, Alexandros accompagnerait mon maître comme alter ego, dyas. Les Skirites Chien et Lachide en seraient aussi, car c’étaient des montagnards et ils savaient comment escalader des flancs abrupts. Le Joueur de Ballon servirait de guide sur le flanc escarpé du Kallidromos et le Coq introduirait le groupe dans le camp ennemi. Suicide et moi soutiendrions Dienekès et Alexandros, afin d’ajouter au commando la puissance de frappe des javelines et de l’arc. Le dernier Spartiate inclus serait Télamon, un pugiliste du régiment des Oliviers Sauvages, parce qu’après Polynice et Doréion, il était le plus rapide des Trois Cents et le seul qui n’eût pas été diminué par des blessures.
    C’était le Thespien Dithyrambe qui avait fait adopter le plan de son propre chef, sans y être incité par le Coq. Mon maître n’avait pas égorgé ce dernier, en effet, mais l’avait consigné au camp avec l’ordre de s’occuper des blessés et de la réparation et du remplacement des armes. Dithyrambe avait ardemment plaidé auprès de Léonidas en faveur de l’équipée, mais il n’y avait pas été inclus et, déçu, il ne lui restait plus qu’à souhaiter bonne chance aux audacieux.
    Le froid de la nuit était tombé sur le camp. Comme l’avait prédit Tyrrhastiade, la peur gagnait les Alliés ; ils n’étaient plus qu’à une rumeur de distance de la terreur. Dithyrambe le comprenait. Ces hommes avaient besoin d’un projet pour ancrer leur courage pour la nuit, un espoir pour entretenir leur vaillance jusqu’au matin. Que l’opération réussît ou pas, peu importait ; il fallait y envoyer des hommes. Et, si les dieux avaient pris notre parti dans cette cause, eh bien… Dithyrambe serra la main de mon maître avec un grand sourire.
    Dienekès divisa notre équipe en deux unités, l’une de cinq hommes sous le commandement de Polynice, l’autre de six sous son propre commandement. Chacune d’elles devait gravir la montagne pour son propre compte et avancerait sur le Kallidromos jusqu’au point de rencontre, sous les falaises de Trachis. C’était destiné à augmenter les chances de succès dans le cas où l’une des deux équipes serait interceptée.
    Quand ils furent prêts, les hommes se présentèrent devant Léonidas, qui leur parla sans que personne d’autre fût présent. Un vent froid s’était levé et le ciel grondait au-dessus de l’Eubée. La montagne dominait la scène. Quand le vent déchirait la brume, il dévoilait la lune. Léonidas leur offrit du vin de ses provisions personnelles et fit les libations avec sa propre coupe, toute simple. Il s’adressa à chaque homme non par son nom, mais par son surnom et même par le diminutif de ce surnom. Doréion, par exemple, devint « Petit Lièvre », son nom de jeux depuis l’enfance. Il posa amicalement la main sur l’épaule de Dekton et lui dit :
    — J’ai fait préparer tes papiers de mission. Ils seront ce soir

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