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Les Mystères de Jérusalem

Les Mystères de Jérusalem

Titel: Les Mystères de Jérusalem Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marek Halter
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Tenez, au fait... Baruch, passemoi le dossier jaune, s'il te plaît.
    L'inspecteur qui occupait la place à côté du chauffeur lui tendit une chemise cartonnée. Doron en tira une photo en noir et blanc.
    Vous n'avez jamais vu cette tête, je suppose?

    Sokolov avait été photographié sortant d'une banque dans la ville nouvelle.
    Bel homme, avec de la classe, mince jusqu'à la maigreur, remarquable à
    cause de sa chevelure et de sa canne.
    Non, jamais.
    Hum ... je ne serais pas surpris que Sokolov se soit montré à l'hôtel juste avant le passage des motards. C'est un homme minutieux...
    je sentais physiquement l'impatience gourmande de Doron. Son corps imposant en vibrait sourdement. Les loups étaient
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    peut-être sortis de leurs tanières, mais un autre fauve, déjà, prenait un plaisir immense à la chasse 1
    - Attendez..., fis-je. Ne m'avez-vous pas dit, tout à l'heure, que Sokolov était sous votre surveillance ?
    - …tait, oui... Il nous a faussé compagnie depuis plus d'un mois. Il a pris un vol pour New York - maintenant je sais pourquoi.
    - Vous êtes certain qu'il est àjérusalem?
    - Pas àjérusalem. ¿ Tel-Aviv. «a, oui, j'en mettrais ma main au feu. Il a d˚ revenir plus discrètement que d'habitude et nous l'avons manqué. Signe qu'il préparait quelque chose.
    - Dites-moi, demandai-je, soudain inquiet.je pense à Tom et à Orit! Ils sont partis ce matin pour...
    - Ne vous en faites pas pour eux! Ils avaient notre compagnie... De toute façon, ils ne vont pas tarder. J'ai demandé qu'on les ramène...
    La panse de Doron sautillait, mais son rire resta silencieux.
    - Si je peux me permettre un conseil, dis-je, malgré tout. Vous devriez y aller doucement avec Tom. C'est un garçon plutôt impulsif. je ne suis pas certain qu'il partage votre enthousiasme. Orit pourrait en faire les frais.
    Son rire se coupa et ses yeux se rivèrent aux miens.
    - Ouais. je sais...
    je réprimai un sourire. Flic féroce, Doron? Assurément, mais avec un attendrissant complexe de paternité.
    Les entrées du King David étaient encore bouclées. Des voitures de police encombraient le parking ainsi que des ambulances. Des médecins soignaient le jeune caissier de la salle des coffres, encore choqué par l'attaque et l'explosion. On me parla d'un client dont le coeur avait faibli. je pensai fugacement au mien, mais avec un plaisir vivace. De toute évidence il avait parfaitement retrouvé sa vieille solidité!
    - Rendez-vous dans le hall, me dit Doron. je dois voir des collègues.
    Le couloir du sous-sol de l'hôtel portait tous les stigmates habituels de la violence. Dans le hall, les clients avaient été réunis par petits groupes; des inspecteurs les interrogeaient tandis que le 260
    personnel remettait de l'ordre. Un jeune sous-directeur m'aperçut et vint droit vers moi.
    Vous êtes l'ami de M. Hopkins, n'est-ce pas? commença-

    Son souci était de savoir si Tom allait porter plainte contre l'hôtel. Je le rassurai de mon mieux. Il insista et me fit comprendre que le dommage causé à l'hôtel par ces violences était en soi bien assez grave. En fait, entre ces mots courtois, il était clair que personne ne s'offusquerait si nous déménagions!... je l'assurai aussitôt que nous étions particulièrement satisfaits des services de l'hôtel - ce n'était que l'absolue vérité - et que nous serions désormais des clients modèles. Du coin de l'oeil, je vis Doron faire irruption dans le hall et m'adresser un signe péremptoire. J'en profitai pour fuir sans gloire le regard sombre et perplexe du sous-directeur.
    - Hopkins sera là dans quelques minutes, me dit-il. On va S'installer dans votre chambre. Ce sera plus discret.
    Cela n'avait rien d'une suggestion mais tout d'un ordre qui ne se discutait pas.je le suivis en silence. Pendant que nous prenions l'ascenseur, je sentis la fébrilité de Doron céder la place à une rage soucieuse. De toute évidence, il venait d'apprendre quelque chose qui ne lui plaisait guère.
    Aussitôt arrivé dans ma chambre, il décrocha le téléphone pour commander du café.
    - Tant que vous y êtes, commandez donc quelque chose à manger, dis-je un peu froidement, Et pas de café pour moi, merci.
    Il me regarda d'abord comme si je venais de proférer la pire des incongruités puis finit par sourire, étirant sa bouche de biais, ce qui devait, chez lui, être une grimace aimable.
    - Salades? me demanda-t-il comme si c'était le seul nom de nourriture qu'il conn˚t.
    Après

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