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Les Mystères de Jérusalem

Les Mystères de Jérusalem

Titel: Les Mystères de Jérusalem Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marek Halter
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sautilla.
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    - Calimani travaille pour nous dep-u-is -&s an--n"ées! Occa sionnellement et à titre amical. Il nous aide à décrypter et à
    comprendre des textes, leurs provenances... Il connaît bien les réseaux de reventes illégales... Il se donne des airs de mafieux pires que le pire des mafieux; cependant, je peux vous assurer qu'il est aussi pur qu'une eau de source!
    Il décrocha son portable de sa ceinture et appela l'un de ses inspecteurs, des coffres.
    - ¿ mon avis, on ne devrait pas tarder à comprendre, dit-il en reposant son téléphone sur la table.
    La porte de ma chambre s'ouvrit alors sans que l'on e˚t frappé. Tom, en quelques grandes enjambées furieuses, vint se planter devant nous.
    - Bon appétit, messieurs!
    Tout en lui respirait la rage, au point que l'extrémité de ses doigts en vibrait. Lèvres closes, il me lança un regard glacial avant que ses yeux se tournent vers Doron, qui se levait avec une lenteur excessive. La bouche de Tom s'arqua dans un sourire teinté d'un mépris de très mauvais augure.
    - C'est vous, le tonton ? laissa-t-il tomber.
    Doron se contenta de croiser son regard. Il lança en hébreu
    - Yossi, tu peux venir ici avec M. Halter?
    S'adressant à Tom dans un anglais rocailleux, il ajouta
    - Nous serons plus tranquilles à l'intérieur...
    Un homme nous rejoignit que je n'avais pas vu entrer, malgré sa grande taille et une chemise d'un vert acide à faire crisser des dents. Son visage me stupéfia. Tout y était : le clone de Staline!
    Doron passa brutalement devant Tom, qui dut s'écarter pour lui laisser le passage avant de le suivre, non sans me lancer à nouveau un regard de reproche. La porte de ma chambre se referma sur la première explosion vocale de Tom. Yossi-Staline m'adressa quelque chose qui pouvait être un sourire et tira un paquet de cigarettes de sa poche. Il planta une cigarette entre ses lèvres sans l'allumer.
    - Finissez de manger, me dit-il. Ils vont en avoir pour un moment, je suppose.
    La porte s'ouvrit brusquement. Sans un mot, Doron attrapa lestement le plateau supportant sa cafetière et sa tasse avant de précisant ce que je venais de lui apprendre au sujet 264
    Il
    disparaître à nouveau dans la chambre. Yossi referma la porte sur lui; de l'autre côté, les éclats de voix grimpèrent d'un degré. Il était beaucoup question d'expulsion.
    je mangeai du bout de ma fourchette, vaguement gêné. Pour rompre le silence qui nous livrait chaque mot de la dispute, je remarquai soudain :
    - On a d˚ vous le dire plus d'une fois: vous ressemblez beaucoup à Staline!
    Il opina en mordillant sa cigarette.
    - Il paraît, oui.
    - J'ai rencontré Staline une fois. Vous lui ressemblez vraiment. C'est impressionnant!
    En silence, Yossi me regarda d'un oeil intéressé. J'entendais dans mon dos, malgré les vitres, les éclats de voix de Doron. Il ne me restait plus qu'à
    me lancer dans mon histoire.
    - J'étais un gosse, un hooligan, à Kokand, en Ouzbékistan... Du moins, c'est ainsi qu'on nous appelait! Moi, tout ce que je voulais, c'était trouver de la nourriture pour mes parents. ¿ la fin de la guerre, les Pionniers, le mouvement de la jeunesse communiste, tentèrent de récupérer certains de ces petits voyous - dont moi - pour nous remettre dans le droit chemin. C'est ainsi que je me suis retrouvé incorporé dans une délégation des Pionniers d'Ouzbékistan qui devait participer à la fête de la Victoire, à Moscou. Au tout dernier moment, pour je ne sais plus quelle raison, je fus désigné pour aller offiir des fleurs à Staline... Me voilà donc installé à la tribune parmi une vingtaine de représentants d'autres délégations. ¿ tour de rôle, chacun de nous devait lui offrir son petit bouquet. ¿ chaque bouquet il nous gratifiait d'un mot aimable et la foule applaudissait. Mon tour venu, mon émotion était telle que je ne pouvais plus faire un pas! On m'a littéralement poussé jusqu'au petit père du peuple. Staline a pris mes fleurs, a passé la main dans mes cheveux en disant : " IOwrochy maltchik.. " Après quoi, je suis revenu à Kokand, o˘
    j'ai été accueilli comme un héros!
    - Uorochy maltchik.. Gentil garçon.... traduisit Yossi dans un murmure comme S'il éprouvait un profond plaisir à faire glisser les syllabes russes dans sa bouche.
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    - Vous comprenez le russe?
    - je suis né en Russie ... je suis arrivé en IsraÎl à l'époque des refuzniks. Vous êtes resté longtemps à Kokand?
    - Après la guerre?

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