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Les Mystères de Jérusalem

Les Mystères de Jérusalem

Titel: Les Mystères de Jérusalem Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marek Halter
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enfil‚mes des couloirs bruissant d'une activité de fourmilière, presque banale, si ce n'est qu'on percevait l'électricité d'une surexcitation qui devait, en fait, être permanente. Un des hommes de Doron appela un ascenseur. Nous y entr‚mes. L'éclairage au néon se refléta sur la peau plus claire et lisse de la cicatrice de Doron.
    Ses hommes, tout comme moi, se tassèrent à l'opposé de la cabine, comme si nous voulions absolument éviter le moindre contact avec son ventre énorme.
    Répondant à ma dernière remarque, il déclara soudain :
    - «a se tient. Ce n'est pas comme ça que je voyais les choses, mais ça se tient.
    Nous nous install‚mes dans un grand bureau muni de fenêtres étroites et hautes, en forme de meurtrière et offrant une vue inattendue sur l'Université hébraÔque du mont Scopus. Inattendus aussi, des sous-verre présentant des papyrus ou des parchemins décoraient un mur et, comme si l'on se f˚t trouvé dans une bibliothèque, des rayonnages couverts d'ouvrages d'histoire et d'inventaires archéologiques occupaient les autres. La pièce était assez vaste pour contenir non seulement une table de travail avec deux ordinateurs mais encore des piles de livres et de dossiers, dont certains paraissaient ruinés par l'‚ge, entassés sur deux longues tables et même sur la moquette. je mis quelques secondes à
    comprendre. Ce fut, étrangement, l'odeur plus que la vue qui m'éclaira. Une odeur reconnaissable entre mille : celle de la boutique de Rab HaÔm!
    - Exact, confirma Doron. Nous avons vidé sa boutique par précaution. Ce que vous avez sous les yeux n'est que le résultat d'un premier tri. Ce qui nous paraît le plus important au premier coup d'oeil... Enfin, selon nos critères. je vous rassure tout de suite, nous cherchons des membres de sa famille, mais il semble bien qu'il n'y en ait plus. Ou alors que Jérusalem tout entière, passée et présente, fut devenue sa seule famille...
    E s'interrompit pour appeler un de ses hommes.
    - Voulez-vous du café?
    je déclinai l'offre d'un signe de tête.
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    - J'ai besoin de café à longueur de journée! grinça-t-il comme s'il s'en faisait un reproche sincère. On croit que je mange beaucoup à cause de mon ventre, c'est un peu vr4 ais c'est le café qui me fait grossir!
    Il m'indiqua un fauteuil en face de son bureau et se laissa tomber sur son siège avec cette souplesse particulière des gros hommes nerveux. Cette fois, il me dévisagea comme s'il venait tout juste de me découvrir.
    - Comme vous le voyez, nous accordons beaucoup d'importance à la mort de Rab HaÔm. Et beaucoup d'importance à votre présence dans sa boutique au moment de son agression...
    Il s'interrompit car on lui apportait une Thermos de café et une tasse jaune de la taille d'un bol. E se versa une demitasse et en but une longue gorgée sans que j'ouvre la bouche, bien conscient que je n'avais pas à le faire. Après avoir reposé sa tasse, Doron plaça ses mains l'une sur l'autre, les regarda une seconde, puis ses yeux scrutateurs se levèrent vers moi.
    - je vais être franc. D'une part en vous disant que nous avons besoin de vous et de votre ami, Hopkins...
    je ne pus m'empêcher un mouvement de surprise.
    - ... d'autre part, nous connaissons la raison de votre présence àjérusalem. Excepté les raisons littéraires, bien entendu. Encore que, désormais, je comprenne qu'elles puissent être, dans votre cas, sincèrement imbriquées.
    - Mais comment vous ... ?
    - C'est très simple, dit-il en levant la main gauche. je vais vous expliquer, mais avant, je voudrais que vous compreniez bien qu'il ne s'agit en aucune manière d'une trahison de sa part.
    - Calimani! m'exclamai-je involontairement.
    - Non! fit Doron avec un rire aigu. Non, pas le professeur Calimani.
    Orit...
    Orit ?
    Autant que je vous donne la version intégrale de l'histoire, vous comprendrez mieux. De toute façon vous finirez par l'apprendre. Il se trouve q1l'Orit est ma nièce, qu'elle a perdu ses parents alors qu'elle avait à peine deux ans, pen-253
    dant la guerre du SinaÔ. Es vivaient alors dans un kibboutz. Vous imaginez..., reprit Doron, hésitant un peu sur les mots, ce qui m'étonna.
    J'étais lieutenant tankiste dans le groupe de Dayan.
    Il esquissa un geste vers sa cicatrice comme si elle racontait d'elle-même cette partie de l'histoire.
    - Dès que j'ai quitté l'armée, j'ai récupéré Orit et je me suis occupé
    d'elle. Cela fait presque vingt ans. Elle

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