Les Mystères de Jérusalem

carré, dont les parois et le fond étaient encore revêtus de marbre.
    - E n'est pas seulement question d'un cairn, mais aussi d'une gorge et donc d'une rivière. On ne voit absolument rien de tel par ici...
    - Faites fonctionner votre cervelle, Tom. Vous venez de le dire: deux mille ans... Puisqu'il y a bassin, piscine et thermes, il devait y avoir source ou cours d'eau. Sauf qu'aujourd'hui ce qui formait une gorge n'est plus qu'un vague sillon dans la platitude.
    - Et alors? J'en vois des dizaines, de vagues sillons, et dans tous les sens.
    - J'aime votre optimisme! D'abord vous éliminez tous ceux qui sont non seulement à sec mais privés de toute végétation. Si l'eau ne court plus en surface, elle forme des conduits souterrains qui suffisent à entretenir un minimum de végétation...
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    Tom allait lui répondre qu'il n'y avait absolument aucune végétation à des kilomètres à la ronde lorsqu'il se rendit compte qu'il se trompait. Depuis les ruines, en direction du nord con-une du sud, il y avait bien, par endroits, de vagues alignements de buissons bas et rabougris et d'épineux étiques recouverts de poussière salée, parfois porteurs d'un feuillage minuscule, épais, d'un vert très sombre ou rouge.
    - C'est exact, admit-il.
    - Merci, fit Calimani entre deux quintes de toux. je ne me souvenais pas que c'était aussi puant, je dois l'avouer... Bien. E ne nous reste donc plus qu'à conjuguer nos différents éléments : une gorge ou un sillon, un cairn ou ce qu'il en reste, une fosse ou ce qu'il en reste...
    - Et un miracle!
    - Si possible, oui.
    Pendant une très longue demi-heure, ils tournèrent autour des ruines en tentant de repérer un quelconque alignement qui p˚t avoir un sens... Rien n'avait de sens! La chaleur était épuisante, l'air oppressant et irrespirable. Tom était étonné par la résistance de Calimani, qui trottait sans se plaindre dans la poussière alors qu'il devait lui-même s'immobiliser toutes les cinq minutes pour reprendre son souffle.
    Sans autre conviction que l'échec qui les attendait, il revint à la voiture pour prendre de l'eau. C'est alors qu'il vit clignoter le voyant d'appel de l'émetteur à ondes courtes. Il décrocha le micro, cafouilla un peu pour finir par entendre un sonore :
    - Salut Hopkins!
    - Oui* c'est moi.
    - je sais que c'est vous! Vous en avez mis du temps! Il y a plus d'un quart d'heure que je vous appelle. Vous n'avez pas branché le bip ?
    - qui êtes-vous ?
    - Yossi Atkovitch, celui qui ressemble au petit père du peuple!
    - Ah...
    - Le patron veut vous parler...
    Le son disparut. Tom se retourna pour voir Calimani s'enfoncer dans la fosse des ruines, en ressortir, infatigable, pour faire 360
    une quinzaine de pas, fixer un point vers le nord puis revenir encore vers les ruines...

    - Hopkins?
    - Oui...
    - Doron. Une fois n'est pas coutume : vous avez fait du superboulot...
    - Ah bon? grinça Tom. En " les " semant en route?
    Le rire de Doron ressemblait à une coulée de gravier.
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    - Mais non, vous ne les avez pas semés! C'est pour ça que je vous appelle.
    Dès que j'aurai coupé, vous prendrez les jumelles et vous regarderez discrètement du côté de la femme de Loth!Juste au pied de la troisième concrétion en partant sur la gauche... Discrètement, surtout!
    - O˘ êtes-vous?
    - Ne vous inquiétez pas. Yossi n'est pas loin. Contentez-vous de surveiller les grottes et la frontière jordanienne. Ne vous préoccupez pas du reste...
    Sauf de vos recherches, bien s˚r!
    - On ne trouvera rien! s'énerva Tom. Il n'y a que de la poussière, ici, pas un seul repère. Calimani croit au Père NoÎl et s'il continue comme ça le soleil achèvera de le rendre dingue! Vous pouvez déjà prévenir l'ambulance.
    - Hopkins! Ecoutez-moi, Hopkins 1 Nous devons faire court... Continuez vos recherches. On tient le bon bout, je vous assure. «a bouge, ça bouge fort... Nos " amis " commencent à s'agiter. Continuez et faites attention à
    vous.
    - Super.
    - Tout à fait... ¿ bientôt.
    L'écho qui accompagnait les paroles de Doron disparut d'un coup avec les mots.
    Tom fouilla dans son sac pour prendre des petites jumelles marines. Il revint vers les tôles et, se plaçant dans l'ombre, commença à scruter les carrières et les cheminées du complexe chimique. Puis, insensiblement, il se tourna vers la grotte et remonta. Il ne vit rien mais prit la précaution de ne pas s'attarder sur le même point. Ce n'est qu'au quatrième passage qu'il