Les Mystères de Jérusalem

découvrit quatre hommes en tenue blanche assis comme s'ils prenaient paisiblement le thé sous le soleil. Près d'eux, au ras du sol, on devinait du matériel dont certaines parties étaient noires et d'autres colorées. Tom fut incapable de l'identifier.
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    «a y est, Vous êteb --usuré P
    Om se retourna brutalement. Sa tenue de jogging noircie de sueur et blanchie de poussière, Calimani s'épongeait le visage, rouge et ruisselant.
    Tom se rendit compte qu'il respirait mal.
    - Oui, ils sont juste au-dessus de la grotte. Nous avons reçu un appel de Doron.
    - Parfait... Vous avez perdu votre pari, mon cher. je vous donnerai l'adresse de mon tailleur, promis! Vous pouvez aller me chercher la carte que je vous ai montrée ce matin?
    - Nous nous sommes trompés d'endroit, c'est ça?
    Pas du tout... Mais nous sommes quand même des imbéciles.
    Salem Chahin distinguait à peine les choses qui l'entouraient, pourtant, il savait qu'il n'était pas mort. Il se demandait si c'était ce qu'avait voulu dire le garçon avant de lui enfoncer son couteau dans la poitrine : qu'il mettrait du temps pour mourir.
    Il avait de moins en moins mal. Il ne devait pas trop respirer. D'ailleurs, il sentait quelque chose sur son visage qui l'empêchait presque de respirer.
    Soudain, une masse imposante s'approcha de lui, s'approcha tout près. Salem Chahin comprit qu'il s'agissait d'un visage. Un énorme visage avec une flamme lisse et p‚le incrustée dans la joue. L'homme demanda en arabe -
    - Salem Chahin el-Husseini, tu m'entends?
    ¿ l'accent, le vieil homme sut que c'était un juif qui posait cette question. Il était donc chez lesjuifs! Il ferma les paupières, inconscient que cela pouvait être compris comme un acquiescement, et se demanda s'il était bien ou mal qu'il mour˚t entre les mains des juifs. Puis il songea à
    Ahmed et décida qu'il devait savoir la vérité avant de mourir.
    - Salem Chahin> reprit le juif en parlant tout près de son visage, sais-tu qui t'a planté un couteau dans la poitrine?
    Salem Chahin secoua la tête., sa main se leva vers sa bouche, lentement, lentement, et toucha du plastique. Une autre main, très douce, rencontra la sienne et l'écarta.
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    Tu peux parler dans le masque, dit le juif
    Ahmed..., chuchota Salem Chahin, étonné de pouvoir former des sons dans sa bouche. Ahmed.
    Le visage du juif s'écarta et le vieil homme ne vit plus qu'une forme trouble. Il entendit qu'on parlait autour de lui, en hébreu, sans aucun doute. Puis le gros visage se rapprocha.
    - je suis désolé, Salem Chahin, ton petit-fils est mort. Ceux qui t5ont agressé l'ont tué. Crois-moi, Salem Chahin, je suis désolé. C'est vrai ...
    je n'ai pas fait ce qu'il fallait pour les empêcher de l'approcher.
    La douleur se propagea dans tout le corps de Salem Chahin. Elle partit de la poitrine, elle s'enfonça jusqu'à la pointe de ses pieds, serpenta le long de ses os et de ses veines, jusque dans sa bouche; elle inonda ses mains et même son vieux sexe. Elle lui br˚lait l'‚me comme l'enfer br˚le l'impardonnable.
    La crise dura. Salem Chahin comprit enfin que d'autres que l'homme au gros visage étaient autour de lui. Il comprit aussi qu'il avait si mal parce qu'il pleurait et que sa poitrine, tranchée net de l'intérieur, ne supportait pas les sanglots.
    On le laissa en paix un long moment qui fut dénué de pensées. Puis, comme s'il sortait du sommeil, le gros visage avec la flamme dans la joue fut à
    nouveau penché sur lui.
    - Salem Chahin, tu m'entends?
    Cette fois, Salem Chahin ne ferma pas les paupières. Une drôle de pensée lui vint, inattendue. Pourquoi donc les juifs avaient-ils éprouvé le besoin de changer le nom des portes d'Al qods? Bab el-Kzalil, la porte du Bien-Aimé; Bab el-Dahoud, la porte du Prophète-David; Bab el-Maugrabé, la porte du Maugrabin; Bab el-Darathie, la porte Dorée; Bab el-Sidi-Miriam, la porte de la Sainte-Vierge; Bab el-Zahara, la porte de l'Aurore ou du Cerceau; Bab el-Hamon, la porte de la Colonne... Pourq* lesjuifs voulaient-ils s'approprier même les mots et les noms uoi des choses ? Pourquoi tiraient-ils sur Ahmed pour le livrer ensuite aux assassins de son propre sang?
    - Salem Chahin, tu m'entends?
    - Gr‚ces soient rendues à Allah! chuchota Salem Chahin.
    Oui... Gr‚ces! Mais Allah savait-Il pourquoi Ahmed était mort alors qu'il n'avait pas même atteint le quart de l'‚ge de son 363
    grand-père? Salem Chahin pensa que oui. Le Très-Haut ne