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Les Mystères de Jérusalem

Les Mystères de Jérusalem

Titel: Les Mystères de Jérusalem Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marek Halter
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rentrer chez lui il pourrait aller voir son beau-frère, Daoud, qui tenait un commerce de tissus près de la route de Beth Jala.
    Oui> il pourrait parler à Daoud. Lui raconter ce qui était arrive et prendre la décision avec lui. Daoud était un homme doux. E aimait citer le Coran : R lui est suggéré de tuer sonfrère et il le tue : il comparaît alors parmi les perdants. Il n'était pas comme tant d'autres, d'autant plus violents en verbe qu'ils étaient peureux.
    Oui, Daoud serait de bon conseil.
    Salem Chahin se mit en marche à travers la foule en pensant involontairement à l'avertissement du Prophète : Si vous ch‚tiez, ch‚tiez comme vous l'avez été. Mais si vous êtes patients, voilà qui est mieux...
    Alors qu'il parvenait devant l'église syrienne orthodoxe, son regard surprit deux silhouettes d'hommes tout en noir qui disparaissaient dans la rue Paul-VI. Désormais, il était courant de voir ces hommes sombres fuyant comme des ombres.
    Un peu plus loin, près de l'église luthérienne, le vieil homme s'immobilisa net parce qu'il avait cru reconnaître Ghassan
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    Tawill sortant d'un café. Il se demanda si Tawill le suivait, mais déjà il ne le voyait plus. En vérité, peut-être n'était-ce pas Tawill, seulement une silhouette lui ressemblant. Ses yeux fatigués lui jouaient parfois des tours. Ils voyaient ce qui n'existait pas.
    C'est la peur, songea Salem Chahin. Cet homme t'a fait peur et la peur cherche à te donner un mauvais conseil. Va chez Daoud, tu décideras ensuite.
    Il se remit en marche, soulagé de plonger dans la foule multicolore et bruyante dès l'entrée de la rue Wad Ma'ali. Une musique orientale échappée d'une échoppe surplombée d'un auvent se mêlait à la rumeur de la rue. Sur un rythme languissant, les cordes de l'oud pleuraient un lancinant chagrin qui était aussi une caresse.
    Il y avait tant de monde que Salem Chahin n'avançait qu'à petits pas.
    Soudain des mains de fer empoignèrent ses bras audessus du coude. Le vieil homme tourna la tête à gauche et à droite et découvrit deux visages très jeunes dont les yeux étaient masqués par des lunettes noires. Des visages aussi beaux que pouvaient en avoir les anges des ténèbres et qui grimaçaient de mépris.
    - T'en fais pas, grand-père, ricana le garçon à sa gauche, Tu verras le Prophète avant ton petit-fils!
    Salem Chahin sentit la lame du couteau qui entrait maladroitement dans son vieux corps, butant contre les os des côtes avant de trouver les poumons.
    - Le Sezk?mrfit pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe du soufre et dufeu, murmura Calimani.
    Ils étaient au milieu de nulle part. L'ombre du 4 X 4 semblait être bue à
    chaque seconde par la poussière blanche du sol. Tom s'était attendu à un paysage lunaire, plus ou moins fantastique et tel que le montraient les images des guides touristiques. Ce qu'il avait sous les yeux était d'une étrangeté, d'une inhumanité dépassant toute imagination. Au nord-ouest, à
    moins de deux kilomètres à vol d'oiseau, la montagne de sel apparaissait comme un corps supplicié aux flancs tailladés de crevasses, tandis que les 356
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    énormes engins d'excavation d'une carrière à ciel ouvert, plongearit dans cette neige br˚lante tels des insectes sans ‚me, la dépeçaient sans fin.
    Plus près d'eux, de gigantesques blocs de sel gemme aux formes grotesques et tourmentées dominaient la plaine blanche. L'un d'eux, plus haut et surmonté d'une masse jaune presque ronde et inclinée sur le côté, faisait irrésistiblement songer à une femme éplorée recouverte d'une capeline.
    - La femme de Loth, reprit Cahmani en suivant le regard de Tom. Il y a dessous tout un réseau de galeries et de grottes. On n'en distingue pas l'entrée d'ici... Savez-vous quel supplice Rome réservait aux rebelles juifs? Selon Flaviusjosèphe, on leur coupait les mains, puis on les attachait sur un radeau. On traînait le radeau au milieu de la mer Morte, là o˘ Flavius prétend avoir vu les vestiges de Sodome, et on les abandonnait sur place... Làbas, o˘ l'eau se transforme en concrétion de sel pur!
    Il désignait l'horizon au nord, vacillant de chaleur, o˘, bercées par la lancinante rumeur des machines, pareilles à une forge grondante dont la mer Morte e˚t été l'auge, les usines de Sodome se noyaient dans leur paysage de cheminées. Au-dessus des pelleteuses, des machines-outils et des conduits d'évacuation, des grues géantes tournoyaient dans le ciel bruni par la

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