Les Mystères de Jérusalem
journée. je veux emporter ce papyrus dès ce soir...
- Si ça ne vous ennuie pas, Marek, me demanda Tom dès que Calimani eut disparu sur le balcon, pourriez-vous surveiller le lingot pendant que je prends une douche? je ne supporte plus cette poussière.
Il jeta un coup d'oeil à sa montre.
- On le transportera au coffre ensuite.
- Nous n'avons pas demandé son avis à Orit, lui fis-je remarquer un peu perfidement.
202
U
Ce n'est pas grave. Euh..., je veux dire, je dois... Nous sommes convenus de nous retrouver dans la Vieille Ville...
- Ah!
- Pour dîner... Enfin, ce n'est pas... Elle veut me faire rencontrer un journaliste d'ici qui pourrait nous être utile... je lui expliquerai que nous...
- je comprends, l'interrompis-je en approuvant de la tête.
Oui, je comprenais. En une seule journée, il avait découvert beaucoup d'or, mon ami Hopkins.
18
L'Aleph
et le soixante-quatre
La nuit venait vite. Sur un trottoir, deux violonistes interprétaient une mélodie triste.
- Ce sont desjuifs russes, dit Orit. Depuis leur arrivée, nous avons en IsraÎl autant de violons que de mitraillettes...
Elle portait une robe inattendue, sans manches, d'une mousseline d'un gris rosé, pincée à la taille. Elle avait troqué ses lourdes chaussures contre des ballerines assorties. Ses cheveux noirs allaient librement sur ses épaules. Ses lèvres, à nouveau, arboraient un rouge un peu sombre. Dans la lumière du crépuscule, ses yeux possédaient une vie propre, tout entière faite de jour.
Es marchaient côte à côte et parfois leurs mains ou leurs *paules se frôlaient. Une heure plus tôt, Tom se croyait épuisé. gaintenant, il était stupéfait de se sentir tout simplement satisfait -t serein de marcher ainsi aux côtés d'Orit. Comme s'il se trouvait à la bonne place au bon moment de sa vie. Comme s'il avait iccompli quelque chose d'impalpable et pourtant d'essentiel.
¿ sa grande surprise, après qu'il lui eut expliqué et la présence lu professeur et la décision prise pour le lingot et le texte qui
%ccompagnait, elle avait simplement dit, balançant souplement ;a chevelure avec un petit hochement de tête
- C'est parfait.
Autour d'eux, les vitrines, les boutiques et les réverbères s'illuninèrent.
Les rues se firent plus étroites, plus intimes. Un groupe le Juifs orthodoxes engoncés dans leurs cafetans noirs, têtes
?04
iÔ
recouvertes de larges chapeaux, se dirigea dans leur direction. Tom et Orit s'écartèrent pour le laisser passer.
- O˘ va-t-on? demanda Tom en se frayant un chemin parmi les badauds et les chaises des terrasses de cafés qui débordaient sur la chaussée.
Orit fit onduler ses cheveux et tourna son visage vers lui.
- Manger! J'ai une faim de louve, pas toi?
- De louve, non... De taupe sortie de son trou, oui!
Mais non, tu n'avais rien d'une taupe! Tu avais l'air très... très chercheur d'or! Ce n'était pas mg ajouta-t-elle avec un regard rusé. Très viril, dans son genre...
- Et o˘ mange-t-on ? reprit Tom en espérant que son coup de soleil masquait une autre rougeur.
- Nous avons rendez-vous chez Shemesh... C'est un endroit agréable, à deux pas d'ici, à l'angle des rues Ben Yehouda et Histadrouth.
- Shemesh ?
- Cela signifie " soleil ". ¿ cause du jus d'orange... Es en servent autant que l'on veut! Dayan et Rabin y venaient souvent, après la guerre des Six-jours...
Lorsqu'ils arrivèrent, une seule table était occupée, par un groupe de touristes français. Orit en indiqua une autre à l'écart, près d'une fenêtre.
Un garçon s'avança aussitôt avec la fameuse carafe de jus d'orange frais tandis qu'un autre disposait sur leur table une douzaine de petites assiettes de salades orientales.
Orit prévint le garçon que quelqu'un allait les rejoindre, et, pendant qu'ils piochaient au hasard dans les salades, Tom lui raconta l'agression de Rab HaÔm. Elle l'écouta sans mot dire, comme si elle pensait à tout autre chose. Peu à peu, la salle se remplissait.
- Il est en retard? demanda soudain Tom.
- qui ça?... Oh, Charles? Ou* il est toujours en retard! Tu verras, il ressemble à un petit ours agité, fit-elle avec tendresse.
Des Israéliens, des touristes, quelques soldats en uniforme occupèrent l'ensemble des tables entre lesquelles les serveurs, arabes pour la plupart, jonglaient avec des piles d'assiettes et de galettes chaudes, les Pitot. - . Soudain., un petit homme s'immobi-205
lisa à leur côté. Orit pouss'à un cri de joie.
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