Les Mystères de Jérusalem
de me dire que le rouleau des Ta'amrés pourrait n'être qu'un mirage?
- ¿ mon sens, il fut sans doute une réalité. Cette réalité n'était pas sans fondement historique, logique et spirituel, surtout à une époque o˘ l'un n'était jamais dissociable de l'autre. Le temps a passé, la réalité
originelle s'est dissoute dans un millier d'évolutions et de transformations. Il ne reste plus d'elle que le socle spirituel sur lequel elle s'appuyait. Vous êtes, sans en avoir conscience, dans la situation d'un chasseur de mirages plus que d'un chasseur de trésors...
- La réalité du passé peut parfois réapparaître de manière très...
réaliste, fit Tom avec un petit sourire en direction d'Orit.
- Un fragment de cette réalité, oui. Pas la totalité, insista Rosen. Vous pourrez creuser tout autour &Jérusalem jusqu'à la fin de votre existence sans pour autant réunir ce passé. Ne vous faites pas d'illusions, vous n'y parviendrez jamais!
- Ce n'est pas mon but.
- Non, bien s˚r, opina Rosen. Cependant, quel que soit votre but, prenez en compte le fait que vous entrez, avec cette recherche, dans un ch‚teau de cartes invisibles dont aucune ne peut être effleurée sans imprimer un effet aux autres.
- Autrement dit, je subis une logique éternelle dans la quête comme dans la découverte... C'est ça? Et cette logique tend vers une unité qui finalement forme mon destin.
- En tout ce que vous pouvez faire, penser et percevoir ici, oui, approuva Rosen avec un sourire tranquille. Cela incluant vos rencontres, bien s˚r...
- C'est ce que tu voulais que je comprenne, demanda Tom à Orit, qui s'était prudemment tenue silencieuse.
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Les yeux d'Orit restèrent rivés sur*1ui sans qu'elle réponde, mais Tom fut stupéfait de la voir rougir. ¿ moins que ce ne f˚t l'ombre joueuse des éclairages.
- quelle étrange idée! murmura-t-il.
Ce fut la même phrase qu'il répéta deux heures plus tard, alors qu'il se retrouvait seul avec Orit, marchant vers la porte dejaffa dans la nuit qui avait fraîchi. Le repas et la rencontre avec Rosen s'étaient achevés sur une conversation heureusement moins dense et plus débridée. Les habituelles histoires de journalistes, les mérites comparés des uns et des autres.
Rosen et Orit étaient également très curieux de ce que pouvait être l'ambiance du iYew iork Ti-mes à New York, et Tom s'était beaucoup amusé à
dresser le portrait d'Ed Bernstein. Mais, maintenant qu'il était à nouveau seul avec Orit, la remarque lui revint très naturellement sur les lèvres.
- quelle étrange idée de m'avoir fait rencontrer ce garçon... Ou plutôt ses théories! Très franchement, je ne suis pas certain d'avoir tout compris.
L'obscurité aidant, le visage d'Orit, incliné sous sa chevelure, devenait invisible. Il crut l'entendre rire.
- Mais si...
- je commence à me demander qui tu es... qui tu es vraimmt.
Le rire d'Orit cette fois fut clair.
- Ton bon ange, mais tu l'ignores encore.
Tom ralentit et s'immobilisa presque.
- Tu sais des choses que j'ignore et tu veux m'en avertir ainsi? Un peu compliqué, non?
Orit s'immobilisa à son tour et leva son visage vers lui.
- Tu as très bien compris ce que Charles raconte. je suis certaine que Marek t'a déjà expliqué que Jérusalem n'est pas une ville comme une autre.
Ici, si l'on touche aux pierres d'une seule maison, toute la ville, qu'elle soit musulmane, chrétienne ou juive, tremble.
- Et si je tombe dans un puits avec une femme et trouve un ‚ngot d'or datant de deux mille ans, poursuivit Tom avec un léger sourire, c'est toute l'histoire qui tremble. Oui, je sais. Nous sommes très loin d'une histoire de mafieux, il me semble!
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Orit le regardait en souriant. Sans doute -àcau'7-s-e de sa robe colorée, des lumières croisées qui les atteignaient et les reliaient par un jeu d'ombres aux reflets sourds des vieux remparts en pierre, sa beauté était différente. Elle n'avait plus rien de la femme d'action, s˚re d'elle et vive jusqu'à l'agressivité, qu'il avait connue tout au long du jour.
- Est-ce que cela a aussi un sens pour nous? s'entendit interroger Tom en faisant un pas vers elle.
Orit leva la main et la posa sur sa bouche. Il frémit tout entier au contact des doigts tièdes sur ses lèvres.
- Ce n'est qu'une énigme de plus à découvrir, dit-elle d'une voix basse et rieuse.
Elle retira sa main avant que Tom ne puisse la saisir.
- Beaucoup trop d'énigmes pour un pauvre journaliste
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