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Les noyés du grau de Narbonne: une enquête d'Erwin le Saxon

Les noyés du grau de Narbonne: une enquête d'Erwin le Saxon

Titel: Les noyés du grau de Narbonne: une enquête d'Erwin le Saxon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marc Paillet
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l'être ! Elle s'en est ouverte à
    moi, oui, à moi en qui elle avait toute confiance ! Sur mon salut éternel, je le jure !
    Inutile de jurer ! Ce serait donc gr‚ce à ses confi≠
    dences que tu aurais été tenu au courant?
    Pour l'essentiel, il est vrai.
    Et comment ta belle-súur aurait-elle accueilli ces révélations?
    Avec accablement d'abord, avec colère ensuite.
    Tout ce que Clémence, avec la complicité de Foucaud, lui avait fait subir dans sa jeunesse lui est revenu en mémoire. Elle en a compris alors la raison : ils se croyaient autorisés à la traiter comme une souillon qu'on malmène parce qu'elle était une b‚tarde ! C'est seulement lorsqu'ils se sont aperçus du parti qu'ils pourraient tirer de sa beauté qu'ils ont commencé à
    prendre soin d'elle. Ce regain d'intérêt qu'elle avait cru pouvoir attribuer à un repentir n'était que le fruit d'un ignoble calcul ! Elle croyait que Fabian lui portait un amour sincère. Calcul encore ! Elle a saisi qu'elle était devenue au service d'Octavien et de son époux, et Plus seulement à celui de son soi-disant père, l'instru-d'un marchandage abject. D'un seul coup, toutes attentions dont elle était l'objet lui sont apparues
    pour ce qu'elles étaient : l'habillage d'une longue fraude !
    Sais-tu comment et par qui elle a été mise au courant ?
    Je l'ignore. Mais ce qui est certain, c'est qu'elle a décidé de ne pas la tolérer davantage. Elle m'est apparue déterminée à tout révéler !
    Un coup de colère? Et après, quoi? demanda
    Agnès.
    Laetitia, il fallait la connaître. Les brimades subies, les coups reçus pendant son enfance et son ado≠
    lescence lui avaient forgé un caractère en bronze. Si elle avait décidé de ne pas se taire, on pouvait être cer≠
    tain qu'elle ne se tairait pas! Je suis s˚r, moi, qu'elle était résolue à faire savoir à qui de droit, à l'arche≠
    vêque Nebridius et au comte Sturmion, pour commen≠
    cer, la vérité sur les péchés de Barnabe, sur les troubles circonstances de sa propre naissance, sur ce qui se pas≠
    sait au chapitre et sur bien d'autres turpitudes.
    A-t-elle eu sur ce sujet des discussions avec Foucaud, son époux, son beau-père?
    Je ne le sais pas. Elle ne m'a pas fait de confi≠
    dence sur ce point. Mais je serais très étonné que, furieuse et déterminée comme je l'ai vue, elle n'en ait rien fait.
    Est-ce à dire que ton père ne t'en a soufflé mot, et pas davantage ton frère ?
    Pas un mot en effet.
    La décision de Laetitia devait pourtant les plon≠
    ger dans les plus vives alarmes ! Il y allait de leur for≠
    tune, de leur réputation et de leur rang! N'as-tu rien remarqué qui e˚t traduit de telles craintes? demanda Agnès.
    Rien. Des soucis, vois-tu, il y en a toujours quand les revenus d'un domaine dépendent des
    caprices du temps, et aussi dans tout négoce. Alors...
    Doremus se leva.
    Fort bien, conclut-il. Je pense que tu nous as confié tout ce qui doit être porté à la connaissance des envoyés du souverain.
    Autant que je puis en juger, il en est bien ainsi.
    Nous te remercions donc pour ce témoignage,
    d'autant plus remarquable que, dans sa franchise, il n'a pas épargné ta propre famille.
    -
    Ne vous devais-je pas l'entière vérité?
    quand Lucien l'…légant, après avoir pris congé, en termes fleuris, des aides des missi, eut quitté la salle de réception, Agnès se tourna vers l'ancien rebelle et elle lui dit avec un léger sourire :
    -
    Sa franchise ? Vraiment ?
    Lorsque Dodon, rendant compte devant les mission≠naires du souverain de la déposition de Lucien, eut ter≠miné le rapport qu'il avait établi gr‚ce aux notes abon≠dantes qu'il avait prises, Childebrand qui bouillait donna libre cours à l'expression de son indignation.

    -
    quel odieux personnage que ce Lucien! s'écriat-il. Si tu nous as relaté avec exactitude, et je n'en doute pas un seul instant, la manière dont il a présenté
    son témoignage, alors, à coup s˚r, voilà bien l'une des canailles les plus répugnantes auxquelles nous ayons jamais eu affaire. Cette façon de formuler les sous-entendus les plus venimeux en prenant des airs ver≠
    tueux, comme si on lui extorquait des révélations qu'il aurait préféré garder pour lui...
    Le visage du Nibelung exprima un profond dégo˚t.
    -
    Et contre qui, poursuivit-il, a-t-il distillé son venin? Contre les siens! Contre son frère, contre son propre père ! Même si ces dénonciations étaient fon≠
    dées, quoi

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