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Les noyés du grau de Narbonne: une enquête d'Erwin le Saxon

Les noyés du grau de Narbonne: une enquête d'Erwin le Saxon

Titel: Les noyés du grau de Narbonne: une enquête d'Erwin le Saxon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marc Paillet
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qu'il en soit, elles sont écúurantes. Il ne pourrait même pas prétendre qu'elles lui ont été arra≠
    chées par ruse ou violence. Il a sollicité une audience en ayant déjà en tête toutes ces accusations mortelles.
    Il secoua la tête.
    -
    Mais alors, si elles ne sont pas fondées...
    -
    quelle que soit son habileté, il n'a pu cependant dissimuler ni son ambition ni son envie, nota Agnès.
    Toute sa personne suait la rancune, la rancúur : celle que lui inspire en particulier la position de son frère, alors que lui-même est écarté de la gestion du domaine et du négoce. Il m'a semblé, tandis que je ne cessais de l'observer, qu'il était vraiment prêt à tout pour s'empa≠
    rer de l'une comme de l'autre!
    Erwin interrogea Doremus du regard.
    -
    Tel est aussi mon sentiment, seigneur, indiqua celui-ci.
    S'adressant alors à Dodon, le Saxon souligna : Dans le récit que tu nous as fait de cette entre≠
    vue, une chose m'a frappé. Lucien a formulé des indi≠
    cations de deux sortes, les unes et les autres également importantes d'ailleurs. Ce qui a trait à la conduite du chanoine Barnabe, à la naissance de Laetitia, à la machination de Foucaud, aux profits qu'il en a retirés, je suis tenté de le tenir pour vrai. Tout peut être vérifié
    sans difficulté.
    Nous n'allons pas y manquer, approuva le
    comte.
    quant à la complicité d'Octavien et de Fabian, elle est trop lourde de conséquences pour que nous ne nous montrions pas très prudents, d'autant qu'elle sert par trop les ambitions de Lucien. Mais pouvons-nous l'exclure?
    Pour ma part je ne l'exclurais pas, indiqua le frère Antoine.
    Reste la conduite de Laetitia, poursuivit Erwin, capitale à mes yeux. Doit-on considérer comme prouvé
    qu'elle n'a eu connaissance que tout récemment de sa b‚tardise et des bénéfices qu'elle aurait procurés à
    Foucaud et aux siens?
    Prouvé, certes pas, mais probable sans doute, estima Timothée.
    Ce qui nous conduit à attribuer toute son impor≠
    tance à la façon dont la jeune femme aurait décidé de riposter. A-t-elle réellement adopté cette attitude de colère et de défi qu'a décrite Lucien, juré de dévoiler la vérité, menaçant ainsi ses proches des pires calami≠
    tés?
    Pourtant, estima Agnès, c'est sans nul doute
    pour accréditer cette hypothèse que Lucien, le bien peu élégant, a demandé à être entendu et a conduit son témoignage jusqu'à ce coup de poignard !
    En vérité, depuis que nous avons commencé ces investigations, nous n'en trouvons pas un seul pour racheter l'autre! s'exclama le Nibelung.
    J'ose espérer cependant, pour la santé, la prospé≠
    rité et le bien-être de cette ville et de ce pays, que tous leurs habitants ne sont pas de la même trempe que ces odieux personnages, avança le Grec.
    Tu sais bien qu'en toute contrée on rencontre la même proportion de gredins et de gens honnêtes... sauf peut-être à Constantinople, plaça Doremus d'un air convaincu.
    CHAPITRE V
    Erwin était malade. Il avait été atteint, dans la nuit, par une forte fièvre accompagnée de frissons, d'un rhume, de maux de gorge et de toux qui lui déchiraient la poitrine, un mal qui s'était aggravé d'heure en heure.
    Constatant que, contrairement à son habitude, il n'était pas venu prendre la collation du petit matin avec lui-même et les assistants de la mission, Childe-brand gagna sa cellule. Il l'y trouva encore couché, en sueur, avec un visage congestionné, des tremblements fébriles et des quintes pénibles, un état agité entre≠coupé de somnolences inquiétantes. Le Saxon fit un effort pour accueillir son ami, mais ne put arriver à s'asseoir sur sa couche sur laquelle il retomba lourde≠ment. Alarmé, le comte, après avoir essayé en vain de l'interroger, se h‚ta de prévenir Timothée en lui demandant de quérir au plus vite un médecin.
    Agnès, qui avait assisté à leur conversation, se pro≠posa aussitôt pour les premiers soins. Elle n'avait pas perdu la mémoire de ce savoir transmis de mère en fille touchant les remèdes qu'on pouvait obtenir à par≠tir de simples, de plantes, de fruits, d'écorces, d'herbes, de racines et autres ingrédients plus bizarres, et qui faisait des femmes, dans les campagnes comme dans les bourgs, les véritables médecins des familles.
    Tandis que le Grec se rendait auprès de Baruch dans l'intention de faire intervenir un homme de l'art juif, car il connaissait la valeur des écoles qui les formaient' Agnès,

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