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Les Nus et les Morts

Titel: Les Nus et les Morts Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Norman Mailer
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d’ailleurs trop occupé à consolider ses positions. Les hommes taillaient des pistes, posaient des barbelés, nettoyaient la. jungle en y mettant le feu, établissaient des communications téléphoniques. Deux ou trois sorties des Japonais n’embarrassèrent guère le général. Quatre jours passèrent ainsi, puis un cinquième, pendait lesquels il n’arrêta pas de renforcer ses positions et de pousser à l’achèvement de la route. Il lui fallait deux semaines encore pour l’amener à pied d’œuvre, et jl entendait mettre ce temps à profit. Une attaque en force de Toyaku aurait pu l’embarrasser, mais c’était là un risque qu’il devait courir.
    Entre-temps il fit déplacer le bivouac du Q. G. Ses forces avaient progressé de vingt-cinq miles environ depuis le jour du débarquement, et tandis que les lignes téléphoniques s’allongeaient démesurément, les communications par radio devenaient difficiles. Aussi fit-il avancer son bivouac d’une quinzaine de milles le long de la péninsule, où on l’établit dans un autre bouquet de cocotiers, en bordure de la route. La nouvelle installation n’était pas aussi plaisante que celle qui surplombait la plage ; mais quand les hommes eurent passé plusieurs jours à défricher le terrain entre les arbres, à poser les barbelés, à creuser des latrines et des tranchées, à monter les tentes, le bivouac ne prit pas une trop mauvaise figure. L’endroit était bien plus chaud qu’en bordure de la mer car la brise filtrait mal à travers la jungle environnante, mais un ruisseau coulait juste de l’autre côté des barbelés, en sorte que les hommes n’avaient pas à s’éloigner pour prendre un bain.
    Le gros du bivouac du 460 e régiment fut établi de l’autre côté de la route. A moins d’une retraite désastreuse, le général ne comptait plus déplacer son installation pour le restant de la campagne ; aussi, peu à peu, selon le temps disponible, commença-t-il à s’organiser. Une douche de campagne fut construite pour les officiers, et la tente du mess fut assemblée, et de grandes tentes d’escouade furent mises bout à bout pour abriter les bureaux de l’état-major. On empierra les chemins, on les ratissait tous les matins, et le parc automobile fut doté d’un conduit d’essence fait de barils vides qui aboutissait à l’entrée de la route.
    Ces installations valaient à Cummings un constant plaisir. Bien qu’il eût fait dresser nombre de bivouacs, les. lentes améliorations de ces aménagements lui procuraient toujours une satisfaction. Il se faisait l’impression, une semaine après le commencement de la manœuvre, d’avoir érigé un petit village. L’activité y était ininterrompue ; les hommes s’affairaient, les camions allaient et venaient, les ateliers d’entretien du matériel fonctionnaient, et dans l’atmosphère somnolente des après-midi le général pouvait entendre, venant de l’autre côté de la route, le grincement des machines-outils. Son propre bivouac avait été considérablement élargi, au point que les fils barbelés entouraient maintenant un périmètre de deux cents mètres de long sur plus de cent de large, et cette ellipse renfermait une centaine de tentes de toutes dimensions,. dont vingt pour loger les officiers, trois latrines, deux cuisines roulantes, plus de quarante camions et de jeeps, et trois cents hommes environ.
    Là-dedans la section de reconnaissance ne comptait que pour une toute petite part. Avec l’appoint de cinq bouche-trous ses forces comptaient quatorze hommes logés dans sept tentes qu’un espace de dix mètres séparait l’une de l’autre. De nuit, à n’importe quelle heure, deux hommes étaient tirés de leur sommeil pour monter la garde autour d’une couple de mitrailleuses qui faisaient face à la jungle ; de jour, leur coin était virtuellement désert, tous – â l’exception d’un seul – étant en corvée sur la route. Cinq semaines avaient passé depuis le jour de l’invasion, et à part quelques patrouilles de routine autour du nouveau bivouac, la section ne participa à aucune activité. La saison des pluies approchait ; la chaleur se faisait tous les jours plus oppressante, et plus exténuant le travail sur la route. Une semaine après leur nouvelle installation la plupart des hommes dans la section, même les vétérans de Motome, souhaitaient de retourner au combat.
    Après le rata du soir Red fit sa toilette et gagna la tente de Wilson et

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