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Les Nus et les Morts

Titel: Les Nus et les Morts Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Norman Mailer
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un, pas un, oh ! t’es tout juste une sacrée machine à foutre.
    Le long glissement d’un ventre sur un ventre.
    Je te fous comme jamais un autre pourrait le faire.
    C’est ce que tu fais, petit, c’est ce que tu fais.
    Je suis tout juste une vieille machine à foutre. (Crac… ce… vlan ! Crac… ce… vlan !)
    Après leur mariage Croft loua une petite maison sur le ranch de son père. Lui et Janey épuisèrent leur amour au cours d’une lente,, taciturne année remplie de mille incidents vite oubliés, mais dont les effets avaient agi. Le soir ils restaient assis l’un face à l’autre, écoutant la radio, parlaient rarement. Gauchement, instinctivement, Croft cherchait une voie de communication.
    Veux aller au lit ?
    Fait pas tard, Sam.
    C’est ça. Et une colère se dilatait en lui. Dans le temps, ils furent avides l’un de l’autre ; l’intimité, maintenant, les rendait malades – tout comme la présence des autres du reste. Dans le sommeil, leurs corps se gênaient ; il y avait toujours la jambe de l’un qui écrasait l’autre. Les nuits les épuisaient, et aussi cette existence à deux sous le double poids de la vaisselle quotidienne et des baisers désormais familiers.
    L’esprit de corps.
    Mais il n’en voulait pas, d’esprit de corps. Pendant les calmes nuits, dans les tristes pièces de cette maison bâtie sur les plaines du Texas, une rage indéfinissable croissait en lui. Il y avait ces choses qu’il ne savait pas dire (les grands espaces de la nuit), l’exaspération qui se mettait en travers de toute joie. Il y avait les virées en ville, les beuveries entre les virées, le feu qui parfois rallumait leur sang et recréait un faux-semblant de leur ancienne passion – et qui ne faisait qu’approfondir l’irréparable.
    Il finit par aller en ville tout seul, où il prenait une putain quand il était ivre – qu’il lui arrivait de passer à tabac avec une colère muette. Et Janey finit par se trouver d’autres hommes, des journaliers du ranch, une fois un des frères de Croft.
    « Te marie jamais avec une femme qu’a chaud au derrière », avait dit plus tard Jesse Croft.
    Croft l’avait appris au cours d’une querelle.
    Et puis d’abord tu vas putasser en ville, tu te paies des virées, eh ben pense pas que je reste là à t’attendre. Y a des choses que moi aussi je peux pas te dire.
    Quelles choses ?
    Te veux savoir, pas ? Te brûles. Me pousse pas trop.
    Quelles choses ?
    Elle rit. Juste une façon de parler.
    Croft la frappe au visage, il la prend par les poignets et il la secoue.
    Quelles choses ?
    Espèce de salaud. (Ses yeux brillent.) Tu sais bien quel genre de choses.
    Il la frappe si durement, qu’elle tombe.
    Des choses où que t’as pas eu la meilleure part, crie-t-elle.
    Croft reste là en tremblant, puis il bondit hors de la pièce. (Sacré nom de Dieu de putain.) Il ne sent rien puis de la colère et de la honte puis rien de nouveau. Dans ce moment son premier amour, son premier besoin d’elle, le possèdent de toutes leurs forces. (Tout juste une vieille machine à foutre.)
    « Si Sam il aurait trouvé un des gars qui fricotaient dans le pantalon. de Janey, il l’aurait tué, disait Jesse Croft. Il tournait en rond que t’aurais dit qu’y voulait nous étrangler de ses mains, puis il s’en est allé à la ville et s’est flanqué une cuite comme je l’ai jamais vu. Et quand il est revenu il s’est engagé. »
    Après cela il n’eut que des femmes mariées.
    Tu dois penser que je suis une coureuse parce que je sors avec toi.
    Je dirai pas ça. Tout le monde veut s’amuser.
    C’est ça. (Buvant sa bière.) C’est ma philosophie. Tout le monde a besoin de s’amuser. Tu penses pas que je suis une coureuse, dis, soldat ?
    Diable, t’as l’air d’une fille trop bien pour que je pense que t’es une coureuse. (Prends une autre bière.)
    Et plus tard. Jack me traite pas bien. Tu me comprends.
    C’est ça, chérie, je te comprends. Ils se roulent sur le lit.
    Y a rien de mal avec cette philosophie, dit-elle.
    Foutre rien de mal. (Et… crac… ce… vlan !)
    Vous êtes toutes des foutues putains, pense-t-il.
    Ses ancêtres ont poussé de l’avant et travaillé et ahané, ils ont mené leurs bœufs, fatigué leurs femmes, voyagé mille milles.
    Lui poussait de l’avant et travaillait en dedans de lui-même et se consumait lentement à la flamme d’une haine infinie.
    (Vous êtes toutes une bande de foutues putains.)
    (Vous êtes

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