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Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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revolver et sa casquette trouée. Puis Il s’approcha de la table et montra la literie improvisée de Reinhardt.
    – Otez-moi ça de là.
    Dix mains se précipitèrent et tout disparut comme la rosée au soleil. Lentement, le lieutenant-colonel entrouvrit sa capote et le petit carnet gris sortit de la poche-poitrine gauche. Avec un grand cérémonial d’époussetage et autres gestes minutieux, apparut le crayon d’argent. Le carnet fut placé sur la table, un peu de biais, comme on vous l’apprend à la maternelle. Tout en écrivant, Il pensait tout haut.
    – Sous-officier Reinhardt, Jean, de service auprès de la 3 e Compagnie, en qualité de commandant de la garde, a été trouvé au cours de circonstances particulières, vêtu peu réglementairement, pendant là garde. Sa tunique était déboutonnée, son baudrier et son revolver se trouvaient hors de sa portée, de telle façon qu’il lui aurait été impossible de défendre avec ses propres armes la garde qui lui était confiée, ainsi qu’il est ordonné dans l’article 10 678 du 22 avril 1939, qui a trait au service de la garde.
    De plus, Il a contrevenu gravement à l’article 798 de la même date, ayant été trouvé dormant sur la table du corps de garde. En outre, Il a employé une des capotes de l’armée comme couverture. Enfin, il a désobéi au règlement 663 du 16 juin 1941, promulgué par le lieutenant-colonel von Weisshagen, ayant rapport à l’identification de personnes rencontrées sur les lieux de la caserne, après 22 heures. Le commandant de la Garde n’a pas le droit de prendre aucune décision à ce sujet, mais doit en référer immédiatement à son officier de garde.
    D’un seul mouvement, Il se tourna vers Reinhardt qui avait la bouche ouverte de stupeur.
    – Avez-vous une remarque à faire ?
    Reinhardt était muet. Le lieutenant-colonel sortit un mouchoir d’un blanc de neige et essuya son monocle. Une mouche bourdonnait autour de la lampe. Von Weisshagen se redressa et aboya :
    – Soldat Eicken et porte-drapeau Hassel, emmenez le sous-officier Reinhardt au poste. Il est aux arrêts pour grave manquement à la garde. L’affaire ira en Conseil de guerre. Le soldat Eicken est commandant de la Garde jusqu’à la relève. La patrouille a exécuté correctement son service de garde, selon les prescriptions du règlement.
    Sans bruit, la porte se referma sur lui. La mouche avait cessé de bourdonner.
    – Viens ici, toi ! dit Pluto hilare à Reinhardt. Si tu essaies de fuir je fais usage de mes armes !
    Il l’empoigna en faisant tinter bruyamment le grand trousseau de clefs. Dans la cellule 7 aboyait le chien prisonnier.
    – La ferme ! cria Pluto. Silence après 22 heures ! et nous poussâmes Reinhardt à l’intérieur.
    A grand bruit, nous ouvrîmes les serrures de la cellule 13.
    – Fous-toi à poil, prisonnier, et mets tes frusques sur le plumard, commanda Pluto, qui était aux anges.
    En quelques secondes, le gros Reinhardt était devant nous, nu comme un ver, un homme insignifiant et gras, lequel dépouillé des galons de la puissance, redevenait ce qu’il était : un simple ouvrier agricole.
    – Prisonnier, penche-toi ! dit Pluto, bien décide à appliquer à la lettre le règlement et imitant les hurlements rauques du sergent Edels.
    Minutieusement, Il étudia le derrière que lui tendait Reinhardt, un derrière qui rayonnait blanc et avenant comme une pleine lune de printemps.
    – Le prisonnier n’a rien de caché derrière le rideau, jubila Pluto.
    Puis, Il visita les oreilles du malheureux, complètement désemparé et muet, et annonça avec emphase :
    – Prisonnier, tu ne connais pas le règlement sur la propreté, ordonnée par le corps médical. Ce porc ne sait pas encore qu’il faut s’nettoyer le dedans des plats à barbe ! Nous écrivons : avons trouvé le prisonnier dans un état de crasse avancée, avec des oreilles particulièrement sales.
    – Tu veux vraiment que je récrive ? demandai-je.
    – Bien sûr. J’suis commandant de la garde, oui ou non ? Et responsable de l’arrestation ?
    – Ah, ferme-la, idiot ! dis-je. La ramène pas ! Je veux bien écrire ça, mais faudra que tu signes.
    – -Bien, bien, dit Pluto, avec un gros Rire, fais pas tant d’histoires !
    Le carnet d’adresses de Reinhardt fut épluché avec le plus grand intérêt. Ce fut ensuite le tour d’un paquet de cigarettes volumineux, que Pluto renifla, sous l’œil passionné du

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