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Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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revolver.
    – Présentez-vous, mon vieux, présentez-vous ! Qu’est-ce que vous attendez ?
    Paust, de plus en plus nerveux, postillonna :
    – A droite, à droite, regard en avant… attention, regard à droite ! – Il se retourna et claqua des talons : – Feldwebel Paust, chef du sonder-commando, de la Compagnie de garde, 27 e régiment blindé, 3 e compagnie, présent ! avec deux prisonniers.
    Le lieutenant rendit le salut, se détourna et disparut vers les sapins. Une bande de pigeons, aux pattes fourrées de grosses houppettes déplumées, roucoulait sur l’aire poussiéreuse, parmi le grain répandu. Dans le lointain le coucou chantait. On pensait au jeu des enfants : « Combien d’années ai-je encore à vivre ? », en comptant les coucous de l’invisible oiseau.
    Le greffier, un colonel, vint vers nous, suivi d’un médecin d’état-major et de quelques officiers. Paust bondit en avant et remit les documents qu’il avait apportés dans une chemise rouge.
    – Les prisonniers au milieu, avec deux hommes par derrière, ordonna le lieutenant.
    Un peu à l’écart du chemin, à moitié cachées par quelques buissons, on apercevait trois boîtes en bois. Nous devînmes pâles : c’étaient trois cercueils.
    Le soleil brillait, quelques galonnés fumaient, les pigeons roucoulaient. Un mâle courait, maladroit, après deux femelles qui se dérobaient coquettement. Les fusils étaient chauds dans les mains moites. Stege l’esprit ailleurs, jouait avec l’agrafe de sa courroie.
    Le greffier donna le dossier à un maréchal des logis ; Il n’arrivait pas à mettre de l’ordre dans tous ces papiers de couleur que le vent feuilletait. D’une voix qui cinglait, Il se mit à lire :
    – Au nom du Führer et du peuple allemand, le Conseil de guerre a condamné Irmgard Bartel, née le 3 avril 1922, auxiliaire téléphoniste de la WehrmacEt, servant à Bielefeldt, à être fusillée pour appartenance à une organisation communiste Illégale, et pour avoir distribué des tracts contre la sécurité de l’État, au personnel de son service et à la caserne. La condamnée est pour toujours déshonorée et ses biens reviennent à l’État.
    Même condamnation pour le vieux sous-officier, mais c’était cette fois « pour refus d’obéissance en Service commandé, au stalag 6 ». Ayant lu, le greffier fît un signe au lieutenant de la feldgendarmerie, lequel donna rapidement à Paust des directives que celui-ci n’ignorait pas.
    – Sondercommando, droite ! En avant, marche.
    Le sable était poussiéreux sous nos pieds. La fille trébucha, mais Pluto l’empoigna et elle tomba seulement sur les genoux. Il y eut un court désordre. Des pigeons, que les ordres hurlés avaient fait fuir, étaient revenus, confiants, presque sous nos pieds.
    A un détour du chemin, surgit ce que nous attendions tous, mais que nous aperçûmes tout de même, avec un choc horrible : les poteaux des condamnés à mort.
    Il y en avait six ; six piquets de clôture bien ordinaires, chacun avec un bout de corde neuve au bout d’un anneau.
    – Commando, halte ! ordonna Paust. Arme au pied. Premier groupe aux poteaux avec les prisonniers.
    Alte respira si fort que tous l’entendirent ; c’était notre groupe. Nous hésitâmes un instant, puis la discipline de mort joua. Nous avançâmes, muets, vers ces poteaux qui avaient autrefois, été des arbres et qui maintenant, étaient les auxiliaires de la mort. Nous marchions seuls, comme dans un désert. Derrière nous, les messieurs et le reste du commando attendaient en Silence. Ils semblaient nous repousser loin d’eux. Douze êtres humains comme les autres, entouraient deux autres qui allaient mourir : aucun acteur n’aurait pu jouer son rôle, comme le jouaient ces deux-là… livides, inconscients, irréels.
    Et si, en cette minute, nous avions pris la fuite ? Ou bien, si le fusil-mitrailleur d’Alte avait aboyé contre les galonnés ? Et puis… Ici, il y avait six poteaux, mais ailleurs, il y en avait bien d’autres, bien suffisamment pour douze hommes et même davantage…
    Alte toussa ; le vieux en treillis toussa ; c’était la poussière. Nous avions besoin de pluie, avaient dit les paysans. Oui, la pluie… si seulement il avait pu pleuvoir… ! On se serait senti plus isolés.
    – Premier groupe, halte ! commanda Alte sourdement. Il murmura quelque chose d’incompréhensible où apparaissait le mot « Dieu ». Nous savions que ceux

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