Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
Vom Netzwerk:
je m’éloignai. Rapidement, sans me retourner, je disparus dans le brouillard.
    Le train faisait halte à toutes les petites gares. Il fallait attendre des heures devant bien des marmites, pour un peu de soupe d’orties.
    Sous la pluie et la neige, nous nous accroupissions entre les rails qui tenaient lieu de commodités.
    Interminable voyage ! Nous avons roulé vingt-six. fours avant de débarquer enfin au cœur de la Russie.
     

DE RETOUR AU FRONT DE L’EST
     
    Pendant quinze jours nous avions roulé dans un transport de troupes composé d’une trentaine de wagons à bestiaux, pour les hommes, et de deux très vieux wagons de 3 e classe, pour les officiers. Le wagon plat, rempli de sable, qui devait nous protéger des mines, précédait toujours la locomotive. On aurait pu nous suivre à la trace, car nous avions laissé sous forme d’excréments, nos cartes de visite entre tous les rails de toutes les innombrables gares où nous nous étions arrêtés.
    Mille aventures avaient émaillé ce long voyage à travers la Pologne et l’Ukraine, jusqu’à une gaie en ruines, près de Roslawl. Là, par des chemins poussiéreux, défoncés par de gros véhicules, nous fîmes une marche jusqu’aux positions du 27 e blindé, près de Branovaskaya.
    Le capitaine von Barring nous reçut à bras ouverts. Il était pâle comme un mort. On le disait atteint d’une maladie intestinale incurable et Il passait le plus clair de son temps à baisser ses pantalons. L’hôpital, au bout d’une très courte période, l’avait renvoyé au front, soi-disant guéri, mais là-dessus, Il avait attrapé une jaunisse qui n’avait Rien arrangé. Ça nous faisait mal au cœur de voir, dans cet état, un chef que nous adorions.
    Si Porta, Pluto et l’ancien légionnaire, définitivement adopté, n’avaient pas fait des leurs, nous serions restés à la garnison, mais ces trois vauriens avaient fini par inspirer la terreur à des kilomètres à la ronde.
    Après la bagarre entre Kalb et Petit-Frère, ce dernier, à notre grande joie, avait été muté dans notre compagnie de marche, ce qui ne lui avait fait aucun plaisir, mais peu après Porta s’était distingué, lui aussi.
    Un jour de beuverie au Chat noir, où Il s’était rendu en civil et sans permission, Il avait à moitié violé une fille. Ivre et épouvantée, sa victime Criait comme un porc qu’on égorge, tandis qu’arrivés sur les lieux, nous les regardions tous deux, à moitié nus et dans une position qui ne pouvait laisser aucun doute. Pluto empoigna une bouteille de bière et les arrosa en disant : « En vérité, je vous le dis, vous avez été Créés pour Croître et multiplier ». Après quoi, tout le monde se retira très satisfait.
    Mais le lendemain les choses se gâtèrent. Dégrisée, la fille se souvint qu’il y avait eu des témoins, de sorte qu’on pouvait parler de viol en bonne et due forme. Elle courut chez son père, qui, pour comble de malheur se trouvait être l’intendant de réserve du régiment disciplinaire. Celui-ci alerta von Weisshagen, et bien que ce dernier n’aimât pas les intendants de réserve, Il lui fallut mettre l’appareil de la justice en marche. Pluto, Porta et plusieurs autres furent reconnus par la donzelle et la prison ouvrit encore une fois ses portes.
    De son côté, Pluto avait fait du beau travail. IL nous invita un jour pour un petit tour dans un char d’école, c’est-à-dire un char dont on avait enlevé la partie supérieure, ce qui faisait ressembler l’engin à une grosse baignoire sur chenilles. L’appareil, lancé à fond de train sur le terre-plein des garages, faisait bien du 40 à l’heure, au lieu de 15, là vitesse limite. Au bout de quatre ou cinq tours de piste, moteur plein gaz et chaînes cliquetantes, Pluto lâcha ses commandes et se tourna vers nous, tout réjoui.
    – Vous voyez la vieille boîte ! Elle tape foutrement bien son 40 !
    Soulevant un formidable nuage de poussière, nous arrivions tout cahotant à l’extrémité du chemin, lorsque, tel un diable sortant d’une boîte, une petite Opel surgit devant nous. Ce qui suivit fut rapide comme l’éclair. On entendit un Craquement sinistre et la petite Opel vola hors du chemin, atterrit sur un terrain d’exercice et fit deux ou trois tonneaux pendant que deux roues arrachées filaient en vacillant jusqu’au mur de clôture.
    – Pas mal, fit Porta, pour du beau c’est du beau !
    – Qui c’est qui engueule l’autre ?

Weitere Kostenlose Bücher