Les panzers de la mort
parvenaient les cris effarés des Russes : « Germanskis ! Germanskis ! »…
Porta, éclatant de rire, courut dans le dédale des tranchées, le lance-flammes en action ; Alte et moi avions ouvert d’un coup de pied la porte d’un abri, où des ombres se levèrent comme des ressorts pour être aussitôt abattues. Un officier géant arriva en courant, sa capote ouverte lui battant les talons et la calotte de son bonnet marquée d’une croix verte. Nous sautâmes sur lui, le bonnet roula par terre, j’enfonçai mon couteau dans l’aine de bas en haut et le sang qui jaillit m’aveugla un instant. Alte se rua à la suite de Porta et des camarades qui étaient en train d’anéantir la position.
J’avais perdu ma mitraillette dans la bagarre, mais avec ma pelle d’une main et mon revolver de l’autre, je me précipitai en avant. Un coup sur un blessé qui essayait de se relever. En avant ! En avant ! Les jambes couraient automatiquement ; pour terminer, on jeta dans les abris des mines qui éclatèrent en faisant trembler la terre et Alte put enfin tirer une fusée rouge et verte pour signaler aux nôtres que tout était fini.
Hors d’haleine, nous sautâmes dans la tranchée en ramenant cinq prisonniers. Le lieutenant Weber avait retrouvé ses esprits. Il commanda d’un ton bourru de les conduire à l’arrière pour en tirer des renseignements mais Porta lui Rit au nez.
– Non, mon lieutenant, les gars russes resteront ici. Ils sont à nous, mais des renseignements vous en aurez tout de même et autant que vous voudrez.
Weber recommença a crier mais nous étions tous déchaînés et personne ne fit attention à lui. Porta attrapa un des prisonniers par les narines et les tordit d’un coup bref : l’homme poussa un Cri aigu. Sans le lâcher, Porta colla sa bouche à l’oreille du Russe et cria : – Qui d’entre vous a organisé la séance que vous nous avez donnée hier soir ? Le prisonnier – un capitaine, avec l’insigne doré des commissaires sur la manche – ruait comme un désespéré pour échapper à la poigne diabolique.
– Réponds monstre ! Qui a crucifié nos camarades ? Et qu’avez-vous fait aux autres ?
L’homme s’évanouit. Porta le lâcha et le jeta sur le sol ; Petit-Frère lui donna un coup de pied tel, que son corps tendu comme un arc en fut soulevé au-dessus de terre.
– Au suivant ! cria Porta.
On poussa brutalement vers lui un major à qui Porta montra le commissaire qui hurlait.
– Regarde celui-là, cochon, et tâche de répondre avant que je te fasse sauter un œil !
L’homme eut un bond en arrière et cria :
– Non, Non ! Je dirai tout. – Porta éclata d’un Rire méprisant :
– Je vois que tu connais la méthode, hein camarade ? Je Croyais pourtant qu’elle était réservée à nos démons de S. S. ! Qui a crucifié nos camarades ?
– Premier groupe, sergent Branikov.
– Quelle chance ! des morts ! Et qui a donné l’ordre ? Mais pas de mort, pourceau !
– Komm… Kommissar Topolnitza.
– Qui est ce chien ?
Sans un mot, le major soviétique montra un prisonnier parmi ceux que gardait le petit légionnaire. Porta alla lentement vers l’homme désigné et fixa un instant le petit officier qui s’aplatissait contre le mur de l’abri. Il lui cracha au visage et abattit le bonnet de fourrure à croix verte.
– Alors c’est toi qui joue les bourreaux ? Je t’arracherai les dents de la gueule, animal répugnant ! Mais va falloir d’abord te mettre à table !
– Je suis innocent, dit le commissaire dans un allemand impeccable.
– Sûrement, Ricana Porta, mais du bombardement de Düsseldorf ! – Il s’avança vers le major, blanc comme un linge, au milieu de l’abri. – Grouille-toi de parler, monstre soviétique. Qui a enfoncé le barbelé dans le trou de notre copain et lui a coupé les pattes ? Alors, ça vient, où faut-Il t’arracher les oreilles ?
– Je ne sais pas ce que vous voulez dire, monsieur le soldat.
– Oh, Oh ! Quelle politesse ! C’est bien la première fois que tu dois donner du monsieur à un merdeux de soldat ! On va aider ta mémoire, salaud !
IL donna un coup de crosse dans la figure du major dont le nez craqua. Petit-Frère s’approcha et eut un Rire sinistre : – laisse-moi l’arranger comme on nous faisait à Fagen, à nous les rayés. Je te jure que dans une seconde Il avouera des Crimes d’il y a quarante ans.
– Tu entends, chacal !
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