Les panzers de la mort
exorbités, la tache répugnante, tout le corps chaviré d’un haut le corps qui nous était visible. Petit-Frère l’empoigna et le jeta par terre :
– Mange assassin ! – Isarstein se mit à vomir.
– Pas de ça ! dit le légionnaire très calme, ce genre-là était sévèrement puni à Fagen.
Il donna à l’homme de la N. K. V. D. terrorisé un nouveau coup dans les côtes qui le fit rouler sur le sol et se pencha vers lui :
– Tes collègues S. S. m’ont castré avec un couteau de cuisine, dans les cabinets, as-tu déjà vu ça ? – Sa voix changea et devint si dure qu’elle se vrillait dans nos cerveaux : – Combien en as-tu castré dans vos camps de concentration ?
– Pas d’Allemands, monsieur le soldat, je le jure, Rien que des éléments asociaux !
Il y eut un silence court et terrible, si menaçant que le commissaire se réfugia à quatre pattes auprès de ses propres camarades qui s’écartèrent de lui avec terreur.
– Voyez-vous ça ? dit le légionnaire, rien que des éléments asociaux ! – Il semblait savourer le mot et sa voix devint un cri de rage : – Lève-toi démon ou je t’arrache les roubignolles !
IL harcelait de coups le commissaire qui se protégeait comme Il pouvait contre le soldat fou de colère : – Asociaux… ! dis-tu, vermine ! Nous aussi nous sommes des asociaux pour toi et tes copains S. S. ! C’est donc très bien de nous castrer ! Otez-lui son pantalon !
Petit-Frère et Pluto arrachèrent les vêtements de l’homme qui poussait des hurlements de bête et le maintinrent d’une poigne de fer. Avec un rire de dément le petit légionnaire se pencha sur lui ; Il ouvrit son couteau à cran d’arrêt et passa un doigt approbateur sur le fil de la lame : – Il pourrait castrer un éléphant ! Mais tu me diras quand je t’aurai un peu taillade si tu le trouves à ton goût !
– Assez avec tes discours ! dit Petit-Frère, retire-lui tout le bazar et au galop ! Tu les lui feras bouffer après !
Le légionnaire devenu presque fou, riait toujours :
– Je veux bien, mais avant Il subira ce que les femmes indigènes faisaient à ceux de la Légion qui tombaient entre leurs mains.
A la même seconde, un ordre crié d’une voix gutturale retentit dans l’abri.
– Section, garde à vous !
Nous nous redressâmes d’une secousse. Le capitaine von Barring apparut, flanqué de l’officier d’Etat-major et d’Alte. Secouant la neige de sa capote, von Barring s’avança lentement dans l’abri il jeta un regard indifférent sur les prisonniers et le commissaire, lequel gisait demi-nu sur le sol et essayait de se sauver en rampant.
– Finissons-en, les gars. Les prisonniers doivent être menés au régiment, ne le savez-vous pas ?
Porta commença une explication mais von Barring lui coupa la parole : – Bien, bien, Porta ! Je suis au courant de tout. Ces types recevront leur châtiment soyez-en sûrs, mais nous ne sommes pas des tortionnaires. Souvenez-vous en et ne me laissez jamais plus vous y reprendre. Pour une fois, je passerai l’éponge.
– Laissez-nous les punir, dit Porta.
– Non, c’est le rôle du régiment. – Von Bar-Ring fit un signe à Alte et on vit entrer des fantassins du 67e d’infanterie :
– Emmenez les prisonniers, ordonna le capitaine au feldwebel, vous m’en répondez sur votre vie.
Au moment où Ils sortaient, Petit-Frère enfonça sa baïonnette dans la cuisse du commissaire. Le Russe poussa un cri,
– Qu’est-ce que c’est ? dit von Barring menaçant.
– Un qui a marché sur un clou, répondit Porta candide.
Sans un mot, les deux officiers quittèrent l’abri. Le légionnaire eut un juron : – Pourquoi von Barring se mêle-t-Il de nos affaires privées ?
Porta loucha méchamment vers Alte : – C’est toi qui nous a cafardés ?
– Oui, c’est moi, dit Alte d’un ton ferme, et vous en auriez fait tout autant si vous n’aviez pas perdu la boule !
– Le prochain commissaire qui me tombera entre les pattes aura une balle dans la nuque sur place, dit Petit-Frère d’un ton mauvais, en brandissant son revolver.
– Peut-être qu’on nous renverra ces bandits pour les tuer, après l’interrogatoire du colonel Hinka, rêva le légionnaire.
Mais ce fut nous qu’on renvoya au combat dans ce secteur inextricable. IL fallut nous battre pour chaque kolkhose, chaque village et lorsque nous pensions avoir tout nettoyé, les ennemis revenaient sur
Weitere Kostenlose Bücher