Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
Vom Netzwerk:
serait un crime d’avoir une cuiller sale.
    Quant aux dés de lard, souvenez-vous qu’il faut du lard d’un cochon blanc ou d’un noir ; un bariolé passe encore, mais pas de cochons roux, Seigneur ! C’est impossible.
    Il souleva son derrière et lâcha un pet éclatant qui retentit dans le Silence du bois.
    Alte jeta son mégot, se leva et nous repartîmes flâner dans le bois. Le chemin serpentait entre de grands sapins noirs et serrés, pour devenir peu à peu un étroit sentier lequel, à un moment donné, obliquait à angle aigu. Ce fut là que tout à coup, nous tombâmes nez à nez avec une patrouille russe, visiblement aussi pétrifiée que nous !
    Pendant quelques secondes nous restâmes tous figés sur place, les mégots collés aux lèvres, les armes en bandoulière et nous regardant ahuris les uns les autres, dans le blanc des yeux… Puis comme à un signal donné, les deux partis firent demi-tour et détalèrent aussi vite que nous le permettait notre harnachement !
    Nous décampions sans aucune vergogne, précédés par Porta qui volait littéralement. Les Russes, sans nul doute, en faisaient autant de l’autre côté ! Petit-Frère, battant l’air de ses grandes jambes, gloussait de terreur et avait perdu sa mitraillette dans sa fuite, mais un ordre de l’Etat-major lui-même n’aurait pas réussi à lui faire rebrousser chemin. Bref, nous serions sans doute morts d’une Crise cardiaque, si Porta n’avait pas buté sur une racine qui l’envoya rouler, les quatre fers en l’air le long d’une pente raide, quinze mètres plus bas ! Il y resta sans bouger, glapissant de frayeur comme s’il avait eu les loups à ses trousses. Nous eûmes beaucoup de peine à le remettre sur ses pieds, après quoi s’ensuivit une violente discussion à propos du nombre de Russes que nous avions aperçus.
    – Une compagnie, pensaient Alte et Stege.
    – Une compagnie ! cria Porta, non, mais vous avez reçu un ramier dans l’œil ! Dites au moins un bataillon !
    – Au bas mot, intervint Petit-Frère, Il y en avait partout.
    – Oui partout, appuya le légionnaire, derrière chaque arbre et qui vous regardaient comme des hiboux ! Mais si ça vous dit de rester ici, moi pas. Je m’en vais, les copains.
    Arrivés à la compagnie nous fîmes un rapport éhonté. Nous avions vu de nos yeux au moins un bataillon de Russes. Le rapport alla à l’Etat-major du régiment ; on coupa le téléphone de campagne ; la division fut alertée et trois bataillons de choc arrivèrent en renfort. Le 76 e d’artillerie et les lance-grenades du 109 e ouvrirent un feu nourri sur l’endroit présumé où devait être l’ennemi et deux bataillons d’artillerie s’avancèrent en ligne.
    De leur côté, les collègues russes avaient dû en raconter autant, car leur artillerie se donnait le même mal, à la même joie sans doute, de leur groupe de reconnaissance Porta suivait d’un œil rêveur la course hurlante des grosses grenades dans le ciel noir.
    – On est quand même tout fier d’avoir déclenché ça ! dit-il avec satisfaction.
    – Et s’ils se doutaient qu’il n’y a pas la queue d’un Russe pour les recevoir ! ajouta Petit-Frère hilare.
    Elle était mince, brune, ardente et belle.
    C’était le type même de la maîtresse experte que souhaite rencontrer un homme affamé de désir.
    Ce que j’ignorais encore des femmes, elle me l’apprit. Nous nous sommes embrassés et aimés avec la frénésie qu’on apporte à l’ultime rencontre.
    C’est alors que je découvris qu’aux yeux de la loi hitlérienne, je pouvais être puni comme « profanateur de la race ».
    Cette idée me fit éclater de Rire et mes camarades partagèrent mon hilarité.
     

EN PERMISSION A BERLIN
     
    LEMBERG, sept heures d’attente ! Le froid se glissait sournoisement sous la capote, le vent d’est soufflait, Il pleuvait, c’est l’accueil de la Russie après une permission de quatre jours merveilleux, inoubliables. Hélas ! toute permission est gâchée par la pensée du retour au front, mais maintenant, Sven, souviens-toi ! Rassemble tes souvenirs pour ceux de là-bas, tes camarades.
    Une seule permission avait été accordée à notre compagnie et von Barring, refusant de choisir, avait mis 200 fiches dans un casque d’acier. Ce fut moi qui tirai le numéro 38, le bon ! Les uns comme les autres me félicitèrent, mais avec une boule dans la gorge ! Je fus sur le point de le donner à Alte et,

Weitere Kostenlose Bücher