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Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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tirer.
    Petit-Frère se leva, alla chez le cuistot et quelques mots violents et brefs parvinrent jusqu’à nous. Il revint avec un pain et un sac de sel.
    – Prends, c’est de la part de Petit-Frère. – IL donna un coup de pied hargneux à une table :
    – Prends vite ou je le jette !
    La petite inclina la tête et mit le tout dans une poche sous sa jupe.
    – Assieds-toi là, sœurette, commanda Porta.
    Les soldats se serrèrent pour lui faire une place.
    Porta racla dans le couvercle d’une gamelle la pitance de Petit-Frère et de Stege, y joignit la sienne propre et poussa cette assiette vers la jeune fille.
    – Vas-y, tu dois avoir faim.
    – Père est peut-être rentré ? Je vais plutôt m’en retourner, dit-elle en-nous regardant d’un air interrogateur.
    Personne ne répondit. Chacun fumait ou bourrait sa pipe en Silence, on buvait trop longuement au goulot de la bouteille de vodka.
    – Mange toujours, dit Alte en se tortillant le nez, ton père n’est pas rentré… pas encore, corrigea-t-Il craintivement.
    La petite s’était assise timidement sur le banc au bord mal équarri ; elle repoussa son foulard vert et nous la vîmes se pencher avidement vers la nourriture. Elle se mit à manger d’un air affamé, buvant et avalant, dédaigneuse de la cuillère et se bourrant avec ses doigts. Alte essuya à la dérobée une larme sur sa joue barbue.
    – J’ai une gosse du même âge, dit-il d’un air honteux. Celle-là maintenant va être toute seule.
    Le cuistot arriva avec une pleine casserole de lait chaud qu’il plaça devant la petite. Petit-Frère leva un sourcil et siffla entre ses dents.
    – Qu’est-ce qu’il y a ? cria le cuistot furieux de son propre attendrissement. C’est toi qui paieras, gros porc ! – Il agita un crayon menaçant. – Et je le marque sur ton ardoise encore ! et à ton nom, en cas que je meure. Comme ça, je les aurai mes 60 %. Tu ne t’attendais pas à celle-là, pas vrai ?
    Petit-Frère sifflotait toujours et cligna de l’œil vers Porta.
    – Tu m’entends ? cria le cuistot.
    Petit-Frère eut un soubresaut électrique et son couteau de tranchée effleurant l’épaule du malheureux cuisinier terrorisé, alla se planter avec un frémissement ironique, dans là paroi de bois.
    – Rapporte le couteau, gardien de truies ! cria Petit-Frère, apporte, apporte !
    Muet, le cuistot arracha le couteau, le déposa respectueusement devant Petit-Frère et s’apprêtait à décamper, lorsqu’il se sentit soulevé de terre et secoué comme un rat par un fox-terrier.
    – Bouse de vache, voleur ! Répète ce que tu es, espèce de… de…
    – Truie rayée, susurra Porta.
    – Oui, cria Petit-Frère, truie rayée, rayée de bleu, répète… répète… Le cuistot, à moitié étouffé et déjà violet, dut répéter trois fois chaque injure, après quoi, lancé comme une balle, il roula vers le comptoir sous lequel Il rentra à quatre pattes. Là jeune fille s’était aplatie contre le mur, mais le géant se pencha vers elle.
    – N’aie pas peur, petite. Petit-Frère est un brave homme qui protège les faibles, un bon chrétien. – Et Il fit un signe de croix accompagnant selon lui le mot de chrétien.
    Stege sortit un paquet de roubles et le jeta d’un air indifférent devant la jeune fille. Plusieurs l’imitèrent et Porta lui-même, qui adorait l’argent, avança un petit tas dont Il fit toutefois un compte minutieux avant de l’entourer d’un élastique. Le cuistot, rappelé d’un claquement de doigt, arriva au trot.
    – Un paquet pour la fille et des roubles, ordonna Petit-Frère.
    Sans protester le cuisinier s’exécuta aussitôt. La petite se leva pour partir ; elle noua solidement le foulard vert sous son menton, rattacha avec un bout de ficelle la vieille capote militaire et disparut dans la nuit avec Stege et le légionnaire armés, qui n’avaient jamais voulu la laisser rentrer seule.
    La lampe Hindenburg vacilla. Quelqu’un jeta du suif dans le réservoir et la flamme reprit de la vigueur.
    – Penses-tu qu’ils vont le fusiller ? demanda Bauer à Alte, notre oracle.
    – Ils fusillent beaucoup de monde en ce moment. C’est devenu une habitude. Beaucoup de petites gens doivent passer par où passe cette pauvre petite.
    – Encore heureux qu’on ne le sache pas chaque fois, soupira Pluto. Crois-tu que celui auquel on a coupé la tête, l’autre soir, avait des enfants ?
    – Je ne sais pas, dit Alte. Il ne

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