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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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familiarité qui démentait la froideur de ses propos… 
    – Jack… 
    Elle murmura son nom à lui comme pour souligner le lapsus. 
    – Vos dessins d’hier sont bons, mais pas exceptionnels. Vous avez retenu votre crayon. J’ai l’air d’être sans relief, un peu comme une poupée. Vous pouvez faire bien mieux – je l’ai déjà constaté de mes yeux. Seulement nous devons surmonter cette barrière qui s’est élevée entre nous. 
    – Quelle barrière ? C’est absurde ! 
    Mais au fond de lui, il savait qu’elle avait raison. 
    – La barrière, c’est Tranville ! 
    – Alors, elle est insurmontable, rétorqua-t–il. C’est Tranville qui paie. Il est partie prenante dans ce travail, au même titre que vous et moi. 
    Elle se campa devant lui, l’obligeant à s’arrêter. 
    – L’argent ne suffit pas à lui donner ce rôle. 
    Elle posa les deux mains sur ses bras. 
    – Jack, il n’est rien pour moi ! 
    Son capuchon tomba en arrière et la douce lumière d’hiver nimba son visage. Des mèches auburn fouettaient ses joues et ses yeux d’habitude si verts reflétaient la teinte ardoise du ciel. Son regard se fit suppliant et elle se souleva sur la pointe des pieds pour rapprocher son visage du sien. 
    Le regard de Jack tomba sur ses lèvres. Elles paraissaient plus violettes que roses, dans le clair-obscur de cette fin d’après-midi. Il vit palpiter la frange de ses longs cils noirs aux pointes recourbées. 
    Il refermait les mains autour de sa taille quand un attelage passa près d’eux dans un bruyant martèlement de sabots. Jack s’écarta, brusquement tiré de son rêve. Michael et Nancy étaient déjà loin devant eux. 
    – Nous ferions mieux de les rattraper. 
    Elle le retint d’un geste. 
    – Jack, ne pouvons-nous être amis ? Ne pouvons-nous oublier Tranville lorsque nous sommes ensemble, et jouir simplement de l’instant ? 
    Il la dévisagea. Ce qu’il attendait d’elle, c’était bien plus que de l’amitié, il le comprit soudain. 
    Faire abstraction de Tranville ne serait pas chose aisée. Mais moins difficile que de résister au désir qu’elle éveillait en lui… 
    Elle semblait si vibrante, si ardente ! Comment aurait-il pu lui refuser quoi que ce soit ? 
    – Très bien, Ariana. 
    Il plongea dans ses yeux et une vague de désir déferla en lui. 
    Il allait devoir se cramponner à sa résolution. 
    – J’essaierai, promit-il. 

Chapitre 7 
    En sortant de Somerset House à la suite de Jack, Ariana avait l’impression d’avoir des ailes. Elle n’avait jamais connu un tel bonheur, sauf lorsqu’elle était en scène. 
    Oh, bien sûr, elle n’était pas arrivée à convaincre Jack de se confier à elle. Mais il l’avait appelée par son prénom, et plus d’une fois. Il avait même été sur le point de l’embrasser. C’était assez pour que son cœur chante d’allégresse ! 
    A Somerset House, Jack avait esquissé croquis sur croquis, reproduisant les multiples gravures d’art égyptien qui s’offraient à leurs yeux. Il était si totalement absorbé que sa sœur, son ami et elle-même auraient pu aussi bien être invisibles. Ariana ne s’en était pas offusquée : c’était tout simplement fascinant de le regarder travailler. 
    A présent que leur visite était terminée, elle ne pouvait se résoudre à voir finir cette journée avec lui. Ils regagnèrent lentement Adam Street, en s’entretenant de ce qu’ils venaient de voir. Ariana marchait entre Jack et sa sœur. 
    – Je n’ai pas aimé tout ce que j’ai vu, dit-elle. Les femmes avaient l’air si étrange… 
    Elle frissonna au souvenir d’un bas-relief représentant une reine à la poitrine nue nourrissant un garçonnet presque aussi grand qu’elle. 
    Michael lui sourit. 
    – Est-ce à dire que vous n’aimeriez pas être peinte de profil, avec un ornement bizarre sur la tête ? 
    – Je veux avoir l’air royal et exotique ! 
    Elle lança un regard à Jack, qui était retombé dans son silence. 
    – Qu’en pensez-vous ? Faut-il me représenter de profil ? 
    – Pas nécessairement. 
    Il semblait n’écouter qu’à moitié. 
    – A l’Académie, on nous enseigne l’architecture classique, intervint Michael. Cela ne nous empêchera pas de créer des bâtiments modernes, adaptés à la vie d’aujourd’hui. Jack peut faire de même. 
    – Ce qui veut dire que je ne serai pas obligatoirement de profil ? plaisanta

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