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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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problème. 
    – Et si j’avais été à l’atelier quand vous avez frappé, cela n’aurait-il pas été une interruption ? 
    Il rougit – non d’embarras, c’était à craindre, mais de colère. 
    – Vous n’étiez pas là, objecta-t–il. 
    – En somme, ou je vous ai mal compris, ou vous n’êtes pas un homme de parole. Mais je ne peux pas croire cela, ajouta-t–elle avec un sourire. 
    Les yeux de Tranville lancèrent des éclairs. 
    – Bien sûr que je suis un homme de parole ! 
    – Parfait, alors. 
    Elle se leva et il l’imita aussitôt. 
    – Je peux continuer à poser pour ce portrait. 
    Elle sourit derechef avant d’ajouter : 
    – Avec l’assurance que vous ne penserez plus avoir acheté aussi mes faveurs. 
    – Acheté vos faveurs ? répéta-t–il en roulant des prunelles. 
    – Ai-je votre parole que vous ne viendrez plus me chercher à l’atelier et que vous n’interférerez plus dans ce que je considère comme une affaire très sérieuse ? 
    Il ne put faire autrement que de hocher la tête, bien que ce fût visiblement à contrecœur. 
    Elle gagna la porte et s’écarta. Tranville la dévisagea, comme s’il ne pouvait arriver à croire qu’elle était bel et bien en train de le congédier. S’il obtempéra enfin, ce ne fut pas avec la contrition qu’elle espérait. Il marcha droit sur elle, le regard dur, puis il prit sa main et la porta à ses lèvres. 
    – Ma chère, j’ai la plus grande estime pour vous. Je n’agis que pour vous complaire, et mon seul souhait est de satisfaire vos désirs. 
    De toute évidence, il ne prenait pas son attitude au sérieux. 
    Elle retira doucement sa main et esquissa une révérence. 
    – Je suis flattée, monsieur, mais je me dois d’être franche. Ce n’est point par des cadeaux qu’on peut gagner mon affection. Je me verrai contrainte de refuser ce portrait, si vous attendez de moi la moindre compensation en échange. 
    Elle prenait un risque. S’il renonçait au portrait, elle perdrait une occasion précieuse pour sa carrière et Jack serait privé d’une commande fort rémunératrice. 
    Tranville parut offensé. Elle avait blessé sa vanité, et un homme atteint dans son égo était souvent prompt à la vengeance. 
    Essaie de le circonvenir , songea-t–elle. Fais-le pour Jack . 
    Elle lui effleura le bras. 
    – Ce n’est pas de vous qu’il s’agit, monsieur, mais de moi. Je m’estime trop moi-même pour vendre mes faveurs à qui que ce soit. Vous savez comment vont les choses, au théâtre. Bien des actrices se donnent au plus offrant. Pour ma part, je considérerais cela comme une action déshonorante, dit-elle en toute sincérité. Je n’accepte jamais un cadeau s’il y a la moindre obligation en retour. 
    Tranville plissa le front, perplexe. Une actrice qui refusait de se vendre ! Etait-ce possible ? 
    – Vous pouvez continuer à poser pour ce portrait. 
    – Merci, monsieur. 
    Elle se détendit. 
    – J’espère avoir le plaisir de vous voir au théâtre, dit-elle en lui tendant la main. 
    Une façon de lui faire sentir que ses visites chez elle étaient aussi indésirables qu’à l’atelier. 
    – Je bavarderai volontiers avec vous là-bas. 
    Il lui pressa les doigts un peu trop fort. 
    – Bonsoir, miss Blane. 
    – Bonsoir, milord. 
    Il s’inclina et sortit sans un mot. Enfin, elle était débarrassée de lui ! Elle s’en serait réjouie si cette visite inopportune n’avait eu pour effet de chasser Jack Vernon. 
    ***
    Tranville gravit l’étroit escalier conduisant à la loge de Daphné Blane – une loge qui en toute justice aurait dû revenir à sa fille, titulaire du rôle principal. 
    La seule pensée d’Ariana l’obligea à s’arrêter un instant, le souffle court. Dieu, qu’elle était belle ! Aussi fraîche qu’un jour de printemps… Il lui suffisait de la regarder pour se sentir tout rajeuni lui-même. Elle lui enflammait les sens comme aucune femme n’avait su le faire depuis sa première rencontre avec la jeune Mary Vernon. 
    Une chance que Mary soit dans les parages. Elle avait su lui assurer la coopération de Jack, mais pas seulement. Elle avait aussi satisfait ses besoins. Sans cela, il aurait été contraint de visiter un lupanar. La coquetterie d’Ariana le maintenait dans un état constant de frustration. Cette fille allait le rendre fou ! Il fallait qu’il l’ait, d’une façon ou d’une autre. 
    Daphné Blane

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