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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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à avoir votre fille. Mais je ne supporterai pas qu’on se gausse de moi, tenez-vous-le pour dit. Je serai pour elle un bienfaiteur généreux… ou un impitoyable ennemi. 
    Elle lui retourna un regard tout aussi implacable. 
    – Je ne suis pas moi-même sans influence, milord. Si vous veniez à me tromper… 
    Il l’avait comprise. Ils se ressemblaient, tous les deux. Aussi volontaires l’un que l’autre… 
    Tranville la salua et redescendit en hâte l’escalier. Désireux d’éviter Ariana, il se glissa discrètement dans les coulisses, où s’affairaient les machinistes préparant le lever du rideau. Pas question de se laisser publiquement snober par cette péronnelle ! 
    En s’abstenant de venir la voir jouer ce soir, il lui ferait croire qu’il se conformait à ses souhaits. Les représentations de Roméo et Juliette tiraient à leur fin, de toute façon. Ariana se préparerait ensuite pour la première d’ Antoine et Cléopâtre , qui devait avoir lieu en avril. Et d’ici là, Jack aurait terminé son portrait. Le tableau achevé, il serait temps de passer à la suite des opérations. 
    Tranville prit une profonde inspiration. Afin d’adoucir le côté sordide de leur marché, il offrirait à Ariana des diamants ou des émeraudes. Des diamants pour la rendre éblouissante, son étoile ! Et des émeraudes pour mettre en valeur le vert de ses yeux. 
    Le souffle court, il se dirigea vers la file des attelages qui stationnaient devant le théâtre. Sa frustration physique était telle qu’il devait faire quelque chose pour la soulager 
    Lorsque sa voiture se fut rangée devant lui, il jeta un ordre bref au cocher : 
    – Adam Street ! 

Chapitre 8 
    Le lendemain, Jack alla livrer le portrait de M. Slayton dans les bureaux de la banque, sur Fleek Street. Il revint à pied pour économiser une course en fiacre. Comme il débouchait dans Adam Street, une voiture de louage s’arrêta devant l’entrée de son immeuble. Ariana en descendit – seule et chargée de deux grands cartons, qu’elle posa sur le pavé le temps de payer le cocher. Puis elle reprit les boîtes et se dirigea vers la porte. Jack hâta le pas pour la rejoindre. 
    Le visage de la jeune femme s’illumina à sa vue. 
    – Hello, Jack ! 
    Le salut était enjoué, comme s’ils ne s’étaient pas séparés la veille sur une note un peu contrainte. 
    Elle montra les cartons. 
    – Vous voyez, j’ai dévalisé la salle des costumes ! 
    Il la déchargea promptement de son fardeau. 
    – Je vois, marmonna-t–il, incapable de trouver autre chose à dire. 
    Elle le suivit à l’intérieur et défit son manteau, qu’elle suspendit à la patère. 
    – Voulez-vous examiner ce que j’ai choisi ? s’enquit-elle en ôtant ses gants et son chapeau. 
    Elle semblait décidée à faire comme s’il ne s’était rien passé entre eux. Pas d’attirance réciproque. Pas d’invitation à monter chez elle ni d’intrusion de la part de Tranville. Eh bien, si c’était cela qu’elle voulait, il pouvait lui aussi faire semblant. 
    – Volontiers, répondit-il. 
    Il déposa les boîtes près de la chaise longue et retira son propre manteau. Ariana ouvrit l’un des cartons et en sortit trois robes, qu’elle étala sur la chaise longue. Leur étoffe était si fine qu’elle se souleva légèrement avant de retomber en plis gracieux sur le siège. L’une était de soie d’un jaune scintillant, les deux autres en mousseline blanche. 
    Elle désigna la première. 
    – Ne dirait-on pas de l’or ? Elle peut convenir à une reine comme Cléopâtre. Les autres évoquent des tuniques antiques. 
    En fait, l’un des costumes n’était pas vraiment une robe. C’était plutôt une fine chemise, taillée dans un tissu aérien qui se plaquerait sans doute au corps. Si Cléopâtre portait cette toilette-là sans rien dessous, la mousseline translucide révélerait les roseurs de sa peau nue, et le rose plus profond de ses mamelons. L’image tentatrice s’empara de Jack et l’artiste en lui brûla de relever le défi – peindre une telle transparence. Quant à l’homme en lui… Eh bien, il était prié de ne pas nourrir des pensées pareilles ! 
    Il se tourna vers l’autre boîte pour faire diversion. 
    – Qu’y a-t–il dans celle-ci ? 
    Elle ouvrit le carton et en sortit un collier doré, de longues chaînes, deux couronnes ornées de gemmes et un assortiment de châles aux couleurs vives. Le

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