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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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se laissa glisser de la chaise longue et vint se placer près de lui. 
    – Oh ! 
    Il avait brossé autour d’elle un palais égyptien, dont une large fenêtre ouvrait sur un paysage exotique. Elle était là, au premier plan, étendue sur la chaise longue. Les seules couleurs étaient celles de sa chair et de ses bijoux. Il avait traité sa silhouette avec une remarquable maestria. Et pourtant… 
    – Ce n’est qu’une esquisse, dit-il d’un ton d’excuse. 
    – Elle est très bonne… pour une esquisse. 
    Elle examina de nouveau le dessin, le front plissé. 
    – Parlez franchement, Ariana ! 
    – Eh bien, elle est dépourvue d’émotion. 
    – Ce n’est qu’un croquis, vous savez. 
    – Oh, oui, et je suis sûre que vous saurez en faire une merveilleuse peinture. 
    Mais le dessin manquait de vie, c’était indéniable. Cette vie que lui seul pouvait lui insuffler… 
    Elle lui serra le bras et, à sa grande surprise, il lui entoura les épaules un instant, tandis qu’ils se tenaient côte à côte devant le portrait. 
    L’horloge de la cheminée sonna 18 heures. Allons, il était temps qu’elle s’en aille ! 
    – J’ai déjà commencé à préparer la toile, dit Jack. Il faut qu’elle sèche. Aussi est-il inutile de nous voir demain. 
    Un jour sans lui ? Elle se sentit amèrement désappointée et dut se détourner pour ne pas trahir sa déception. 
    – A moins que Nancy ne veuille voir l’Egyptian Hall demain, reprit-il. Ce serait l’occasion idéale, puisque nous ne pourrons pas travailler. 
    Ariana fit volte-face, tâchant de dissimuler sa joie. 
    – Ce serait parfait, non ? 
    – Si vous pouviez attendre un instant, je prendrais bien quelques minutes pour m’assurer que Nancy est d’accord. 
    – Puis-je vous accompagner ? 
    Elle se sentait fort capable de persuader Nancy, si besoin était ! 
    – Non, fut la sèche réponse qu’elle obtint. 
    Mais il adoucit la voix pour ajouter : 
    – Il y a ma mère, vous comprenez. Il vaut mieux que j’y aille seul. Je peux vous appeler un fiacre tant que j’y suis. 
    Ariana acquiesça. Mme Vernon était-elle au courant de l’intérêt que lui portait Tranville ? Si tel était le cas, elle ne voudrait sûrement pas la rencontrer. Daphné Blane, elle, en voulait à tous les amants qui l’avaient quittée et à toutes les femmes qui l’avaient remplacée auprès d’eux. Surtout quand elles étaient plus jeunes… 
    Elle se força à sourire. 
    – Très bien, je vais remettre ma tenue de ville. Accepterez-vous de me lacer avant de partir ? 
    Le regard de Jack s’assombrit. 
    – Bien sûr ! 
    Elle regagna la chambre en hâte et ôta en un tournemain sa couronne et son costume. Puis elle enfila sa robe d’après-midi et revint dans l’atelier. Jack se tenait devant la fenêtre, les bras croisés sur la poitrine. 
    – J’ai besoin de ma camériste, plaisanta-t–elle. 
    Elle releva ses cheveux et lui présenta le dos. Il ne fallut que quelques secondes à Jack pour nouer les lacets et assujettir les agrafes. Il alla alors décrocher son propre manteau de la patère. 
    – J’en ai pour un instant. 
    – Prenez votre temps, je vous en prie. 
    Dès qu’il eut disparu, elle refit son chignon et alla ranger la chambre, où elle avait laissé les costumes épars. Lissant les étoffes du mieux qu’elle put, elle plia les robes et les remit dans l’un des cartons, tandis que les bijoux reprenaient leur place dans l’autre. Puis elle ferma les boîtes et les rangea dans un coin. Inutile de les rapporter au théâtre tant que le portrait n’était pas terminé. 
    Cette tâche achevée, elle s’assit sur le lit et passa la main sur la courtepointe. Une image de Jack nu enroulé dans ses couvertures jaillit intempestivement dans son esprit. Quel délice ce serait d’être étendue près de lui, de sentir sa chaleur contre sa peau et de s’endormir blottie dans ses bras ! Elle avait toujours pensé que c’était l’un des plus grands plaisirs de la vie à deux – si l’homme n’était pas un vaurien, bien entendu. 
    Elle se leva promptement. A quoi bon se complaire à de telles pensées ? Entre elle et Jack, la relation était encore trop fragile, trop incertaine. Mieux valait se réjouir simplement qu’il ait accepté cette visite avec elle à l’Egyptian Hall. 
    Elle promena un regard circulaire sur la pièce sobrement meublée – un lit tout simple, une commode

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