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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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s’esclaffait avec Michael ! La Nancy dont Jack avait exposé le portrait à Somerset House, et qui avait incité Ariana à lui adresser la parole… 
    Cela semblait déjà si loin ! Elle joua avec le bracelet de diamants et d’émeraudes que Tranville l’avait contrainte à porter. Le bijou lui parut aussi froid et dépourvu de vie que la pauvre Nancy. 
    Mais Mme Vernon ne valait pas mieux. Si Nancy semblait en porcelaine, sa mère, elle, ressemblait à une poupée de chiffon. A se demander comment la pauvre femme arrivait à se tenir droite ! 
    Et pour couronner le tout, Daphné Blane, qui jouait le rôle principal, aperçut sa fille dans la loge avec Tranville et lui adressa un coup d’œil à la fois approbateur et fâché. De toute évidence, elle avait des reproches en réserve pour elle ! 
    Sous le prétexte d’ajuster son châle, Ariana risqua une œillade vers Jack, qu’elle surprit à la regarder. Echanger ne fût-ce que quelques mots avec lui l’eût grandement soulagée. Las, elle n’avait pas d’autre moyen de les protéger tous que de paraître l’ignorer. 
    Ils parvinrent Dieu sait comment à endurer la moitié de la pièce – une comédie, comble d’ironie ! A l’entracte, Ullman conduisit Nancy vers certaines de ses connaissances. Edwin resta dans la loge à vider la bouteille de champagne et Jack demeura près de sa mère. Ils durent subir les grands discours de Tranville, qui joua les experts en pontifiant sur le théâtre. 
    Pendant ce soliloque, Jack prit la main de sa mère et la tint serrée dans la sienne. Ce geste de tendresse toucha Ariana jusqu’aux larmes. 
    On toqua à la porte et des serviteurs entrèrent, apportant un plateau chargé de fromages, de fruits et de pâtisseries. Ullman et Nancy reparurent et Tranville invita la compagnie à se restaurer. Ullman, la mine inquiète, attira son ami dans un coin. 
    – Savez-vous ce que je viens d’entendre ? Il semblerait qu’il y ait des troubles en ville… 
    – Des troubles ? Allons donc ! 
    Ariana saisit l’occasion pour s’approcher de Nancy. 
    – Prenez ceci et ne dites rien ! chuchota-t–elle. L’argent de sa vente assurera votre bonheur. 
    Elle défit son bracelet et le posa dans la paume de la jeune fille. 
    – Ne commettez pas d’erreur funeste, Nancy, je vous en conjure. 
    Nancy la regarda, abasourdie. Au moins, son visage exprimait quelque chose ! Puis elle glissa subrepticement le bijou dans son réticule. 
    Ariana prit une assiette de nourriture, feignant de s’être levée pour cela. Ce qu’elle venait d’offrir à Nancy, c’était la possibilité de vivre avec Michael. Ce bracelet aurait pu te faire vivre deux ans , avait assuré Henry. Deux ans, c’était exactement le temps qu’il fallait à ces deux-là pour avoir définitivement la tête hors de l’eau. 
    Elle sentit quelqu’un s’approcher de la table et sut que c’était Jack avant même de tourner la tête. 
    – Pardon, fit-il d’un ton rogue. 
    – Jack…, murmura-t–elle d’un ton de prière. 
    Il évita son regard. 
    – Pouvez-vous vous écarter, s’il vous plaît ? Je voudrais servir ma mère. C’est pour elle et ma sœur que je suis ici ce soir. Je ne voulais pas qu’elles subissent seules cette épreuve. 
    Elle s’assura d’un coup d’œil que Tranville s’entretenait toujours avec Ullman. 
    – Jack, s’il vous plaît, pardonnez-moi ! 
    Son expression se durcit encore plus et elle s’écarta pour le laisser passer. Déjà, Tranville revenait vers elle. 
    – Faites-moi donc passer une assiette, ma chérie. Ullman nous a invités à souper chez lui après la représentation, mais je mangerais bien quelque chose avant. J’ai une faim de loup ! 
    Ariana en aurait crié de frustration. Elle voulait parler à Jack, lui expliquer. L’étouffante présence de Tranville l’en empêchait. Bien plus, il comptait prolonger le supplice de la soirée ! 
    Qu’avait-il encore l’intention de leur faire endurer ? 
    ***
    Pendant le trajet vers la maison d’Ullman, Jack ne cessa de regarder par la fenêtre de la voiture. Il avait tout de suite senti quelque chose de différent dans l’air, une étrange énergie vibrant dans les rues. Un frisson hérissa ses cheveux sur sa nuque. Une rumeur lointaine dessinait Badajoz. 
    – Nous devons être prudents, dit Ullman. Des bandes se seraient organisées. La loi sur les céréales excite la fureur de la populace. Tranville

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