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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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se terre. La guerre pourrait se terminer
bientôt. Mais il me faut une nouvelle épée. Je suis venu chercher de
l’argent. » Il mordit dans le pain. Les couleurs revinrent à son visage.
« Pardieu, que c’est bon. Tu pourras me faire cuire un peu de viande plus
tard ? »
    Aliena se
crispa intérieurement. Elle appréhendait sa réaction et n’avait pas la force de
l’affronter. « Je n’ai pas de viande, murmura-t-elle.
    — Eh
bien, va en chercher chez le boucher !
    — Ne
te fâche pas, Richard, dit-elle en commençant à trembler.
    — Je
ne me fâche pas, répliqua-t-il avec irritation. Qu’est-ce que tu as ?
    — Toute
ma laine a brûlé dans l’incendie », annonça-t-elle sans le regarder.
    Il fronça
les sourcils et d’un geste nerveux jeta le croûton de pain qui lui restait.
« Toute la laine ?
    — Oui.
    — Mais
tu dois bien avoir de l’argent.
    — Rien.
    — Comment ?
Tu avais un grand coffre plein de pièces enterré sous le plancher…
    — Pas
en mai. J’avais tout dépensé pour acheter la laine… jusqu’au dernier penny.
J’ai même emprunté quarante livres au pauvre Malachi, que je ne peux pas
rembourser. Je ne peux certainement pas t’acheter une nouvelle épée. Je ne peux
même pas acheter un morceau de viande pour ton dîner. Nous sommes sans un sou.
    — Alors
comment vais-je continuer à servir le roi ? » cria-t-il, furieux. Son
cheval dressa les oreilles et fit un écart.
    « Je
n’en sais rien ! » Aliena était au bord des larmes. « Ne crie
pas, tu fais peur au cheval. » Elle se mit à pleurer.
    « C’est
William Hamleigh le coupable, marmonna Richard entre ses dents. Un de ces
jours, je le saignerai comme un gros porc, je le jure par tous les
saints. »
    Alfred
vint vers eux, sa barbe broussailleuse parsemée de miettes, un quignon de pain
aux prunes à la main « Essayez ça, dit-il à Richard.
    — Je
n’ai pas faim », répliqua celui-ci d’un ton hargneux.
    Alfred
regarda Aliena. « Qu’est-ce qu’il y a ? »
    Ce fut
Richard qui répondit. « J’apprends que nous sommes ruinés. »
    Alfred
hocha la tête. « Tout le monde a perdu quelque chose, mais Aliena a perdu
tout ce qu’elle avait.
    — Vous
vous rendez compte de ce que ça signifie pour moi ? dit Richard en
s’adressant à Alfred. Ma vie est finie. Si je ne peux pas remplacer mes armes,
payer mes hommes ni acheter de chevaux, alors je ne peux pas me battre pour le
roi Stephen. Ma carrière de chevalier est terminée… et je ne serai jamais comte
de Shiring.
    — Aliena
pourrait épouser un homme riche, suggéra Alfred.
    — Elle
les a tous éconduits, fit Richard avec un rire méprisant.
    — L’un
d’entre eux pourrait renouveler sa demande.
    — Mais
oui, répliqua Richard avec une grimace ironique. Envoyons des lettres à tous
les prétendants qu’elle a repoussés, pour leur dire qu’elle a perdu sa fortune
et qu’elle est maintenant prête à reconsidérer…
    — Assez »,
dit Alfred en posant une main sur le bras de Richard. Richard se tut. Alfred se
tourna vers Aliena. « Vous souvenez-vous de ce que je vous ai dit, voilà
un an, au premier dîner de la guilde de la paroisse ? »
    Aliena
sentit son cœur se serrer. Alfred n’allait pas recommencer ! Elle n’aurait
pas la force de le supporter.
    « Je
m’en souviens, dit-elle. Et j’espère que vous vous souvenez de ma réponse.
    — Je
vous aime toujours », dit Alfred.
    Richard
n’en crut pas ses oreilles.
    Alfred
reprit : « Je veux toujours vous épouser. Aliena, voulez-vous être ma
femme ?
    — Non ! »
s’écria-t-elle. Elle aurait voulu s’expliquer, ajouter quelque chose qui
rendrait sa décision définitive et irréversible, mais elle était trop lasse.
Son regard alla d’Alfred à Richard puis revint à Alfred et tout d’un coup elle
se sentit défaillir. Elle se détourna, s’éloigna rapidement et traversa le pont
pour retourner en ville.
    Elle
aurait tué Alfred pour avoir renouvelé sa demande devant Richard. Elle aurait
tellement préféré que son frère reste dans l’ignorance. Depuis trois mois que
l’incendie avait eu lieu, Alfred ne s’était pas manifesté. On aurait dit qu’il
avait attendu Richard pour parler.
    Elle
traversait d’un pas rageur les nouvelles rues désertées par les habitants qui
étaient tous réunis au prieuré. La maison d’Aliena se dressait dans le quartier
des pauvres, le long du quai. Malgré la modération du

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