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Les porteuses d'espoir

Les porteuses d'espoir

Titel: Les porteuses d'espoir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Tremblay
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jour… Mais c’est
     vrai que ça dure longtemps leur affaire.
    Pierre se dit qu’il n’était peut-être pas normal : faisait-il l’amour à sa
     femme trop vite ?
    Personne ne parlait jamais de toutes ces histoires. Il aurait aimé poser des
     questions. Se collant à sa femme, il déposa une main sur un de ses seins.
    — Touche-moi pas, j’ai dit.
    — Mélanie, j’ai le goût de toi.
    — Y est pas question que personne nous entende… On n’est pas des bêtes, nous
     autres…
    — Ça m’étonnerait qu’ils entendent quoi que ce soit de leur
     bord.
    — J’ai dit non.
    Pierre roula sur le dos. Les cris de plaisir allaient crescendo. Tout à coup,
     l’homme se mit à dire des obscénités.
    — Je vas te l’enfoncer…
    — C’est assez ! cria Mélanie en se levant comme un ressort et en se
     rhabillant.
    Ils avaient passé le reste de la nuit dans la voiture.
    La Joséphine décrivit de grands cercles autour des baleines. Avec
     adresse, Pierre calqua son rythme à celui des mammifères. Il passa une main
     presque amoureuse sur le rebord de bois de son bateau. Mélanie, un sourire
     extatique aux lèvres, était devenue silencieuse, admirant le gracieux ballet des
     mammifères marins. Pierre se rappela comment il avait été nerveux à l’idée de
     prendre possession de La Joséphine . Ils étaient arrivés à Percé. Ils
     avaient vu le fameux rocher, y avaient marché à la marée basse. Pierre avait
     parlé à Mélanie du tableau aux agates qui le représentait, accroché derrière le
     bar du Patro . Craignant qu’un morceau du rocher ne leur tombe sur la
     tête, Mélanie ne voulut pas s’attarder. Plusieurs roches dans les mains, elle
     demanda à Pierre de partir.
    — Si tu continues à ramasser toutes ces roches, je le sais plus si la voiture
     va être capable de monter les côtes.
    — Elles sont si belles, si rares. Regarde celle-là, on dirait un gros œuf
     d’oiseau, non ?
    — Mais que c’est tu veux faire de tout ça ?
    — Les garder, c’t’affaire !
    Pierre n’avait pas insisté. Il avait déposé les roches, avec la collection que
     Mélanie semblait avoir décidé d’entreprendre, derrière un siège de la voiture.
     Il était temps de chercher l’adresse que le notaire de Montréal lui avait
     remise, il y a de cela bien des années. Quand il frappa à la porte de la maison
     de Percé où il devait serendre, on le reçut comme un revenant.
     L’homme gaspésien avait un tel accent que Pierre devait fournir un réel effort
     pour comprendre le sens de ses phrases.
    — Eh ben ! on pensait que La Joséphine allait devenir poussière pis que
     personne en voulait. Venez avec moi.
    Pierre et Mélanie suivirent l’homme qui embarqua dans son camion.
    Dans la voiture, Pierre expliqua à sa femme que d’après lui, le bateau devait
     se trouver à L’Anse-à-Beaufils où l’ancien tavernier avait habité.
    — Il me parlait de son village comme étant pas trop loin de Percé.
    Mélanie se leva sur son siège et regarda vers l’arrière. C’était si magnifique,
     ce rocher avec un trou dedans. Quand elle ne put plus rien apercevoir parce
     qu’ils s’étaient engagés dans une courbe, elle reprit sa position.
    — Que c’est qu’on va faire avec ce bateau ? Tu penses toujours ben pas
     embarquer dedans ?
    — On va commencer par aller le voir. Un cadeau, ça se refuse pas.
    Ils suivirent le camion jusqu’au village voisin. Pierre avait raison quant au
     nom du village. Le véhicule tourna à droite et emprunta une longue allée bordée
     d’arbres. Sur le côté de la maison, un navire était en cale sèche, reposant sur
     des madriers.
    — C’est le bateau, Mélanie, il est pareil comme sur le tableau aux agates,
     s’enthousiasma Pierre.
    Il stationna la voiture derrière le camion et descendit. Le Gaspésien vint vers
     lui et lui tendit un trousseau de clés.
    — Bon ben, je vous laisse.
    — Des clés ? Pourquoi faire, des clés ?
    — Ben, pour ouvrir des portes, bonyenne ! Vous avez ben hérité de La
     Joséphine, non ?
    — Euh, oui.
    — Ben, le v’là votre héritage. Une maison, une dizaine d’acres de terrain, le
     hangar en arrière pis le vieux bateau.
    — Hein, que c’est qu’il dit ?
    — Que La Joséphine , c’est une maison, pas juste un bateau, regarde, dit
     Mélanie en désignant un écriteau de bois sur lequel était gravé le nom de la
     propriété.
    — Bienvenue chez vous. Il

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