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Les quatre livres des stratagèmes

Les quatre livres des stratagèmes

Titel: Les quatre livres des stratagèmes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sextus Julius Frontin
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chargeait par derrière.
    39 Antoine, informé de l’approche du
consul Pansa, lui dressa une embuscade dans les bois qui bordent la
voie Émilienne, près de Forum Gallorum [74] , le
surprit ainsi avec son armée, et le mit en déroute. Le consul
lui-même reçut une blessure dont il mourut peu de jours après.
    40 En Afrique, pendant la guerre civile,
le roi Juba causa une fausse joie à Curion par une retraite
simulée [75] . Celui-ci, séduit par l’espoir de
vaincre, se mit à la poursuite de Sabura, lieutenant du roi, qui
semblait fuir devant lui, et s’avança dans une plaine où, enveloppé
par la cavalerie numide, il périt avec toute son armée.
    41 Mélanthe, général athénien, provoqué à
un combat singulier par Xanthus, roi de Béotie, contre lequel il
soutenait la guerre, se rendit sur le champ de bataille, et quand
il fut tout près de son ennemi : « Xanthus, lui dit-il,
tu agis contre la justice et contre nos conventions : je suis
seul, et tu amènes un second. » Tandis que le roi, étonné, se
retournait pour voir qui l’accompagnait, Mélanthe le tua d’un seul
coup [76] .
    42 Iphicrate, général athénien, étant
près de la Chersonèse, et apprenant qu’Anaxibius conduisait son
armée par terre, débarqua ses troupes les plus vigoureuses et les
plaça en embuscade ; puis il ordonna à sa flotte de se mettre
en vue et de gagner le large comme si elle portait toute son armée.
Les Lacédémoniens, continuant leur marche sans crainte ni soupçon,
furent attaqués en queue par les troupes de l’embuscade, qui les
taillèrent en pièces.
    43 Des Liburniens, s’étant assis dans la
mer sur un bas-fond, et ne montrant que la tête au-dessus de l’eau,
trompèrent l’ennemi sur la profondeur de cet endroit, et se
rendirent maîtres d’une galère qui, lancée à leur poursuite,
s’embarrassa dans le sable.
    44 Alcibiade, commandant les Athéniens
dans l’Hellespont contre Mindare, général lacédémonien, avait une
grande armée et plus de vaisseaux que celui-ci. Après avoir déposé
à terre quelques troupes pendant la nuit, et caché une partie de sa
flotte derrière des promontoires, il partit lui-même avec un petit
nombre de voiles, pour se faire mépriser et attaquer par les
ennemis. Aussitôt qu’il les vit à sa poursuite, il se retira
jusqu’à ce qu’il les eût amenés dans le piège ; puis, lorsque,
fuyant à leur tour, ils eurent gagné le rivage, ils furent taillés
en pièces par les troupes qu’il avait disposées à cet effet.
    45 Le même, étant sur le point de livrer
bataille sur mer, dressa quelques mâts sur un promontoire, et donna
l’ordre aux soldats qu’il y laissait de déployer les voiles
aussitôt qu’ils verraient l’action engagée. Cet artifice eut pour
résultat de faire prendre la fuite à l’ennemi, qui pensa qu’une
nouvelle flotte arrivait au secours d’Alcibiade.
    46 Memnon de Rhodes, ayant une flotte de
deux cents vaisseaux, et voulant attirer l’ennemi au combat,
ordonna à ses soldats de ne dresser les mâts que d’un petit nombre
de navires, qu’il fit avancer les premiers. Les ennemis, jugeant de
loin du nombre des vaisseaux par celui des mâts, acceptèrent le
combat, et furent enveloppés et vaincus par une flotte plus
nombreuse que la leur.
    47 Timothée, général athénien, étant près
d’en venir aux mains avec les Lacédémoniens, dont la flotte, rangée
en bataille [77] , s’avançait contre lui, envoya en avant
vingt de ses plus légers vaisseaux, pour harceler l’ennemi par
toutes sortes de ruses et de manœuvres ; et, aussitôt qu’il
s’aperçut que les mouvements de l’ennemi se ralentissaient, il
aborda et défit aisément cette flotte déjà fatiguée.

VI. Laisser fuir l’ennemi, de peur que,
se voyant enfermé, il ne rétablisse le combat par désespoir.
     
    1 Les Gaulois manquant de barques pour
franchir le Tibre, après la bataille gagnée sur eux par Camille, le
sénat voulut qu’on leur facilitât le passage, et qu’on leur donnât
même des vivres. Plus tard, lorsque des troupes de cette nation
s’enfuirent en traversant le Pomptinum, on leur laissa libre un
chemin qu’on appelle encore la route des Gaulois.
    2 L. Marcius, chevalier romain, à qui
l’armée déféra le commandement après la mort des deux Scipions,
voyant les Carthaginois, qu’il tenait enfermés, combattre avec plus
d’acharnement, pour vendre chèrement leur vie, entrouvrit les rangs
de ses cohortes, afin

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