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Les quatre livres des stratagèmes

Les quatre livres des stratagèmes

Titel: Les quatre livres des stratagèmes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sextus Julius Frontin
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le combat, qu’Hirtuleius était tué, le perça
d’un coup de poignard, de peur qu’il n’apprît cet événement à
d’autres, et que le courage des soldats ne se ralentît.
    6 Alcibiade, général athénien, vivement
pressé dans un combat par des troupes d’Abydos, et voyant arriver
un courrier qui paraissait triste, défendit à celui-ci d’annoncer
publiquement la nouvelle qu’il apportait ; puis, l’ayant
interrogé en particulier, il apprit que Pharnabaze, lieutenant du
roi de Perse, attaquait sa flotte. Aussitôt il mit fin au combat,
sans que ni l’ennemi ni les siens en connussent le motif, et
courut, avec toute son armée, au secours de ses vaisseaux.
    7 Lorsque Hannibal vint en Italie, trois
mille Carpétans désertèrent son armée. Dans la crainte que d’autres
ne suivissent cet exemple, il déclara que c’était lui qui les avait
congédiés ; et, pour le prouver, il renvoya encore dans leurs
foyers quelques soldats qui ne pouvaient rendre que de très faibles
services.
    8 L. Lucullus, informé que la cavalerie
macédonienne qu’il avait parmi ses auxiliaires, passait du côté des
ennemis par une conspiration soudaine, fit sonner la charge et
envoya des escadrons à leur poursuite. Les ennemis, croyant qu’on
venait les attaquer, firent une décharge de traits sur les
Macédoniens transfuges ; ceux-ci, se voyant repoussés par les
troupes auxquelles elles allaient se rendre, et pressés par celles
qu’ils abandonnaient, furent obligés d’en venir aux mains avec les
ennemis.
    9 Datames, commandant l’armée des Perses
en Cappadoce, contre Autophradate, apprit qu’une partie de sa
cavalerie désertait à l’ennemi. Il rassembla tout ce qui lui en
restait, courut après les transfuges, et, quand il les eut
atteints, les loua de l’activité avec laquelle ils avaient pris les
devants, et les engagea à montrer autant d’énergie en abordant
l’ennemi. La honte amenant chez eux le repentir, ils abandonnèrent
leur dessein, dans la croyance qu’on ne l’avait point pénétré.
    10 Le consul T. Quinctius Capitolinus,
voyant les Romains plier, s’écria que vers l’autre aile les ennemis
étaient en déroute. Par ce mensonge il releva le courage des siens,
et remporta la victoire.
    11 Dans un combat contre les Étrusques,
le consul Fabius, qui commandait l’aile gauche, étant
blessé [81] , et une partie des soldats romains,
persuadés qu’il était mort, ayant commencé à lâcher pied, l’autre
consul, Cn. Manlius, accourut avec quelques escadrons, criant que
son collègue vivait, et que lui-même était victorieux à l’autre
aile. Par cette audacieuse fermeté, il rendit le courage à son
armée, et gagna la bataille.
    12 Dans la guerre que Marius fit aux
Cimbres et aux Teutons, ses officiers marquèrent l’emplacement du
camp avec si peu de prévoyance, que l’eau était au pouvoir des
barbares. Comme les soldats en demandaient : « C’est là
qu’il faut en prendre, » leur dit Marius, en montrant du doigt la
position de l’ennemi. Cette vive réponse suffit pour que les
barbares fussent en un instant chassés de leur camp.
    13 T. Labienus, après la journée de
Pharsale, se réfugia à Dyrrachium avec l’armée vaincue, et là, sans
dissimuler l’issue de la bataille, il tempéra le vrai par le faux,
en affirmant que la fortune était égale des deux côtés, attendu que
César était grièvement blessé. Cette assertion rendit la confiance
au reste du parti de Pompée.
    14 Pendant que les Étoliens attaquaient
la flotte de nos alliés, près d’Ambracie, M. Caton, s’avançant
audacieusement avec une seule barque, et sans escorte, se mit à
crier et à faire des gestes, comme s’il appelait des vaisseaux
romains qui le suivissent. Cette feinte assurance épouvanta les
Étoliens, qui croyaient déjà voir approcher ceux auxquels les
signaux semblaient s’adresser : craignant d’être défaits par
une flotte romaine, ils abandonnèrent leur attaque.

VIII. Rétablir le combat par un acte de
fermeté.
     
    1 Dans le combat que le roi Tarquin livra
aux Sabins, la tête de l’armée agissant avec peu d’ardeur, Servius
Tullius, encore très jeune, prit une enseigne et la jeta au milieu
des ennemis [82] . Les Romains alors se battirent si
vaillamment, qu’ils la reprirent, et remportèrent la victoire.
    2 Le consul Furius Agrippa, voyant plier
l’aile qu’il commandait, arracha une enseigne des mains d’un
soldat, la jeta dans les rangs

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