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Les quatre livres des stratagèmes

Les quatre livres des stratagèmes

Titel: Les quatre livres des stratagèmes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sextus Julius Frontin
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maintenir la paix avec elle, et lui
demanda des vivres pour son armée. Aussitôt qu’il en eut obtenu, et
qu’il eut ainsi épuisé les greniers des habitants, il profita de
leur disette pour les attaquer, et la ville tomba en son
pouvoir.
    4 On dit qu’il agit de même à l’égard des
Athéniens.
    5 Alexandre, ayant le projet d’assiéger
Leucadie, où les vivres étaient en abondance, s’empara d’abord des
châteaux situés au voisinage, et permit à toutes leurs garnisons de
se réfugier dans cette ville, afin que les provisions fussent plus
tôt consommées par un plus grand nombre de personnes.
    6 Phalaris, tyran d’Agrigente, après
avoir mis le siège devant quelques places de Sicile bien
fortifiées, feignit d’entrer en accommodement avec elles, et se
retira en leur laissant en dépôt des blés qu’il disait avoir de
reste ; ensuite il eut soin de faire percer les toits des
magasins où il les avait placés, afin que la pluie les
corrompît ; et, lorsque les habitants, qui comptaient sur cet
approvisionnement, eurent consommé leurs propres blés, il revint
les attaquer au commencement de l’été, et les contraignit par
famine à se rendre.

V. Comment on fait croire que l’on
continuera le siège.
     
    1 Cléarque, général lacédémonien, étant
informé que les Thraces avaient transporté sur des montagnes leurs
provisions de bouche, et qu’ils ne tenaient contre lui que dans
l’espérance de le voir forcé par la disette à se retirer, ordonna,
dans le moment où il s’attendait à l’arrivée de leurs députés,
qu’on tuât sous leurs yeux un prisonnier, dont la chair serait
distribuée par morceaux dans les tentes, comme pour servir de
nourriture aux soldats. Les Thraces, persuadés que rien ne
triompherait jamais de la persévérance d’un homme qui pouvait
recourir à de si horribles aliments, lui firent leur
soumission.
    2 Les Lusitaniens ayant dit à Tiberius
Gracchus qu’ils avaient des vivres pour dix ans, et qu’ils ne
redoutaient pas un siège, il leur répondit : « Je vous
prendrai la onzième année. » Ce mot les effraya tellement,
qu’ils se rendirent aussitôt, quoiqu’ils fussent bien
approvisionnés.
    3 Pendant que A. Torquatus assiégeait une
ville de la Grèce, on lui dit que les jeunes gens de ce lieu
étaient fort habiles à lancer le javelot et les flèches :
« Je ne les vendrai que plus cher dans quelques jours, »
répondit-il.

VI. Ruiner les garnisons ennemies.
     
    [96]
    1 Lorsque Hannibal eut repassé en
Afrique, Scipion, sachant que plusieurs villes, dont ses plans
exigeaient qu’il se rendît maître, étaient défendues par de fortes
garnisons, envoyait de temps en temps quelques troupes pour les
inquiéter. Il se présenta enfin lui-même comme pour les enlever de
vive force ; puis il feignit d’avoir peur, et fit un mouvement
de retraite. Hannibal, persuadé que son ennemi avait réellement
pris l’épouvante, appela de toutes parts les garnisons, afin
d’engager une affaire décisive, et se mit à sa poursuite. Scipion
obtint par là ce qu’il désirait : les villes étant restées
sans défense, il envoya les Numides, sous les ordres de Masinissa,
pour s’en emparer.
    2 P. Cornélius Scipion, ayant senti la
difficulté de prendre Delminium, parce que toutes les troupes du
pays s’étaient réunies pour défendre cette ville, alla se présenter
devant d’autres places. Ces troupes étant par là forcées de courir
à la défense de leurs villes respectives, Delminium se trouva
dépourvue de secours [97] , et
Scipion s’en empara.
    3 Pyrrhus, roi d’Épire, voulant se rendre
maître de la capitale des Illyriens, mais ne pouvant compter sur le
succès, mit le siège devant quelques autres de leurs villes. il en
résulta que les ennemis, ayant la con fiance que leur capitale
était assez en sûreté par ses fortifications, se séparèrent pour
aller secourir les places attaquées : alors Pyrrhus,
rassemblant de nouveau toutes ses troupes, s’empara de la ville,
que ses défenseurs avaient abandonnée.
    4 Le consul Cornélius Rufinus, ayant
assiégé pendant quelque temps, mais en vain, la ville de Crotone,
que rendait imprenable une garnison auxiliaire de Lucanie, feignit
de renoncer à son dessein. Un prisonnier, qu’il avait gagné à force
d’argent, se rendit à Crotone, comme s’il se fût évadé de sa
prison, et assura que les Romains étaient en pleine retraite. Les
Crotoniates, dans cette croyance,

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