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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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escalier extérieur, ainsi
on pouvait entrer et sortir sans passer par la salle principale et il n’y avait
guère que les valets d’écurie qui pouvaient remarquer les passages. À l’attention
du quartenier qui contrôlait les étrangers – l’hôtellerie ne pouvait loger que
les gens de passage – Maurevert avait présenté à l’aubergiste un passeport
signé par le chancelier – M. de Cheverny – que lui avait remis
Mayenne. Il était ensuite parti repérer la maison d’Olivier Hauteville avant de
se rendre chez Salvancy.
    Durant des années, Maurevert n’avait pu sortir
sans une troupe armée pour le protéger. Il appréciait donc cette nouvelle vie
où personne ne le connaissait, même s’il aurait aimé avoir un ou deux domestiques
ou valet d’armes à son service. Mais c’était aussi une situation embarrassante
puisqu’il ne pouvait faire appel à ses anciennes connaissances, pas plus qu’aux
amis du duc de Guise puisque celui-ci voulait garder secrète son existence.
    Dans la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, il
dut interroger quelques marchands avant qu’on lui indique la maison du receveur
des tailles. Finalement, il frappa à sa porte et fit passer par le concierge la
lettre du duc de Mayenne. Salvancy le reçut aussitôt dans sa chambre. Son
expression affichait une grande inquiétude.
    Maurevert ne se présenta pas mais la lettre de
Mayenne était sans équivoque. Le duc demandait au receveur des tailles d’obéir
sans discuter à son envoyé.
    Le tueur des rois expliqua qu’il avait
besoin de six morions, comme ceux portés par le guet bourgeois, ainsi qu’une ou
deux cuirasses, une ou deux pertuisanes, et six épées. Il voulait aussi
connaître le nom du capitaine commandant le guet et le mot de passe de la
semaine.
    — Comment voulez-vous que j’obtienne tout
cela, monsieur ? protesta Salvancy. Il est impossible d’acheter des armes
et les gens du guet, qui ont morion, cuirasse et épée, ne voudront pas me les
céder ! Avec quelques amis, nous cherchons justement à nous en procurer
pour nous mettre au service de Mgr de Mayenne, mais c’est quasiment impossible.
    — Débrouillez-vous comme vous pouvez !
cracha Maurevert. Il me faut tout ça dans une semaine. Après quoi, vous serez
débarrassé de votre Hauteville. Si vous ne me procurez pas ce dont j’ai besoin,
le duc sera suffisamment fâché contre vous pour vous faire pendre.
    — Vous voulez ces armes pour forcer la
porte de M. Hauteville ? s’enquit le receveur, visiblement abasourdi.
    — Oui. Vos amis souhaitent bien sa
disparition ?
    — En effet, que ne me l’avez-vous dit
plus tôt ! J’ai bien mieux ! J’ai la clef de sa maison !
    — Vous avez sa clef ? Où ?
    — Ici, dit Salvancy en désignant son lit.
    — Pourquoi Mgr de Mayenne l’ignorait-il ?
    — Je ne sais pas… On ne m’a rien demandé…
On m’a juste dit que bientôt Hauteville ne serait plus un problème car M. de Mayneville
s’en occupait.
    Maurevert soupira. Ces bourgeois étaient
incorrigibles dans leur bêtise !
    — Donnez-moi cette clef !
    Salvancy alla à son lit et glissa la main sous
le matelas, puis la fit courir sous toute la longueur.
    Rien !
    Il recommença.
    — Alors ?
    — C’est incompréhensible, elle était là !
Ceux qui m’ont débarrassé du père de Hauteville ont trouvé cette clef chez lui
et me l’ont laissée avec des registres.
    Maurevert s’approcha. Avec son seul bras, il
ne pouvait être utile.
    — Jetez le matelas par terre ! fit-il,
exaspéré.
    À grand-peine, Salvancy s’exécuta. Son matelas
en laine était très lourd, mais il n’y avait rien au dessous.
    — Où est-elle ? Où est cette clef ?
ragea Maurevert en le bousculant.
    — Je ne sais pas, je l’avais mise là…
Elle a dû tomber… balbutia Salvancy.
    Il se jeta à quatre pattes pour regarder sous
le lit.
    — Vous me faites perdre mon temps ! gronda
Maurevert. Je repasserai vendredi prochain après vêpres. J’espère pour vous que
vous aurez tout ce que je vous ai demandé.
    Il sortit de la chambre sans le saluer et
claqua la porte.
    La semaine qui suivit fut celle de carême
prenant. Le mardi [49] , comme chaque année, le roi parcourut la ville avec une centaine de
cavaliers en s’amusant à bousculer les passants et à les faire tomber dans la
boue. Maurevert lui-même croisa une fois la bande rue de la Pute-y-Musse et
resta prudemment sur le haut de la chaussée pendant que la

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